Editorial

Tam-tam

La loi de finances 2016 passe devant les députés cette semaine. Le gouvernement recherche environ 300 milliards de F CFA pour l’équilibrer. Les temps sont durs pour les finances publiques qui rament, mais qui doivent se surpasser afin que l’Etat reste solvable et tienne ses engagements vis-à-vis de ses partenaires sociaux. On l’aura compris, ce budget 2016 en révision est un budget d’attentes. Ses grandes lignes ont été tracées par la transition. Mais le gouvernement a eu le temps, à l’occasion de cette révision, d’y insérer quelques-unes de ses priorités. Sa marge de manœuvre était certes réduite, mais une fois cette loi adoptée, ce sera le budget de l’Etat, et il se l’approprie du même coup. Ce sera donc fini des attaques contre la transition qui aurait omis ceci ou cela. Sous réserve du débat parlementaire qui va précéder le vote de la loi de finances rectificative, le gouvernement est attendu sur deux points.
Primo, sur la façon dont ce budget sera exécuté. Ce sont de nouvelles autorités qui se mettent en place, avec une nouvelle façon de gérer les affaires publiques. Les régies financières vont-elles se débarrasser des scories de l’ancien régime? On a bien vu que les chèques impayés étaient un système de prédation de l’Etat. Il faut croire que le nouveau système de paiements directs sur les comptes des receveurs, plutôt que dans leurs mains, aura les effets attendus en termes d’amélioration des recettes.
Secondo, c’est la capacité de mobilisation de nouveaux financements pour combler le déficit et surtout pour financer les investissements prévus dans le programme présidentiel. Si pour combler le déficit certains observateurs restent sereins pour l’exercice en cours, le principal défi reste la mobilisation des fonds pour les investissements structurants. Et sur cet aspect, le président a commencé à battre le tam-tam de la prime à la démocratie lors de sa visite à Paris. Après tant d’épreuves et un processus de retour de à l’ordre institutionnel normal, le pays mérite bien quelques attentions en espèces sonnantes et trébuchantes pour se mettre définitivement sur les rails du développement.
Abdoulaye TAO

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