Le 6 octobre dernier, les médecins pathologistes du Burkina tenaient leurs premières journées de la Société burkinabè de pathologie (Sobupath). L’occasion pour eux de mettre en exergue les bilans provisoires qu’ils détiennent sur les cancers de l’ovaire au Burkina Faso. L’étude présentée par les spécialistes de la santé est une rétrospective portant sur tous les cas de cancers de l’ovaire prouvés histologiquement, sur une période de 9 ans, du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2015, à l’hôpital Yalgado et dans trois laboratoires privés. C’est au total 95 cas de cancers ovariens qui ont été diagnostiqués durant la période. L’âge moyen de diagnostic était de 42,13 ans et la majorité des patientes avait moins de 50 ans. Les tumeurs ovariennes chez l’enfant sont rares. Le cancer fait peur au monde. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2012, le nombre de nouveaux cas de cancers s’élevait à 14,1 millions à travers le monde, dont 7, 42 millions d’hommes et 6, 66 millions de femmes. Le nombre de décès dus au cancer s’élevait à 8,2 millions repartis comme suit : 6,53 millions d’hommes et 3,54 millions de femmes. De l’avis des spécialistes, ces chiffres vont augmenter au fil des ans à cause de trois facteurs essentiels : l’augmentation de la population mondiale, le vieillissement de la population mondiale d’ici à 2030 et l’augmentation de la fréquence des cancers.
Selon les données de l’OMS, d’ici 2030, il pourrait y avoir 26,4 millions de nouveaux cas de cancers et plus de 17 millions de décès dus à cette maladie par an. Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, est affecté par le cancer qui tue chaque année de nombreuses personnes.
Le registre des statistiques du pays connait des difficultés de fonctionnement. Il est donc difficile pour le moment d’évaluer avec exactitude le nombre de malades du cancer à travers le Burkina Faso. Toutefois, un projet pour dynamiser le registre des cancers est en cours, a précisé le ministre de la Santé lors du discours d’ouverture des journées. Les types de cancers les plus fréquents au Burkina Faso sont le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus chez la femme, le cancer de la prostate chez l’homme et le cancer du foie commun aux deux sexes. Il existe des facteurs de risques du cancer. Le tabagisme, la consommation d’alcool, une mauvaise alimentation et la sédentarité sont les principaux facteurs de risques dans le monde. Certaines infections chroniques sont des facteurs de risques pour le cancer et ont une grande importance dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Le virus de l’hépatite B (HBV), le virus de l’hépatite C (HCV) et certains types de papillomavirus humains (HPV) augmentent respectivement le risque de développer un cancer du foie ou du col de l’utérus. L’infection à VIH accroît fortement le risque de développer un cancer comme celui du col de l’utérus.
Il existe un vaccin qui protège les jeunes filles du cancer du col de l’utérus. Ce vaccin est en constante amélioration. De plus, pour se protéger des risques d’avoir un cancer du foie, les populations doivent également se vacciner contre l’Hépatite B dans les différents centres de santé, à un coût de 7.500 FCFA la dose.
Germaine Birba
Bientôt un centre de cancérologie
Le 14 décembre 2014 a eu lieu la pose de la première pierre du centre de cancérologie de Ouagadougou. La première phase de ce centre va consister à la mise en place de l’unité de radiothérapie dont a tant besoin le Burkina Faso. Les délais d’exécution sont de 18 mois. Les spécialistes du cancer placent un grand espoir dans ce projet. A terme, il permettra une meilleure prise en charge des malades du cancer. Associé à ce centre de cancérologie, l’espoir de la mise en place effectif de l’assurance santé maladie universelle ou celui d’une subvention de l’Etat pour la prise en charge des soins qui coûtent très chers. Comme quoi, des efforts sont à faire pour améliorer le traitement du cancer ainsi que pour la prise en charge des patients.