Economie

Karité : 600 millions de FCFA pour booster la filière

 

Le Conseil des ministres a adopté en juin 2015 la Stratégie nationale de développement durable de la filière karité, l’objectif étant de faire du karité une filière compétitive pour une croissance économique durable et équitable.
Le lancement officiel de ladite stratégie a eu lieu le 24 février dernier à Ouagadougou. Pour impulser la mise en œuvre de cette stratégie, un projet intitulé «Projet d’appui au développement intégré de la filière karité au Burkina Faso» (PADIFK) a été élaboré. Le PADIFK a obtenu un financement de plus de 600 millions de F FCA de la Banque africaine de développement (BAD) et du gouvernement. Cette somme a été subdivisée en trois composantes que sont le renforcement des compétences et l’organisation des acteurs, l’amélioration de l’accès au crédit et l’amélioration de la qualité dans la chaîne de valeur et l’accès au marché.
Ce projet a pour objectif principal d’organiser, de structurer en organisations faîtières et d’accompagner le développement d’environ 100 organisations réparties le long de la chaîne de valeur du karité. Les principaux bénéficiaires directs du projet sont la Table filière karité (TFK), les organisations professionnelles des trois maillons de la chaîne de valeur (collecte/production, transformation, commercialisation/exportation), les groupements de productrices et collectrices des amandes de karité représentant plus de 90% des acteurs de la filière, les Petites et moyennes entreprises (Pme) de transformation, les commerçants et les exportateurs de la filière karité.
Le coût de financement de la Stratégie nationale de développement durable de la filière karité s’élève à 8,94 milliards. Elle prend en compte toutes les préoccupations liées au développement de la filière et comprend 5 axes stratégiques que sont l’augmentation des volumes d’amandes produites par une gestion durable de la ressource, la protection de l’environnement et une meilleure accessibilité aux zones de production; la professionnalisation des acteurs directs et indirects de la filière par le renforcement de leurs capacités et en garantissant l’équité entre eux ; la création de la valeur par l’amélioration de la qualité et le développement des produits, ainsi que la recherche et le développement; le développement de la filière dans un environnement des affaires favorable et bénéficiant de politiques d’appui et le développement d’une présence performante sur les marchés cibles par une meilleure promotion de la filière et une meilleure connaissance des tendances et exigences du marché.
La filière karité occupe une place importante dans l’économie du pays. Elle a réalisé plus de 30 milliards de F CFA de recettes d’exportation en 2014. Le potentiel de production d’amandes de karité du Burkina est de 850.000 tonnes par an. La filière karité constitue le 4e produit d’exportation après l’or, le coton et la filière bétail/viande.
Les activités génératrices de revenus comme la production d’amandes, de beurre de karité et des produits cosmétiques occupent environ 1,8 million de femmes en milieu rural et urbain, et contribuent à la lutte contre le chômage.
Selon les statistiques de l’étude sur la contribution des produits forestiers non ligneux à l’économie nationale, ce sont plus de 500.000 emplois permanents et temporaires qu’offre la filière karité.
La filière Karité est donc un moyen de lutte contre la pauvreté, surtout pour les femmes qui sont les maillons forts de la filière. Le représentant du ministre en charge du Commerce, Sibiri Sanou, n’a pas oublié de souligner cet aspect dans son allocution : «Près de 90% des travailleurs de ce secteur sont des femmes et la répartition spatiale de la ressource arbre de karité sur 70% du territoire sont autant d’atouts qui justifient le fait qu’il faut faire de la filière karité une des filières de prédilection dans les stratégies de lutte contre la pauvreté, d’autonomisation économique des femmes et de l’entrepreneuriat féminin».

Germaine BIRBA


Les ambitions de la stratégie

La stratégie s’inscrit dans le cadre des priorités de développement du Burkina Faso, en lien avec les référentiels nationaux de développement et de promotion des filières tels que le Plan national de développement économique et social (PNDES), l’Etude diagnostique pour l’intégration commerciale (EDIC), la Stratégie nationale d’exportation (SNE), le Programme national du secteur rural et la Stratégie nationale de promotion des produits forestiers non ligneux (PFNL).

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page