Les Flux financiers illicites (FFI) des pays en développement ont augmenté de 1,1 billiard de dollars US en 2013, selon une étude publiée le 9 décembre dernier par la Global Financial Integrity (GFI). Rédigé par le chef économiste de la GFI, Dev Kar, et l’économiste junior Joseph Spanjers, le rapport cumule les FFI des pays en développement qui tournent autour de 7,8 billions de dollars US entre 2004 et 2013, et les dernières données disponibles pour l’année 2013.
Intitulée «Flux financiers illicites des pays en développement : de 2004 à 2013», l’étude de la GFI révèle que c’est en 2011 que les flux ont dépassé le cap du billion (1.000 milliards) de dollars américains et ont augmenté de 1,1 billion de dollars US en 2013, marquant ainsi une augmentation fulgurante comparée aux 465 milliards de dollars qu’ils représentaient en 2004.
«Cette étude démontre clairement que les flux financiers illicites sont le problème économique le plus important jamais rencontré par les pays en développement», a affirmé le président de la GFI, Raymond Baker, avant de poursuivre: «Cette année, à l’ONU, le chiffre billion a été constamment utilisé pour parler des montants des fonds nécessaires pour atteindre les ODD, en lieu et place de milliard. Réduire donc de manière significative les flux financiers illicites doit être au cœur de ces objectifs».
De cette étude, il ressort aussi que ces flux financiers illicites représentent en moyenne 4% du PIB des pays en développement. C’est l’Afrique subsaharienne qui a le plus souffert des flux illicites avec des pertes équivalent à 6,1% de son PIB, suivie par l’Europe (5,9%), l’Asie (3,8%), l’Occident (3,6%), le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Afghanistan et le Pakistan avec 2,3%.
Sur 7 des 10 années étudiées dans le rapport, les FFI ont dépassé la valeur totale de l’aide étrangère ainsi que de l’investissement direct étranger attribué aux pays pauvres. Son taux de croissance entre 2004 et 2013 était de 8,6% en Asie et de 7% en Europe ainsi que dans le Moyen-Orient et en Asie pacifique.
L’objectif 16.4 des ODD appelle les pays à réduire de manière significative les flux financiers illicites à l’horizon 2030. Cependant, relève le rapport, la communauté internationale ne s’est pas encore mise d’accord sur les indicateurs objectifs, ni sur les mesures techniques pour fournir de base à la suivie des progrès réalisés sous-jacents d’une part et de l’autre des objectifs globaux.
La GFI recommande donc que les dirigeants mondiaux se concentrent sur la lutte contre l’opacité dans le système financier mondial, ce qui facilite ces sorties. Plus précisément, la GFI soutient que les gouvernements devraient: «Etablir des registres publics d’informations vérifiées sur la propriété véritable sur toutes les entités juridiques, et toutes les banques devraient connaître le vrai bénéficiaire de tout compte ouvert à leur institution financière ; adopter et mettre pleinement en œuvre tous les moyens de lutte contre le blanchiment d’argent; exiger des entreprises multinationales de divulguer publiquement leurs revenus, les bénéfices, les pertes, les ventes, les impôts payés, les filiales et les niveaux de personnel sur une base pays par pays…».
Global Financial Integrity (GFI) est une organisation de recherche et de conseil basée à Washington DC, qui travaille à réduire les flux financiers illicites par la production de recherches novatrices, la promotion de solutions politiques pragmatiques et des conseils aux gouvernements des pays en développement.o
NK
Classement des pays
L’étude classe les pays par le volume de sorties illicites. Selon le rapport, les 20 plus gros exportateurs de flux illicites au cours de la décennie sont: