Après 100 jours sous la gouvernance du nouveau pouvoir, le pays traine encore quelques stigmates de l’ancien régime. L’incivisme. Manifestement, les beaux discours de la transition, pleins de promesses et qui faisaient rêver plus d’un sur une éventuelle renaissance du Burkinabè sont restés sans effet. L’autorité de l’Etat est à reconstruire entièrement au vu des deux derniers incidents vécus à Ziniaré et à Dédougou.
Dans le premier cas, la population brûle dans les locaux de la gendarmerie un car impliqué dans un accident mortel et interdit la traversée de la ville par cette compagnie. Dans le second, ce sont les locaux de la gendarmerie qui sont attaqués par des populations suite au décès d’un gardé à vue transféré à l’hôpital.
Dans les deux cas, des procédures régulières étaient en cours. Nonobstant cela, la rue a voulu se faire justice. On dira que les manifestants sont manipulés, voire intoxiqués par des desseins inavoués. C’est possible. Mais le constat est que s’ils arrivent à atteindre leurs objectifs, c’est que le terreau est fertile et cela peut être dangereux pour un Etat en reconstruction.
C’est pour cela que le discours du gouvernement doit être clair et sans ambigüité. Dans son action pour préserver l’autorité de l’Etat, il doit pouvoir être ferme et ses bras armés, pour ce faire, demeurent les forces de sécurité et la justice.
Elles ont certes besoin de moyens pour accomplir leurs missions au quotidien. Mais ce dont ces dernières ont le plus besoin actuellement, c’est de la confiance des populations. Pour cela, il faut qu’elles redeviennent plus professionnelles, moins arrogantes et toujours au service de la loi. Quand il n’y a pas la crainte de l’autorité, c’est le début de l’anarchie.
Abdoulaye TAO
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