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Coopération Burkina Faso-Egypte: un Forum d’affaires pour des relations déjà dynamiques

• Ouvrir des canaux de communication directs pour…

• Des partenariats et la création de projets conjoints ficelés

• Autour de l’agriculture, des industries pharmaceutiques, des infrastructures, …

La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a servi de cadre au premier Forum économique des hommes d’affaires égyptiens et burkinabè, le 22 juillet 2025. Le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Karamoko Jean-Marie Traoré, et celui de l’Egypte, Badr Abdelatty, ont présidé l’ouverture des travaux, montrant que la tenue du présent Forum économique est le signe de la vitalité des relations bilatérales.
Le Forum avait pour objectif d’ouvrir des canaux de communication directs entre le monde des affaires des deux pays, et il appartenait aux participants du secteur privé de saisir les opportunités d’investissement disponibles dans les deux pays et de travailler à nouer des partenariats fondés sur la confiance, la durabilité et les bénéfices.
« De réelles potentialités existent et il appartient à nos deux gouvernements d’explorer les pistes appropriées pour dynamiser et consolider notre coopération », a rappelé le ministre Karamoko Jean-Marie Traoré aux hommes d’affaires. Le ministre des Affaires étrangères de l’Égypte a affirmé la volonté de son pays de consolider sa coopération économique avec le Burkina Faso. Selon lui, l’Égypte veut une coopération gagnant-gagnant avec le pays des Hommes intègres. Il a souligné que son pays disposait d’une bonne expertise dans les domaines de l’agriculture, des mines, des industries pharmaceutiques et de l’énergie renouvelable.
30 hommes d’affaires, des chefs et représentants d’entreprises égyptiennes opérant dans de nombreux domaines, ainsi que de hauts responsables ont également pris part à la rencontre. Il est revenu au Directeur général de l’Agence burkinabè des investissements (ABI), Dr Mambila Bansé, de présenter aux hôtes les potentialités du pays. Il a ainsi dévoilé les dix (10) secteurs porteurs que sont : l’agriculture, l’élevage, l’industrie, l’énergie, les mines et carrières, l’immobilier, la santé, la culture et le tourisme, les TIC et le transport. Ces secteurs sont soutenus par une amélioration du climat des affaires, un cadre législatif attractif, une population jeune et travailleuse, un pays au centre de l’Afrique occidentale, qui s’ouvre à plusieurs pays, et des potentialités économiques insuffisamment exploitées.
L’exposé de l’ABI a servi de communication inaugurale des échanges et des rencontres B to B entre les hommes d’affaires. Des rencontres entre les représentants d’entreprises égyptiennes et burkinabè ont eu lieu, en vue du lancement de partenariats entre les hommes d’affaires et ces représentants. Les entretiens ont examiné la création de projets conjoints couvrant, notamment, les secteurs de l’agriculture, des industries pharmaceutiques, des infrastructures, de l’exploitation minière, des industries de transformation, et des énergies nouvelles et renouvelables.

Renforcer les échanges commerciaux
« Le volume des affaires entre l’Égypte et le Burkina Faso est assez faible. Aujourd’hui, on a pratiquement 1% de nos importations qui viennent d’Égypte et on a à peine 4% de vos produits qui partent vers l’Égypte. Cette rencontre d’aujourd’hui est un nouveau pont qui va permettre de créer une synergie entre les hommes d’affaires égyptiens et ceux du Burkina Faso », a indiqué le président de la Délégation spéciale consulaire de la Chambre de commerce, Roland Achille Sow. Sa structure a d’ailleurs signé une convention avec celle de l’Égypte pour faciliter et fluidifier la coopération entre les deux institutions et les hommes d’affaires. Les deux pays ont réaffirmé leur volonté d’inscrire cette coopération dans la durée.
À travers des partenariats concrets, le Burkina Faso et l’Égypte entendent bâtir une relation économique mutuellement bénéfique, fondée sur la confiance, la complémentarité et l’innovation. Ce Forum s’est tenu juste après la signature du Mémorandum d’entente sur les consultations politiques et diplomatiques entre les départements en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso et de la République arabe d’Egypte, signe d’une bonne coopération Sud-Sud.o
Moumouni SIMPORE

De la Coopération entre les deux pays

Domaines de coopération : la coopération entre le Burkina Faso et l’Égypte couvre plusieurs domaines, à savoir l’éducation, l’enseignement supérieur, la formation, l’environnement, l’énergie, la justice, les transports, le commerce et l’industrie, la sécurité et la défense.
Accords signés : 9 accords ont été signés dans les domaines de la diplomatie, de l’agriculture, des TIC, de l’artisanat, de la culture, de l’enseignement supérieur, des sports, de la justice et de la défense.
Accords en négociation : 37 projets d’accords couvrant tous les domaines de coopération sont en négociation.
Commissions mixtes : dans le cadre de la dynamisation des relations bilatérales, les plus hautes autorités des deux pays ont institué, en 1995, une Commission mixte de coopération entre les deux gouvernements.

