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Secteur agricole: un financement conséquent demandé

• Les banquiers, les assurances et la microfinance posent le débat

• L’Etat salue et s’engage

• Un taux de 2% accordé en 2024

Le représentant du ministre de l’Economie et des Finances, le Conseiller technique, Saïdou Diallo,
a souligné que l’inclusion financière était un outil d’émancipation, un levier de transformation. (Ph. Yvan Sama)

En plus des contraintes liées aux chocs climatiques et sécuritaires, le secteur agricole burkinabè est durablement impacté par le manque de financement. Que faire face à cette dernière contrainte liée au financement agricole ? C’est justement pour apporter des réponses adéquates que l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (APBEF-B), l’Association professionnelle des sociétés d’assurances (APSAB) et l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD) ont invité les différents acteurs à la réflexion suivante : « Quels mécanismes de financement pour favoriser l’accès des acteurs du secteur agricole aux services financiers ? » C’était à la faveur de la 5e journée de l’inclusion financière, qui a eu lieu le mardi 4 novembre 2025, à Ouagadougou.

85% de la population rurale est engagée dans le secteur agricole

Une photo de famille pour la postérité. (Ph. Yvan Sama)

La vice-présidente de l’Apbef-B, Rasmata Djibo, a rappelé que le secteur agricole était prédominant dans l’économie burkinabè. Mieux, dit-elle, il est la principale source d’emplois, d’alimentation et de revenus des ménages agricoles. Pour illustrer ses propos, celle qui est aussi la Directrice générale de UBA Burkina Faso laisse entendre que 63% de la population active, 74% de l’ensemble des ménages et 85% de la population rurale est engagée dans le secteur agricole. Aussi, elle mentionne que l’alimentation de la population burkinabè repose pour 2/3 sur les céréales et que les revenus des ménages agricoles sont issus de la commercialisation des cultures vivrières. Malgré cette importance du secteur agricole pour la population, le constat est qu’il est insuffisamment financé. A titre d’exemple, pour l’année 2024, le secteur agricole a bénéficié seulement de 2% des financements, des encours de crédit au Burkina Faso. Plus qu’un souhait, Rasmata Djibo a interpellé le système bancaire et financier, les partenaires de développement et l’Etat à rehausser ce taux, au regard de l’importance du secteur agricole. Un financement conséquent permettra aux acteurs agricoles de renforcer leur capacité, d’améliorer la productivité, améliorer les pratiques, améliorer l’accroissement des revenus et d’investir dans le matériel de stockage. Cet objectif atteint, selon la vice-présidente de l’Apbef- B, permettra la diversification des activités agricoles et aux agriculteurs de mieux résister aux chocs exogènes.

Assurance et microfinance financent déjà le secteur agricole

Des recommandations fortes ont été proposées par les banquiers, les financiers, les partenaires au développement et les acteurs agricoles. (Ph. Yvan Sama)

Parrain de cette 5e édition, le ministre de l’Economie et des Finances, Docteur Aboubakar Nacanabo, a été représenté par son Conseiller technique, Saïdou Diallo. Celui- ci s’est dit consterné que le secteur agricole, qui occupe une place importante dans l’économie, soit moins financé. Il a salué la clairvoyance des initiateurs de cette journée d’inclusion qui rend hommage au monde agricole. Il a souhaité que le système financier puisse rapprocher la finance du réel et d’en faire un outil de justice et de croissance partagée. Autre souhait est de rapprocher la finance du réel et de replacer l’agriculture au cœur du développement. Saïdou Diallo a souligné que l’inclusion financière était bien plus qu’un mécanisme technique, c’est un outil d’émancipation, un levier de transformation. Mieux, fait-il savoir, elle permet d’ouvrir les portes de la dignité économique à travers l’accès à l’épargne, aux crédits, à l’assurance, à la formation et surtout à la confiance en l’avenir. Le président de l’Apsfd-BF, Seydou Yaméogo, a révélé qu’au niveau de la microfinance, le secteur agricole occupait 12 % de notre portefeuille. Mais pour lui, cet effort doit se poursuivre, afin, dit-il, que le secteur agricole contribue plus à la croissance économique. Pour sa part, le Directeur exécutif de l’Apsab, Patrick Paré, note que le secteur des assurances est déjà engagé aux côtés des acteurs agricoles, à travers des solutions assurantielles. Au Burkina Faso, le secteur agricole est d’une importance majeure pour l’économie. En effet, il constitue la source majeure d’emplois avec 63,3% de la population occupée, 73,9% de l’ensemble des ménages et 85,2% de la population rurale. En outre, sa part contributive à la formation du produit intérieur brut (PIB) est évaluée à 30% environ. Enfin, les activités agricoles sont essentielles pour la sécurité alimentaire du pays.
RD

Quelques mécanismes de financement agricole développés par le gouvernement burkinabè, les partenaires au développement et les acteurs du secteur agricole
-Le warrantage ;
-Le financement des chaînes de valeurs agricoles ;
-Les mutuelles de solidarité ;
-Les sociétés de cautionnement mutuelles ;
-Les groupes d’épargne ;
-Le système d’approvisionnement du rapt des intrants ;
-Les politiques et les organes mis en place par l’Etat.

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