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Qualité des infrastructures logistiques: 82,5 milliards FCFA pour des investissements prioritaires sur quatre ans

• En réponse à la vétusté et au manque d’espaces de stationnement

• 8 milliards FCFA à mobiliser en 2025

• Les chauffeurs demandent la célérité dans l’exécution des travaux

En surfant sur les réseaux sociaux ces derniers temps, il n’était pas rare de tomber sur des publications faisant cas de difficultés qu’éprouvent les chauffeurs routiers dans leurs activités quotidiennes. En cause, l’état de certaines plateformes de logistiques de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), d’une part, et d’autre part, l’insuffisance d’espaces de stationnement aux principaux points d’entrée et de transit du pays. Mais, « les réseaux sociaux ne sont pas faits pour y résoudre nos problèmes », estime le Directeur général de la CCI-BF, Seydou Tou. La Chambre de commerce a plutôt organisé une rencontre d’échanges, le 8 octobre 2025, à Ouagadougou. Avec comme invités, les principaux concernés, à savoir les chauffeurs routiers, ainsi que d’autres acteurs de la chaîne logistique, notamment, l’administration douanière et les professionnels du transit.
Seydou Tou a expliqué que certaines plateformes logistiques avaient connu des dégradations dues à l’usage intensif qu’a entraîné l’évolution croissante et rapide de la cadence d’approvisionnement du pays. En termes de vétusté et d’exiguïté, Ouagarinter est l’un des cas les plus illustratifs. Construit depuis 45 ans, cette plateforme, bâtie sur 26 hectares, est aujourd’hui assez sous-exploitée. Conséquence, des conducteurs sont contraints de stationner pendant plusieurs jours et nuits à la périphérie de Ouagadougou, attendant chacun son tour de passer aux formalités de dédouanement.
Seydou Tou l’admet, cette situation n’a pas été suffisamment anticipée par la CCI-BF, à travers des investissements de réhabilitation. Mais pour le DG de la CCI-BF, les responsabilités sont partagées. D’autant plus que la détérioration des infrastructures est aussi du fait, dit-il, de certains moyens de transport hors norme, quand des camions tardent à libérer les plateformes, même après accomplissement des formalités.
Dans cette perspective d’amélioration des infrastructures logistiques, la CCI-BF a élaboré un programme d’investissements prioritaires d’un montant global d’environ 82,5 milliards FCFA. Ce programme s’étend sur 4 ans, y compris l’année 2025. « Il traduit l’engagement ferme de la CCI-BF et de ses partenaires à moderniser durablement les infrastructures d’accueil et de traitement des opérations de commerce extérieur », selon Seydou Tou. Et de rappeler que des efforts ont déjà été réalisés, dont l’aménagement de 40 hectares à Bobo-Dioulasso et 2,5 hectares à Dakola.
Aux côtés de la CCI-BF, l’administration douanière s’y met également pour assurer la fluidité du trafic sur les plateformes logistiques. Selon le Colonel des Douanes, Evariste Somda, Directeur régional des Douanes du Centre, les gabelous y ont toujours veillé, en travaillant 24 heures sur 24 et en employant des ressources humaines en nombre. « Ouagarinter qui est le bureau le plus concerné actuellement dispose de 80 vérificateurs. Si chaque vérificateur traite trois dossiers par jour, ça fait 240 camions que nous pouvons libérer. Or, ce n’est pas le cas », a déclaré Evariste Somda.
Au sortir de la présente rencontre, les acteurs du transport se disent « rassurés » : « Nous ne demandons que la célérité, à travers la prise de mesures. De sorte que lorsque nous revenons du voyage, qu’on puisse avoir accès à la plateforme douanière et pouvoir aussi nous reposer », a souhaité Dramane Doussa, Secrétaire général de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina.
B.K

Des mesures à court, moyen et long terme

A court terme, la CCI-BF compte accélérer les travaux d’aménagement de la plateforme de Ouagarinter, afin de désengorger la capitale et offrir des commodités adaptées aux chauffeurs et aux transporteurs. Ainsi, pour seulement 2025, plus de 8 milliards FCFA sont à mobiliser pour y consacrer. À moyen terme, la Chambre prévoit des aménagements pour de nouveaux parkings aux principales frontières : Dakola, Niangoloko, Ouessa et Bittou où devraient démarrer les travaux dès la fin de la saison des pluies, selon Seydou Tou. Parmi les projets à long terme, il y a celui du Port sec multimodal de Ouagadougou, à Tanghin-Dassouri. Un projet « structurant » pour lequel l’État a déjà déclaré la zone d’utilité publique, a rappelé le DG de la CCI-BF.

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