«L’opérationnalisation de la politique nationale de sécuritaire alimentaire et nutritionnelle». C’est le sujet principal qui était au cœur des échanges de la 7ème session de l’Assemblée générale du Conseil national de sécurité alimentaire (Cnsa) tenue le 15 juillet 2015 à Ouagadougou. Cette rencontre a servi de cadre pour les acteurs de débattre du dispositif de ladite politique à travers l’examen du premier plan d’actions triennal 2014-2016. En effet, l’adoption la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle est le résultat de la 6ème session. L’élaboration de ce document est une réponse du Gouvernement aux crises alimentaires à répétition.La rencontre de Ouagadougoua a regroupé 150 acteurs issus des structures étatiques, de la société civile et des partenaires techniques et financiers. Ceux-ci ont fait un bilan consolidé de la mise en œuvre du plan de résilience et de soutien aux populations vulnérables 2013.
Le plan a connu un taux d’exécution d’environ 80%, pour un budget de 73,7 milliards de FCFA. En 2013, il a connu d’énormes difficultés, notamment financières. Néanmoins, les actions menées ont permis d’accompagner la reconstitution des moyens d’existence et l’amélioration de l’alimentation des populations humaines et animales. En effet,ce plan est assorti d’un programme pays de renforcement de la résilience du Sahel et d’une méthodologie de ciblage en vue de la constitution d’une liste nationale de personnes vulnérables. Toutefois, l’insuffisance des ressources financières est loin de dissuader le Premiers ministre Luc Adolphe Tiao, qui exhorte le comité technique à définir les orientations et une mise en œuvre d’actions nécessaires à la réalisation d’une sécurité alimentaire durable du Burkina Faso.
La mise en œuvre du plan 2014 permettra d’apporter une assistance alimentaire aux ménages vulnérables, de renforcer leur résilience et les capacités du dispositif national de sécurité alimentaire. En effet, la sécurité alimentaire se situe au cœur des priorités de développement économique et social du Gouvernement selon le ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana. L’opérationnalisation de cette politique traduit sa volonté d’offrir une meilleure qualité de vie aux populations et de parvenir à un développement humain durable.
Et cela, en cohérence avec les principaux axes de réduction de la pauvreté énoncés dans la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (Scadd). Le coût total du présent plan est estimé à 86 milliards de F CFA dont 48% reste à mobiliser.
Si la France maintient son soutien à ce programme, elle n’entend plus jouer le rôle de chef de file des partenaires techniques et financiers, a annoncé Gilles Thibault, son ambassadeur au Burkina. Trouver les arguments nécessaires pour convaincre les bailleurs de fonds était donc l’une des exigences de session.
Le plan 2014 est certes d’envergure nationale. Cependant, les actions seront concentrées dans les zones identifiées à risque d’insécurité alimentaire et celles où des populations sont durement éprouvées par les crises alimentaires et nutritionnelles précédentes. Dans l’exécution de ses missions, le conseil s’appuie sur les structures spécialisées que sont la Société nationale de gestion du stock de sécurité (Sonagess), le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (Conasur) et la Direction générale des prévisions et des statistiques agricoles (Dgpsa). Le maître-mot étant la recherche et l’instauration de la concertation permanente entre les différents acteurs en vue d’une gestion efficace de l’insécurité alimentaire par la conjugaison des efforts, comme l’a signifié Tinga Ramdé, secrétaire exécutif du conseil.
Des prévisions sur l’état de la sécurité alimentaire
La production céréalière définitive de la campagne 2013-2014 est évaluée à 4. 869. 723 tonnes, en légère baisse de 0,59 % par rapport à la campagne agricole précédente. 10 provinces déficitaires ; 15 en situation d’équilibre et 20 excédentaires. L’analyse de la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle a permis d’identifier, en situation projetée jusqu’au 30 septembre 2014, 20 provinces sous stress, avec une population estimée à environ 4. 462.758 personnes, et 6 autres provinces qui passeront en situation de crise alimentaire avec une population vulnérable estimée à environ 333. 484 personnes, pour lesquelles il faut mettre en œuvre des mesures d’urgence.
Le Conseil national de sécurité alimentaire (Cnsa)
C’est le 7 avril 2006 que le Conseil national de sécurité alimentaire (Cnsa) a été installé. Près d’une quarantaine de personnes issues du Gouvernement, des partenaires et de la société civile composent le Conseil. Les organes du Cnsa sont : l’Assemblée générale, le comité technique, le secrétariat exécutif et les démembrements. L’Assemblée générale se réunit deux fois par an en session ordinaire et en session extraordinaire chaque fois que de besoin. Elle statue sur les décisions à soumettre au Gouvernement en matière de sécurité alimentaire et l’oriente dans ses prises de décision en rapport avec la situation alimentaire nationale.
Le comité technique est le cadre de concertation permanente chargé de l’étude technique des dossiers soumis au Cnsa, de la réflexion sur les questions de sécurité alimentaire et de gestion des ressources financières et physiques du dispositif. Le secrétariat exécutif est chargé du suivi de l’exécution des décisions prises par l’Assemblée générale et par le comité technique. Le Cnsa a des démembrements au niveau décentralisé qui sont les conseils régionaux, provinciaux, communaux et villageois.
Ils constituent des organes de concertation, de réflexion et d’exécution aux différents niveaux des collectivités locales. Le maître-mot et l’objectif de la création du Cnsa sont la recherche et l’instauration de la concertation permanente entre les différents acteurs de développement, en vue d’une gestion efficace de l’insécurité alimentaire par la conjugaison des efforts.o
CD