Les éliminatoires de la Can 2015 ont pris fin avec la 6e journée jouée le 19 novembre dernier. On connaît désormais les 16 qualifiés pour les phases finales qui vont se dérouler en Guinée Equatoriale du 17 janvier au 8 février 2015. Le Burkina sera parmi les 16 meilleurs du continent qui vont tenter de succéder au Nigeria, grand absent de cette 30e édition.
En se contentant d’un nul (1-1) le 19 novembre dernier à Ouagadougou face aux Palancas Negras de l’Angola, les Etalons finissent 2e dans le groupe, laissant la première place au Gabon qui a fait l’essentiel (4-2) devant le Lesotho.
Les poulains de Paul Put étaient déjà qualifiés avant l’heure, le 15 novembre dernier au Lesotho. Ils voulaient donc finir en apothéose au stade du 4-Août devant un public des grands jours. Malheureusement, comme l’a reconnu le milieu de terrain Djakaridja Koné, le régime a baissé lors des 3 dernières sorties dans ces éliminatoires (contre le Gabon, le Lesotho et l’Angola). Pour lui, «tactiquement et techniquement, il y a beaucoup de déchets et il va falloir bosser dur pour affronter les phases finales».
Cet aveu du milieu de terrain des Etalons a été confirmé effectivement sur le terrain.
A la 26e minute, sur une faute de Florent Rouamba dans la surface rouge, l’arbitre tunisien indique sans trembler le point de pénalty. La victime, Alfredo Robeiro, décide de se faire justice. Il trompe le portier burkinabè, Moussa Germain Sanou, et donne l’avantage aux Palancas Negras. Comme pour se convaincre qu’à défaut du jeu collectif on peut tenter l’individualisme, le goléador des Etalons, Jonathan Pitroipa, exploite les ultimes secondes de la première période de jeu et se joue de la défense angolaise qui n’a d’autre choix que de l’«abattre». L’arbitre tunisien indique une nouvelle fois le point de pénalty.
Comme Alfredo, Jonathan Pitroipa décide de se rendre justice et se saisit du ballon. Face au portier angolais, il étale toute sa classe et remet les pendules à l’heure (1-1) : l’honneur est sauf. Il inscrivait ainsi son 6e but en 5 sorties dans ces éliminatoires. Lui au moins, aura tiré son épingle du jeu dans cette confrontation.
Le champion en titre et le plus gradé éliminés
Deux grosses équipes seront aux abonnés absents du rendez-vous équato-guinéen. Ce sont les Super Eagles du Nigeria, champions en titre, et les Pharaons d’Egypte qui ont remporté le plus grand nombre de titres. Une trentième édition durant laquelle le champion d’Afrique ne défendra pas son titre. En effet, l’équipe du Nigeria, sacrée en 2013, a concédé un match nul (2-2) fatal face à l’Afrique du Sud lors de la dernière journée des éliminatoires. Cette contre-performance nigériane a profité à la sélection du Congo-Brazzaville. Les «Diables rouges» ont en effet gagné (1-0) au Soudan. Ce sera la 8e Coupe d’Afrique des nations de leur sélectionneur, Claude Le Roy. Un record !
Pour les 3e fois consécutives, les Pharaons signent leur absence à une phase finale de Can. La dernière journée leur a été fatale. A l’opposé, le Cameroun qui avait été sevré de deux phases finales consécutives de Can et le Congo Brazzaville (qui revient après 14 ans) ont composté leur ticket au grand bonheur de leurs supporters. Les «Léopards» de la RD-Congo, vainqueurs de la Sierra Leone par 3-1 lors de la dernière journée seront en Guinée Equatoriale en leur qualité de meilleur 3e.
La 30e édition de la biennale du football africain a donc désigné ses 15 meilleurs qui vont se joindre au pays organisateur pour offrir le spectacle tant attendu à l’Afrique et au monde. On remarque que cette Can aura un visage francophone avec la qualification du Congo, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali et de la RD-Congo, de l’Algérie, du Burkina Faso, du Cameroun, du Gabon, du Sénégal et de la Tunisie.
C’est une note de 11/16 que l’Afrique francophone a obtenue dans cette compétition. Jamais un tel chiffre n’a été enregistré en phases finales de Can. A ces 11 s’ajoutent l’Afrique du Sud, le Cap-Vert, le Ghana, la Zambie et la Guinée Equatoriale.
On n’attend plus que le 3 décembre prochain pour connaître les différentes poules à l’occasion du tirage au sort qui aura lieu à Malabo.
A.R
«Pit», le meilleur !
Les éliminatoires de la Can 2015 auront davantage révélé le meilleur joueur de la Can 2013 : Jonathan Pitroipa ! Ce joueur à l’allure fragile est pourtant solide devant l’adversaire. Ses dribles chaloupés n’ont d’égal que son talent. Jonathan Pitroipa, appelé «Pit», a été décisif tout au long des matches éliminatoires de la Can 2015. S’il était absent lors de la 2e journée jouée et perdue à Libreville, cet attaquant des Etalons a pris part à toutes les 5 autres rencontres au cours desquelles il a fortement contribué à la victoire et à la qualification du Burkina qui jouera sa 10e Can de l’histoire.
Autour d’un but face au Lesotho au match aller à Ouagadougou, «Pit» est allé flanquer 2 buts (sur les 3 marqués par son équipe) aux Palancas Negras en Angola. Face au Gabon, au retour, il se signale encore en inscrivant l’unique but égalisateur des Etalons. A Maseru au Lesotho, le 15 novembre dernier, il est encore l’auteur de l’unique réalisation du Burkina. Il termine en beauté à Ouagadougou face à l’Angola qui ne l’oubliera pas de sitôt. Véritable artiste, Jonathan Pitroipa séduit par son jeu. Ce n’est pas pour rien qu’il a été sacré meilleur joueur de la dernière Can en Afrique du Sud . Généreux dans l’effort et au bon esprit sur le terrain, «Pit» met au service de tout le groupe des Etalons ses performances qui honorent l’homme et le pays.
