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Relance de Sotraco : Le plan B du gouvernement

 

La mobilité urbaine est une des priorités du gouvernement. Cela passe par une meilleure organisation de la fluidité du trafic et des acteurs dans nos grandes villes. La ville de Ouagadougou reste confrontée à ce problème de fluidité depuis que le nombre d’habitants a explosé, avec son corollaire de moyens individuels de locomotion, notamment les deux roues. Dans ce tourbillon de motos et de bicyclettes, la Société de transport en commun de la ville de Ouagadougou (Sotraco) fait de la résistance.
L’ancêtre de la société de transport X9, puis de la Sotrao, a perdu de sa superbe depuis la fin de la révolution. En ces temps-là, cette société faisait, en plus du transport en commun à Bobo et Ouaga, des dessertes de voyageurs dans les chefs-lieux de province. De tout cela, l’héritière de X9 n’a conservé que le marché de la ville de Ouagadougou. Un marché que la Sotraco peine d’ailleurs à satisfaire, confrontée qu’elle est depuis à des problèmes récurrents.
Les principaux sont la vétusté du parc de bus et la disponibilité des pièces de rechange pour la maintenance. Outre cela, il y a les questions de trésorerie et le financement des achats de nouveaux bus, mais surtout l’intégration de la société de transport en commun dans le plan d’urbanisation de la capitale.
Le bout du tunnel n’est peut-être plus très loin. En effet, depuis la table ronde de paris sur le financement du PNDES, les choses semblent bouger dans le bon sens. La partie burkinabè composée du ministère des infrastructures, de l’urbanisme, des transports, du maire de la ville de ouagadougou et de la direction de la Sotraco y ont rencontré un partenaire de choix, en l’occurrence Scania, constructeur automobile, mais surtout porteur d’une solution globale pour le transport en commun.
Ce partenaire stratégique dans le cadre des discussions en cours livrerait les bus nécessaires au fonctionnement du réseau actuel, mais également des services tels que la maintenance et la billetterie. A terme, un réseau de Bus rapide transport (BRT) est également prévu si les parties parviennent à un accord définitif. Après la table ronde de Paris, un comité ministériel comportant la ville de Ouaga et la Sotraco a été mis sur pied. Il travaille à ce que les parties prenantes s’accordent sur les différents aspects du projet. Scania a engagé une étude en janvier dont la restitution a eu lieu en mai dernier.
Ce qu’on peut retenir déjà, c’est que le réseau de base de 12 lignes est maintenu et sera renforcé dans un premier temps. A partir de 2019, le nombre de lignes passera à 20. En fin juillet, apprend-t-on, on verra plus clair dans cet ambitieux projet qui devrai normalement transfigurer la Sotraco avec la mise en place à l’horizon 2019 des BRT et des corridors dédiés. C’est ce qui justifie aujourd’hui l’intérêt du comité interministériel, parce que la mise en œuvre du programme de développement du réseau des transports en commun nécessitera des aménagements spécifiques sur la voirie que les ministères en charge des infrastructures et de l’urbanisme seront obligés d’intégrer dans leurs programmes d’activités
Le Burkina s’engage ainsi sur l’exemple ghanéen, où le même partenaire stratégique accompagne la ville d’Accra dans le développement de son transport en commun. Là-bas, on compte 245 bus connectés circulant sur des voies dédiées. Le système de transport rapide adopté par le Ghana inclut «un financement sur le long terme, un système de gestion des tickets électroniques sans monnaie, un grand atelier moderne pour la maintenance de tous les véhicules, la formation de 600 conducteurs de bus, ainsi que des conseils et un service de support pour la mise en place et la gestion du système de transport rapide par bus. Les bus sont également adaptés au transport de personnes handicapées» (Source Scania Afrique occidentale).

FW


135 bus en projet

Le gouvernement a annoncé depuis belle lurette un projet d’acquisition de 135 bus pour le transport des étudiants dans les villes universitaires. Les appels d’offres lancés ont finalement abouti et les choses avancent normalement, avait déclaré le ministre en charge des transports et de la mobilité urbaine en visite à L’Economiste du Faso. Cependant, selon nos informations, une dernière mission est prévue en juin. Et si tout est bouclé les premiers bus seront là 6 mois après. Dans ce lot de bus, une partie sera remise en concession à la Sotraco pour renforcer son parc.


Chiffres clé de la Sotraco

– Offre de transport: ticket à la course à 150 F CFA; abonnement mensuel à 5.000 F CFA; abonnement trimestriel à 14.000 F CFA
– Transport de passagers à bord de ses bus: 7.000 personnes par jour
Flotte d’une vingtaine de bus en moyenne par jour
– Part de marché: 0,3% (nombre de courses assurées/total des déplacements urbains à Ouaga)
– Nombre de personnes transportées par an: 2,5 millions
– Part des abonnements: 10 à 15%.
Par ailleurs, la société perçoit une compensation tarifaire pour certaines catégories d’usagers, à la demande de l’Etat (subvention de 600 millions de F CFA reçue annuellement, dans le cadre du protocole d’accord signé avec l’Etat en 2008).

Source: Plan stratégique de développement 2016 – 2020

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