 

Propos d’hommes d’affaires égyptiens

Rami Bassim, Directeur pays Samcreate Engineers et contractors (SE&C)
L’Economiste du Faso : Vous êtes là dans le cadre d’un voyage d’Afrique. Comment appréciez-vous donc ce voyage-là ? Pour nous, comme Samkrit, comme Rami Bassim, Directeur pays Samcreate Engineers et contractors (SE&C) : Samcreate est une société égyptienne qui travaille dans la construction des grands projets pour l’infrastructure, comme les routes et les ponts, le traitement de l’eau, les silos et les chemins de fer. Nous sommes nouveaux en Afrique, car on a seulement commencé à travailler en Afrique il y a 4 à 5 ans. On a commencé à travailler au Congo, en Ouganda, au Gabon et à Madagascar où nous avons un des grands projets en Afrique, 1,22 milliard de dollars.
C’est la première fois pour nous de venir au Burkina Faso. Même si le séjour est court, ça nous a donné une idée de comment ça fonctionne. Nous avons présenté notre société aux entreprises et au gouvernement, d’une part, et d’autre part, nous avons pris des contacts et commencé à discuter. On ne va pas réaliser des infrastructures dès maintenant, mais on doit travailler, car nous réalisons de grands projets dans le domaine de l’infrastructure qui ont un grand impact social sur les peuples du pays.

Les potentialités du Burkina Faso vous ont été présentées. Au regard de ce que vous avez vu, quels types de projets pouvez-vous projeter pour le pays?
Je crois qu’il y a plusieurs projets où on peut travailler dans nos domaines : les chemins de fer, les autoroutes, les traitements de l’eau. On doit seulement identifier les priorités du gouvernement et commencer par là. On peut discuter avec d’autres associations et banques pour accompagner nos finances.

Vous avez déjà échangé avec des représentants des sociétés. Quelles impressions cela vous donne pour le futur ?
Franchement, c’est un plaisir de rencontrer les différentes sociétés de construction, car dans notre stratégie, normalement, quand on vient dans un pays, on doit travailler avec des partenaires locaux. Cela veut dire qu’on va, de toutes façons, avoir un partenariat avec les sociétés de construction qui doivent grandir avec nous. Nous sommes prêts et nous sommes ici pour essayer de changer la vie des peuples burkinabè avec notre know-how et nos expériences.

Ahmed Kamal Abo El Atta, Directeur régional Afrique Elsewedy Electric
L’Economiste du Faso : Pouvez-vous présenter votre entreprise pour ceux qui ne la connaissent pas encore ?
Elsewedy Electric est une société égyptienne avec 85 années d’expérience, 19.000 employés qualifiés. Notre chiffre d’affaires dépasse les 6 milliards de dollars. Notre investissement en Afrique dépasse les 4,8 milliards de dollars. On a 33 usines dans le monde pour fabriquer les matériaux électriques, comme les câbles, toujours les câbles basse tension, moelle tension, haute tension, les fibres optiques, les accessoires des câbles, les poteaux d’éclairage, les compteurs intelligents, les transformateurs et les isolateurs. On fait aussi des projets clés à main, dans plusieurs formes, IPC, IPC plus F, IPP. Nous sommes dans l’Afrique depuis plus de 28 ans maintenant. On travaille dans les domaines d’énergie, d’eau, d’électricité et dans les technologies comme les réseaux fibres optiques, les data centers, les tours de communication.

Qu’est-ce qui justifie votre présence au Burkina Faso ?
Nous sommes ici au Burkina Faso depuis plus de 9 ans. On a déjà exécuté quelques projets comme le projet YELEN de 42 mégawatts avec Sonabel, un autre à Tenkodogo. On participe actuellement à l’appel d’offres pour un projet de 30 mégawatts plus un stockage de 7 mégawatts à Bobo-Dioulasso. C’est très intéressant de travailler au Burkina Faso, pas seulement dans le solaire, c’est pourquoi on a un bureau local ici. On va voir les projets prioritaires pour le pays.

Pour cette rencontre à Ouagadougou, quelles étaient vos attentes ?
Nous sommes ici avec une délégation égyptienne du gouvernement et on attend qu’on signe plusieurs protocoles d’accord avec le gouvernement dans plusieurs domaines. Tous les développeurs nous intéressent. Tous les développeurs qui sont capables de chercher un appui en termes de PC. L’étude, la construction et en même temps la mise en place. Nous sommes présents pour pouvoir satisfaire leurs besoins.
Propos receuillis par M.S

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