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Eco-agriculture au Sahel : Vulgariser les technologies réussies

«Nous sommes confrontés à une crise dans le Sahel. Je n’utilise pas le mot crise d’une manière légère. Depuis 2012, bon an mal an, il y a 20 millions de personnes frappées par la famine, 5 millions d’enfants malnutris et un tiers de nos enfants, en moyenne, est frappé par la malnutrition chronique. Tout le monde dit lutter contre cette crise. Mais nous nous posons la question de savoir si l’allure de la crise n’est pas plus rapide que nos efforts pour la combattre ? Ce qui est sûr, l’expérience en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire est acquise par beaucoup de pays de l’espace ouest-africain et sahélien. Le partage de ces expériences peut apporter un plus dans le combat pour la sécurité alimentaire». Ces propos sont de Peter Gubbels, le directeur action-recherche de Groundswell International. L’organisation dont il est co-fondateur porte une attention soutenue à la dégradation des sols qui réduit les rendements agricoles.

La problématique est partagée par les participants à l’atelier régional sur les défis et les pistes de solution pour la promotion et la mise à l’échelle de l’agro-écologie et la régénération naturelle assistée, tenu du 27 au 28 mai 2015, à Ouagadougou. Ils sont convaincus que l’agro-écologie est en grande partie une solution aux crises alimentaires. Organisée par Groundswell International et World vision Mali, la réunion a servi de tribune d’explication et de resserrement des rangs autour du projet «Eco-agriculture dans le Sahel».
Mis en œuvre au Burkina, au Ghana et au Mali, il soutient l’amélioration de la résilience des communautés par la promotion des techniques agro-écologiques et la régénération naturelle assistée.
Les promoteurs du projet portent le plaidoyer en faveur d’une transition de l’agriculture telle que pratiquée en ce moment par les paysans dans les zones sèches où la culture des céréales est mise à rude épreuve par les aléas climatiques.
La transition devrait conduire à un système agro-écologique à la fois productif, profitable, durable dans la matière d’exploiter les ressources naturelles, mais aussi résilient aux risques climatiques. L’identification des meilleures stratégies et les pistes de solution en la matière devraient permettre d’influencer les politiques et les programmes d’agriculture dans les Etats sahéliens.
Christian KONE


Végétalisation ligneuse des terroirs

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, la régénération naturelle assistée (Rna) est une approche agro-forestière dont le but est de provoquer ou de stimuler la régénération naturelle d’espèces ligneuses à but multiple, ainsi que leur développement et leur intégration dans l’espace agricole qu’est le champ, pour qu’elles puissent augmenter le rendement total de cet espace en ce qu’elles permettent de conserver la fertilité des sols, d’accroître la productivité de l’espace agricole, de réhabiliter les terres dégradées et de reconstituer le couvert forestier.
Il s’agit de garder et d’entretenir certaines espèces d’arbres dans le champ au lieu de les détruire comme cela se faisait après les récoltes. D’après les experts du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel, cette méthode traditionnelle ne demande pas la mobilisation d’experts donnant des leçons aux paysans, car déjà connue par les communautés.
Avec le soutien de l’Etat et des partenaires techniques et financiers dont les Ong (Ansd Burkina, Sahel Eco), des agriculteurs dans certains pays comme le Burkina et le Mali ont fait la preuve des avantages de la Rna comme une solution à la dégradation des ressources environnementales.
Les spécialistes de l’agriculture s’accordent à soutenir que la régénération naturelle assistée valorise les essences locales bien adaptées aux conditions du milieu. Sa pratique permet aussi de contourner les interdits fonciers, à savoir l’interdiction de planter sur les terres empruntées. Mais dans certains pays, un statut foncier clair est demandé par les producteurs, statut indispensable à leurs yeux pour garantir à l’exploitant le bénéfice de ses investissements.


Otage de Tambao : Grande discrétion autour du dossier

Dans un enregistrement audio envoyé au site mauritanien Al-Akhbar le 19 mai dernier, la prise d’otage de Iulian Ghergut sur la mine de Tambao a été revendiquée par le groupe terroriste Al-Mourabitoune. Ce groupe terroriste appartient à l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Les opérations de recherches entamées par les forces de sécurité des trois pays (Burkina, Mali, Niger) et les forces françaises dans la région n’ont donné aucun résultat jusqu’à ce message de revendication du 19 mai. Entre-temps, des informations obtenues par mails ont été exploitées. La piste Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) a été évoquée. Du côté de la Roumanie, certains médias ont aussi avancé le nom du Mujao (Mouvement pour unicité du jihad en Afrique de l’Ouest). A ce stade, on reste prudent du côté du gouvernement roumain, comme au niveau des responsables de la mine de Tambao. On assure que des actions sont entreprises, mais l’on souhaite rester discret pour ne pas mettre en danger la vie du citoyen roumain. Les choses sont d’autant plus délicates que, dans son message, le groupe Al-Mourabitoune, qui a revendiqué l’enlèvement, a été suffisamment menaçant. Le gouvernement roumain a été appelé «à accorder une attention sérieuse aux négociations au sujet de la libération de l’otage détenu par le groupe».
En plus de l’expertise et des moyens dont dispose la Roumanie pour faire face à des situations de ce genre, le concours des différents pays de la région a été sollicité pour aboutir à la libération de l’otage. L’enlèvement de l’officier de sécurité roumain de 39 ans, affecté sur le site minier, a eu lieu le 4 avril 2014. D’après les témoignages rapportés par les médias, l’enlèvement s’est effectué au moment où Iulian Ghergut effectuait une patrouille aux abords de la mine de Tambao au matin du samedi 4 avril. Il était dans un véhicule 4×4 avec son chauffeur et un gendarme burkinabè. Quant à ses ravisseurs, ils étaient au nombre de 5 hommes armés et enturbannés, arrivés à bord d’un pick-up Toyota. Ils réussiront à blesser le gendarme et le chauffeur par les tirs, pour ensuite repartir avec l’otage en prenant la direction de la frontière nigérienne.
KG

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