• Evoqué, lors d’une AG à Ouagadougou
• Mais avant, le renforcement du Réseau sur le continent
En juin 2023, à Bamako, au Mali, des cérémonies de soutenances d’une école supérieure réunissaient des praticiens de la passation des marchés venus d’horizons divers. A cette occasion, décision a été prise de mettre en place une organisation africaine constituée uniquement de spécialistes en passation de marchés. Ainsi naquit alors le Réseau africain des spécialistes en passation des marchés (RASPM), rappelle le président dudit Réseau, Abdoulaye Ndiaye. Deux ans après sa naissance, le « bébé » apprend à marcher, et ses pas laissent déjà des traces au Burkina Faso. En effet, le RASPM a tenu sa deuxième Assemblée générale (AG) ordinaire le samedi 13 décembre 2025, à Ouagadougou.
A Ouagadougou, les participants, venus de différents pays, ont convenu de réfléchir aux stratégies d’implantation du Réseau sur le continent. Car, l’objectif est d’aller au-delà de la vingtaine de pays africains où le RASPM est jusque-là présent. Le thème de l’AG, « Renforcement de l’implantation du RASPM sur le continent africain », reflète cette ambition. « Ce n’est pas un simple slogan, c’est une feuille de route », a assuré le président du Réseau des spécialistes de la commande publique du Burkina (RESCOP-BF), Moïse Bakorba.
A ce jour, le RASPM dispose de cinq plateformes nationales, tandis que les activités de mise en place desdites plateformes sont en cours dans une vingtaine de pays. Selon Moïse Bakorba, la stratégie consiste à subdiviser l’Afrique en cinq zones géographiques, à savoir celles d’Afrique du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest et du Centre. « Des points focaux seront nommés dans les différents pays de ces zones et ces points focaux vont accompagner le dispositif national pour que ces plateformes soient véritablement mises en place », a expliqué celui qui est à la tête de la plateforme nationale du Burkina Faso. A terme, le RASPM vise l’institutionnalisation d’un ordre des spécialistes en passation des marchés. Foi du président du Réseau, les réflexions sont déjà engagées à ce sujet.
Le RASPAM cherche à s’étendre dans un contexte où les marchés publics sont liés à des enjeux économiques, financiers et sociaux. « Enjeu financier à travers la mobilisation des montants importants estimés à un peu plus de 30 mille milliards de francs CFA au titre de la commande publique en Afrique ; enjeu économique à travers la redistribution de la richesse nationale par le biais du secteur privé ; enjeu social à travers la création d’emplois directs ou indirects par les entreprises du secteur privé, permettant ainsi de préserver la paix sociale », a expliqué Seydou Diallo, représentant du ministre burkinabè de l’Economie, à l’ouverture de l’AG. Pour le seul cas du Burkina Faso, la commande publique s’est chiffrée à 616 milliards FCFA en 2024, selon Moïse Bakorba.
Alors que la souveraineté et la stabilité régionale constituent des quêtes actuelles pour de nombreux pays du continent, le RASPM estime que le rôle des spécialistes en passation des marchés est plus que jamais crucial. Selon le Secrétaire permanent du RESCOM-Burkina, ce rôle consiste à assurer une bonne gouvernance de la dépense publique. « C’est la clé pour bâtir la résilience économique et la confiance sociale », a indiqué Moïse Bakorba.
Béranger KABRE (Collaborateur)


