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Economie: le Faso en pleine croissance

• Un PIB attendu à 6,3% en 2025

• Tirée par son secteur  industriel

• Une balance commerciale excédentaire solide

Les défis sécuritaires qui pèsent sur le Burkina Faso devraient accentuer l’incertitude économique dans le pays. Et pourtant, depuis 2023, il affiche une dynamique relativement stable, avec un Produit intérieur brut (PIB) en croissance. La croissance, c’est l’évolution du PIB d’une année à l’autre. Le PIB représentant la valeur totale de tout ce que le pays produit en une année. C’est un indicateur essentiel pour mesurer : la taille de l’économie, son dynamisme, sa capacité à créer des richesses. Et pour 2025, le pays des Hommes intègres affiche une croissance économique attendue à 6,3% en 2025, après 4,8% en 2024, selon la note de conjoncture de la Direction générale de l’économie et de la planification.

Qu’est-ce qui booste cette croissance ?

« La croissance est tirée par l’ensemble des secteurs. Ainsi, le secteur primaire y contribuerait pour 0,6 point de pourcentage, le secteur tertiaire pour 2,4 points et le secteur secondaire pour 3,3 points. En perspective, la croissance économique est projetée à 6,6% en 2026 », peut-on lire dans le document de la DGEP. Ces secteurs regroupent l’agriculture, l’industrie et les services (commerce, transport, télécommunications…). Ils représentent l’ensemble des richesses qui circulent dans le pays. Le plus gros apport à l’économie du pays vient, selon les statistiques de l’INSD, du secteur secondaire, plus précisément de l’industrie minière.

En octobre 2025, selon les données de la DGEP, la production industrielle d’or s’élève à 37,326 tonnes. Pour le seul mois de septembre 2025, la production atteint 4,507 tonnes, en hausse de 8,2% par rapport à septembre de l’année précédente. Sur une prévision annuelle révisée de 54,550 tonnes pour 2025, le taux de réalisation à fin août s’établit à 68,4%, poursuit le document. A noter, cependant, que pour plusieurs économistes, si le pays dépend trop d’un seul produit (ex : l’or), cela peut rendre l’économie vulnérable aux chocs.

Cerise sur le gâteau, la DGEP prévoit que l’inflation ralentirait pour se situer à 1,8% en 2025, après 4,2% en 2024. Ce ralentissement s’expliquerait principalement par la bonne performance de la campagne agricole 2024/2025, ainsi que par la poursuite des mesures gouvernementales visant à contrôler les prix des produits de grande consommation.

Autre bonne nouvelle pour l’économie du pays, les recettes se situent à 2.517,1 milliards FCFA, en hausse de 13,8% (+305,8 milliards FCFA) par rapport à fin septembre 2024.  Cette hausse s’explique principalement par la progression des recettes fiscales et des autres recettes, tandis que les dons enregistrent une diminution. Concernant les recettes fiscales, elles s’établissent à 2.517,1 milliards FCFA, en augmentation de 13% (+243,1 milliards FCFA) par rapport à fin septembre 2024. S’agissant des autres recettes, elles s’affichent à 303,2 milliards FCFA, en hausse de 48,4% (+98,9 milliards FCFA) par rapport à leur niveau à fin septembre 2024. Quant aux dons, ils s’affichent à 98,5 milliards FCFA, en diminution de 26,9% (-36,2 milliards FCFA) sur un an.

Une balance commerciale qui enregistre un excédent social

La note de conjoncture a aussi évoqué le commerce extérieur de biens du Burkina Faso. Ainsi, au niveau des exportations de biens, à fin septembre 2025, elles s’élèvent à 4.329,7 milliards FCFA, affichant une hausse annuelle de 78,6%. Une performance, principalement tirée par les ventes d’or brut, qui augmente de 1.904,2 milliards FCFA (+95,8%), une dynamique expliquée, notamment, par la hausse du cours de l’once sur les marchés internationaux. On enregistre également une bonne progression de la vente des noix de cajou de 79,6 milliards FCFA (+133,7%) et de la vente des graines de sésame de 22,7 milliards FCFA (+75,2%). En revanche, les exportations de coton sont en recul de 63 milliards FCFA (-40,3%).

Les importations de biens s’établissent à 3.202,9 milliards FCFA à fin septembre 2025, en augmentation de 14,6% sur un an. Cette progression résulte essentiellement de l’augmentation des achats de biens d’équipements, notamment des machines électriques (+23,8%) et mécaniques (+21,8%), ainsi que de biens intermédiaires, avec une hausse marquée de 31,8% pour les acquisitions de fer, fonte, acier et ouvrages en ces métaux. On observe également une forte hausse des importations d’engrais et de matériaux de construction (clinker), respectivement de 161,9% et de 25,9%. Les approvisionnements en produits pharmaceutiques affichent une progression de 5,5%, tandis que ceux en produits pétroliers (raffinés) baissent de 5%.

De ces échanges, la balance commerciale du pays affiche un excédent solide de 1.126,8 milliards FCFA, contre un déficit de 371,4 milliards FCFA à fin septembre 2024, soit une amélioration de 1.498,2 milliards. Cette amélioration est la résultante d’une croissance des exportations (+78,6%) nettement supérieure à celle des importations (+14,6%).

NK

Le point sur la croissance des autres économies de l’AES

Au sein de l’AES, les économies affichent une dynamique relativement soutenue. Au Mali, la croissance économique s’affiche à 5,2% en 2025, après 5,0% un an plus tôt. Ce dynamisme serait porté principalement par les secteurs agricole et minier, à la faveur de la bonne tenue de la production agricole et à la reprise de la production d’or et l’augmentation de celle de lithium. En 2026, la croissance est projetée en accélération, avec un taux attendu à 5,3%. Au Niger, la croissance économique ralentit fortement à 5,6%, après 10,3% en 2024. Cette dynamique est soutenue par la production pétrolière et la bonne tenue du secteur agricole. En 2026, la croissance s’accélérerait légèrement pour s’établir à 6,5%.

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