Dans les Perspectives économique en Afrique pour 2017 de la BAD, l’activité économique du Burkina devrait entamer une reprise «vigoureuse». Dans son rapport, la Banque africaine de développement table sur un taux de croissance de 8,4% pour le pays, contre 5,4 % en 2016. Une croissance attendue après la période de troubles sociopolitiques.
Ainsi, le pays en a fini avec le ralentissement du rythme de croissance du PIB. Selon le document de la BAD, deux secteurs poussent cette croissance vers le haut.
Il s’agit de la vitalité du secteur minier, avec l’entrée en production de deux nouvelles mines industrielles, et la mise en œuvre d’un ambitieux programme d’investissements publics dans les domaines de l’énergie, des aménagements hydro-agricoles, des infrastructures routières et des télécommunications, porté par le Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020 adopté en juillet 2016.
Par ailleurs, le maintien à des niveaux favorables des cours des principaux produits d’exportation (l’or et le coton) renforce les perspectives d’une reprise vigoureuse de la croissance économique. Pour la BAD, l’inflation ne devrait pas dépasser 2,1 % en 2017, en raison des résultats excédentaires de la campagne agricole 2016/2017, des cours du pétrole et des prix à l’importation modérés.
Une autre bonne nouvelle pour le pays, l’entrepreneuriat est en plein essor. Et ceci grâce à la mise en œuvre «rigoureuse» des réformes économiques engagées dans le cadre de la Politique sectorielle de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Posica) 2011-2020.
En effet, sous l’impulsion des programmes favorables à la facilité d’entreprendre, le nombre moyen d’entreprises créées s’est élevé à 6.500 par an entre 2011 et 2015. Ce dynamisme, toutefois, a massivement concerné la création de très petites entreprises, principalement dans le secteur tertiaire.
La création d’entreprises dans le secteur industriel est récente et s’observe surtout dans la branche extractive et très peu dans l’agroalimentaire. On note une faible contribution du secteur manufacturier. Ainsi, les «autres industries manufacturières modernes», qui constituaient 1,5 % du PIB en 2011, n’en représentaient plus que 1,1 % en 2016.
Quant à la gestion des finances publiques, elle reste tendue, subissant les répercussions des troubles sociopolitiques et des attaques extrémistes. La baisse de l’activité économique s’est traduite par une diminution des recettes fiscales, combinée à la hausse des dépenses sécuritaires et de celles engagées pour répondre à la demande sociale. L’ajustement budgétaire s’est fait au détriment des dépenses d’investissement qui ont subi une baisse drastique, passant de 13,7 % du PIB en 2013 à 8,6 % en 2016, puis à 10,3 % en 2017. Le déficit budgétaire global (base engagement) a atteint 3,1 % du PIB en 2016.
La politique du gouvernement
Pour l’exercice 2017, le gouvernement envisage d’appliquer la même rigueur dans la gestion des finances publiques que l’année précédente, peut-on lire dans les notes-pays du rapport sur les Perspectives économiques 2017. Il a ainsi décidé de reconduire pour neuf mois le programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC), avec un décaissement à son terme. En ce qui concerne la Politique sectorielle de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Posica) 2011-2020, elle doit relever des défis de deux ordres pour poursuivre l’industrialisation: d’une part, créer un environnement favorable au développement industriel ; d’autre part, renforcer les infrastructures de soutien, notamment l’énergie, les infrastructures de transport, la technologie et l’amélioration de la formation.
NK
Les «Perspectives économiques en Afrique 2017» ont été publiées conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), le 22 mai 2017.
Très attendu, ce rapport a été présenté le premier jour lors des 52es Assemblées annuelles de la BAD (du 22 au 26 mai à Ahmedabad- Inde). Il dresse l’état actuel du continent et livre les prévisions économiques à deux ans, en examinant la performance de l’Afrique dans des domaines essentiels: macroéconomie, flux financiers extérieurs et recettes fiscales, commerce et intégration régionale, développement humain et gouvernance.
Pour cette 16e édition, les Perspectives économiques en Afrique passent au crible la question du rôle des entrepreneurs dans l’industrialisation du continent. Le rapport propose des solutions pratiques que les gouvernements africains peuvent adopter pour mettre en place des stratégies d’industrialisation efficaces.o