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Violences en Rdc: La jeunesse contre un projet de réforme électorale

Une rue de Kinshasa, le 19 janvier 2015. (Ph : DR)
Une rue de Kinshasa, le 19 janvier 2015. (Ph : DR)

Au moins 42 personnes ont été tuées depuis le 19 janvier 2015 en République démocratique du Congo, a affirmé le 21 janvier la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (Fidh).

Le gouvernement de Kinshasa, pour sa part, fait état d’un bilan de 15 morts, pour la plupart des pillards abattus par des vigiles privés.
Les émeutiers protestent contre l’examen d’une nouvelle loi électorale controversée.
La manœuvre pourrait entraîner un report de l’élection présidentielle et permettre au président Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en 2016. Le texte lie la tenue des prochaines élections législatives et présidentielle à la réalisation d’un recensement général devant commencer cette année.
L’opposition dénonce un «coup d’Etat constitutionnel» du président Kabila, au pouvoir depuis 2001, pour se maintenir à son poste au-delà de 2016, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.
Le Gouvernement argue que le nouveau décompte des habitants assurera aux élections un caractère pleinement représentatif, mais l’opposition s’inquiète du temps que cela prendra. Dans ce qui pourrait être un signe d’apaisement envers l’opposition, le ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, a affirmé le 20 janvier dernier au Sénat que le projet de loi controversé n’était qu’une «ébauche». Ce qui n’a pas empêché les manifestants de redescendre dans la rue le 21 janvier. Des heurts ont été rapportés devant l’université de Goma, la grande ville de l’Est de la RD Congo.
L’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsenghow, a appelé le 21 janvier dernier les autorités congolaises et les hommes politiques à ne pas «tuer» leurs concitoyens, et tous les Congolais à s’opposer à la révision de la loi électorale qui permettrait au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir.
Dans un communiqué, le chef de l’église catholique congolaise a dénoncé «un état de siège incompréhensible» et condamné le recours à la force de la police.
Étienne Tshisekedi, opposant historique du président Kabila, a lui aussi lancé, depuis Bruxelles, un appel à la mobilisation pour «contraindre ce régime finissant à quitter le pouvoir». En attendant, la communauté internationale a lancé des appels à la retenue et à la cessation de toute violence.


A la suite du Burkina Faso

La République démocratique du Congo (Rdc) est-elle en train de connaître une révolte populaire similaire à celle qui a récemment soulevé le Burkina Faso, conduisant au renversement de Blaise Compaoré ?
En Rdc, Joseph Kabila est arrivé à la tête de l’État à la mort de son père, Laurent-Désiré Kabila, chef rebelle qui a chassé le maréchal Mobutu – à la tête d’une dictature durant trois décennies – par les armes en 1996 et qui a été assassiné en janvier 2001. Il a été élu président en 2006 lors des premières élections libres du pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
Il a été réélu en novembre 2011 pour un nouveau mandat de cinq ans à l’issue d’élections contestées par l’opposition et marquées par des irrégularités massives. La Constitution ne lui permet pas de se représenter pour un troisième mandat.

NK

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