
• Des œuvres chinoises et burkinabè à l’honneur
• Sur huit sites dans deux villes burkinabè
• Des innovations introduites
Ouagadougou n’est pas seulement la capitale du cinéma africain, elle est aussi, de manière circonstancielle, celle du septième art chinois. La preuve : du 18 au 21 décembre 2025, la ville-capitale du Burkina Faso abrite, en même temps que Bobo-Dioulasso, la troisième édition de la Semaine du cinéma chinois. Pour expliquer les contours de l’évènement, l’Ambassade de Chine au Burkina et l’Agence burkinabè de la cinématographie et de l’audiovisuel (ABCA) ont coanimé une conférence de presse, le 15 décembre 2025, à Ouagadougou.

A cette semaine du cinéma chinois, 17 films sont à voir ou à revoir : 12 films chinois et 5 films burkinabè. La sélection chinoise est composée de 10 fictions et de deux documentaires. Selon la Chargée de la coopération médiatique de l’Ambassade de chine au Burkina, Chen Yanzhen, ces films à diffuser ont été triés sur le volet, insistant sur leur qualité. Parmi ces œuvres figure le film à succès, The wandering earth 2, qui servira d’ailleurs de film d’ouverture. Les 5 films burkinabè retenus sont, eux, des courts métrages primés, lors du dernier Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Une manière pour l’ABCA de saisir l’occasion pour promouvoir la qualité des productions locales.
Les cinéphiles sont attendus dans 8 sites de projection, à savoir cinq à Ouagadougou et 3 à Bobo-Dioulasso. A Ouaga, ces sites regroupent l’ex-Conseil économique et social (CES), qui abritera le film d’ouverture, l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), l’Université Aube Nouvelle, les cités universitaires de Patte d’oie et l’Université Thomas Sankara. A Bobo, les films sont à voir à l’Université catholique (UCAO) et au Lycée Ouezzin Coulibaly. Pour faciliter l’accès de ces sites, des facilités ont été mises en place, y compris la programmation des films à 17h 30 et 19h30, plutôt que les séances habituelles de 18h30 et 20h30.
La Semaine du cinéma chinois est présentée comme un cadre de découverte de la culture chinoise, son histoire, sa vision du futur, etc. « Au regard du rang de géant qu’occupe aujourd’hui la Chine dans le monde », ces aspects méritent d’être compris, selon le chef du département FESPACO de l’ABCA, François Akouabou. Mais bien plus que la découverte de l’autre, ce rendez-vous devrait profiter aux cinéphiles d’une autre manière, d’autant plus que « le film a aussi un but d’éducation et de sensibilisation ». « En allant voir ces films chinois, on peut être sensibilisé sur certaines questions sociétales », a expliqué François Akouabou.
Pour l’Ambassade de Chine, cette troisième édition permettra de découvrir un cinéma chinois qui n’est plus le même que celui d’il y a quelques années. « L’image traditionnelle du cinéma chinois est représentée par des films d’actions, notamment le kung-fu, avec des figures comme Jacky Chang. Mais au cours des dernières années, l’industrie cinématographique chinoise s’est beaucoup développée et largement diversifiée », a indiqué le Directeur des Affaires politiques, Xing Xiteng. « Une nouvelle génération de films chinois de science-fiction, de documentaire ou d’animation a reçu un accueil favorable sur les marchés internationaux », a ajouté Chen Yanzhen.
La Semaine du cinéma chinois de 2025 peut être considérée comme une édition d’innovations majeures. En effet, hormis l’insertion d’œuvres burkinabè au programme et la tenue de l’évènement dans deux villes et sur plusieurs sites, un tirage au sort est prévu, en marge du film d’ouverture. Ce tirage, réservé aux cinéphiles du film inaugural, permettra aux plus chanceux de repartir avec des cadeaux-surprises.
Béranger KABRE (Collaborateur)
Le cinéma pour renforcer une coopération culturelle dynamique
La rencontre avec les journalistes a servi de tribune aux conférenciers de souligner le dynamisme de la coopération culturelle entre la Chine et le Burkina, notamment, dans le domaine du cinéma. A ce propos, François Akouabou a rappelé que c’était à la faveur du Festival de Shanghaï, en 2024, que le FESPACO a pu intégrer l’Initiative des festivals de catégorie A. Mais de part et d’autre, on estime qu’il y a encore à faire. En effet, Burkinabè et Chinois envisagent la création d’un cadre favorable aux collaborations artistiques, un champ qui reste à défricher. Selon Francçois Akouabou, il s’agit de réunir les conditions de coproductions, à travers l’immersion d’acteurs chinois dans des films burkinabè et vice-versa. La Semaine du cinéma chinois constitue un bon départ, selon Chen Yanzhen. « Nous souhaitons que cette Semaine devienne un véritable pont culturel entre les peuples chinois et burkinabè, contribuant ainsi à renforcer la base populaire de nos relations bilatérales », a-t-elle déclaré.



