Ça y est. Faure Gnassingbé a officiellement été investi candidat à l’élection présidentielle du Togo, fixée par décret pour le 15 avril prochain. Désigné par les 700 délégués du parti de l’Union pour la République (Unir), parti au pouvoir, le président actuel briguera ainsi un 3e mandat à la tête du Togo.
«La convention nationale a unanimement choisi de vous investir vous, Faure Gnassingbé, comme candidat de notre grand parti, à la prochaine élection présidentielle», a déclaré Georges Aïdam, le premier vice-président du parti l’Unir.
«Je dis oui, oui parce que je compte sur Dieu, et parce que vous êtes à mes côtés. Je dis oui, car je suis convaincu qu’ensemble, nous saurons nous montrer à la hauteur de la confiance que les Togolais placent en nous», a répondu Faure Gnassingbé. L’annonce de cette investiture intervient dans un contexte de tensions avec l’opposition et la société civile qui dénoncent la non limitation des mandats présidentiels, instaurée par le général Eyadema, qui avait modifié loi fondamentale en 2002. «Nous allons toujours maintenir la pression sur le régime (…).
En novembre et décembre 2014, l’opposition et la société civile avaient manifesté à plusieurs reprises à Lomé, mobilisant des milliers de personnes dans la rue pour exiger des réformes politiques», a, ainsi, déclaré l’opposant Jean-Pierre Fabre. Faure Gnassingbé a été porté au pouvoir par l’armée en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadema, qui a dirigé le Togo pendant 38 ans. «Gnassingbé fils» a été élu président la même année, puis réélu en 2010, lors de scrutins contestés par l’opposition. En 2005, les violences électorales avaient fait, selon l’Onu, «entre 400 et 500 morts». Sept autres candidats à l’élection présidentielle se sont déjà fait connaître: Jean-Pierre Fabre, chef de l’opposition, Kofi Yamgnane, un Franco-Togolais ayant été secrétaire d’Etat du président français François Mitterrand, ainsi qu’Alberto Olympio, homme d’affaires et petit-neveu du premier président togolais Sylvanus Olympio (assassiné lors d’un coup d’Etat en 1963, Ndlr).
Les Togolais iront aux urnes le 15 avril prochain pour élire leur président de la République, a indiqué le 24 février, le communiqué du conseil des ministres. Selon le décret pris en conseil des ministres. «Les candidats devront verser une caution de 20 millions FCFA au Trésor public». Le montant global du financement public de la campagne des partis politiques présentant un candidat à cette élection est «fixé à 600 millions». Une enveloppe qui bénéficiera aux partis présentant un candidat sous certaines conditions. Un décret précisera les modalités de ce financement poursuit le communiqué.
Notons que l’élection présidentielle se déroule à un seul tour au Togo. La Constitution actuelle permet à Faure Gnassingbé de se représenter autant de fois qu’il le souhaite. Un temps disposés à introduire le principe de la limitation du mandat dans la loi fondamentale, les députés de la majorité y ont renoncé suite à l’exigence de rétroactivité formulée par l’opposition.
NK
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