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André Biyong, Directeur des Opérations (COO) de la Société Cybastion « Nous allons travailler avec le gouvernement burkinabè autour de la recherche de l’IA souveraine »

• Cybastion, Société américaine qui développe des solutions numériques

• Présente en Afrique avec plus de 200 employés

• Invite la jeunesse burkinabè à s’intéresser au numérique

Faso Azerka, l’une des plateformes numériques les plus utilisées par les usagers burkinabè, se révèle être une conception d’une Société américaine dénommée Cybastion. Elle a aussi développée d’autres applications dans des domaines pointues, à la demande du gouvernement burkinabè. Présente au Burkina Faso depuis plus de 6 ans, Cybastion va aider l’Etat burkinabè à développer des applications scientifiques telles que la biométrie, l’identité numérique et surtout une maîtrise optimale de l’intelligence artificielle. Pour mieux découvrir les potentiels des services innovants offerts par la Société Cybastion, qui mieux que son Directeur des Opérations (COO), André Biyong, pour en parler, à travers une interview qu’il a accordée, le 18 novembre 2025, sur le site d’exposition de leur stand, à Ouagadougou. C’était en marge de la 20e édition de la Semaine nationale du numérique. Lisez plutôt !

L’Economiste du Faso : Présentez-nous la Société Cybastion ?
André Biyong : Cybastion est une compagnie américaine qui travaille dans quelques domaines clés de la haute technologie. Le premier axe dans lequel nous intervenons, c’est la cybersécurité, qui est tout ce qui est autour de la protection des datas pour les entreprises ou pour la protection des datas pour le gouvernement, la régulation du cyberespace, etc. Le deuxième axe, ce sont les matérialisations des processus pour l’Etat. Elles portent sur les solutions e-golf, e-visa, e-administration, e-costum, e-douane… qui sont toutes les solutions qui font partie du portefeuille. Le troisième axe, c’est l’infrastructure qui porte sur les centres de données, le dépliement du câble sous-marin, des drones, des caméras embarquées sur les policiers en surveillance, des radars, des solutions infrastructurelles, des équipements. Cybastion est aujourd’hui une société qui emploie un peu plus de 200 employés à travers l’Afrique. Nous sommes présents dans des dizaines de pays où nous aidons des gouvernements principalement et des grandes Sociétés privées depuis maintenant 6 ans.

Vous êtes au Burkina Faso, quels sont vos domaines d’intervention au Burkina Faso ?
Au Burkina Faso, nous agissons dans la cybersécurité, où nous avons développé un programme qui est top secret autour de ça. A propos de l’infrastructure dont je parlais, il y a le centre de données national redondant sur lequel nous avons commencé il y a quelques mois, et qui va venir en ligne dans les prochaines semaines. Nous avons déjà mis en place les solutions digitales, Faso-Azerka, notamment, sur lequel nous commençons à communiquer. Faso-Azerka est une des solutions qui ont été développées grâce à l’action en partenariat avec des équipes locales. Donc tout ça, ce sont les aspects autour desquels nous travaillons avec le gouvernement burkinabè.

Comment appréciez-vous la collaboration avec le gouvernement burkinabè ?
La collaboration se passe bien. Nous avons eu la chance, car malgré les changements de pouvoir, la confiance a demeuré entre Cybastion et les gouvernants. Dans notre domaine, en tout cas, on a eu de bonnes personnes qui avaient vraiment l’intérêt du Burkina. Et c’est le même intérêt national qui persiste aujourd’hui au niveau du leadership et au niveau de nos interlocuteurs. Donc, ça se passe très bien. Nous avons des personnes qui sont extrêmement intelligentes, extrêmement compétentes dans leur domaine, avec aussi la compréhension de ce qu’ils ont encore à apprendre, et très ouvertes à ce qu’il faut apprendre dans les domaines qui nous intéressent. Autant d’ingrédients qui rendent la collaboration extrêmement pratique.

Ces entreprises américaines qui apportent des solutions numériques les plus avancées aux gouvernements africains partenaires
ont reçu la visite de l’Ambassadeur américain au Burkina Faso, Joann Lockard. (Ph. Yvan Sama)

Le monde d’aujourd’hui, c’est un monde numérique. A ce titre, le Burkina Faso doit forcément s’intégrer pour son développement. Alors, comment jugez-vous le progrès numérique du Burkina Faso ? Est-il satisfaisant ou des efforts doivent-ils être davantage déployés ?
En général, les pays africains ont fait des progrès notables, mais n’ont pas encore atteint une maîtrise complète d’abord. Nous-mêmes, nous grandissons, les technologies sont évolutives. Elles changent aujourd’hui. La vérité d’hier n’est pas celle de demain. Donc, il faut pouvoir être ouvert à ce changement que nécessitent les technologies quand elles évoluent. L’IA, quand on construisait les datacenters il y a cinq ans, ce n’était pas quelque chose d’obligatoire. Aujourd’hui, on ne peut pas envisager un datacenter sans avoir un aspect de l’IA souverain. Ce qui est extrêmement important, c’est d’évoluer, de continuer à monter en capacité, de continuer à faire des investissements dans les infrastructures de base. Mes critiques importantes, c’est d’avoir des personnes qui sont ouvertes à toujours apprendre, parce que la technologie va changer, parce que la technologie va mettre une pression continuelle à se réinventer.

En parlant de l’IA, l’intelligence artificielle (IA), il y a beaucoup d’appréhension sur son utilisation. D’autres y voient des avantages, d’autres des inconvénients en estimant qu’elle va supprimer des emplois. Vous en tant qu’expert, qu’en dites- vous ?
Je ferais deux commentaires. Le premier, c’est que ça me rappelle, moi qui suis un petit peu plus vieux, les débats qu’on avait quand on disait que l’ordinateur allait venir et prendre le boulot des gens. Il y avait ces mêmes discussions à ces époques. Les ordinateurs sont là, les métiers ont évolué, les gens sont aussi là, ils travaillent. Ils ne se sont pas remplacés complètement. La même chose s’applique à l’IA. Il y a une réinvention des métiers que ça va nécessiter. Avant, on pouvait être comptable matière et ne pas savoir comment allumer un ordinateur. Donc, la technologie s’est immiscée dans le métier. C’est la même chose que l’IA va faire. Elle va s’immiscer dans un certain nombre de métiers. Elle va le faire de façon beaucoup plus révolutionnaire par contre. Il faut le reconnaître, parce que dans le métier, il y a beaucoup de choses que l’IA va permettre de mimer. Donc elle essaie de mimer l’intelligence humaine. Il y a beaucoup de choses qui vont être disruptées par l’IA. Mais elle ne va pas venir prendre les places des Africains. Nous avons, nous, plus un problème de pouvoir former les ressources humaines dans les domaines où on aura besoin de beaucoup de ressources humaines. Notamment, dans cette IA. Tous les services que ça nécessite. Au lieu de craindre déjà l’IA dès le début. C›est un ascenseur dans lequel il faut qu›on rentre et qui va nous permettre de leapfrog. C’est important qu’on prenne part à cette révolution au lieu d’en être un spectateur.

Vous prenez part à la Semaine nationale du numérique, alors, quel est le plus que vous allez proposer aux consommateurs au Burkina Faso ?
Nous avons plusieurs projets porteurs pour le Burkina Faso, sur ce, nous préférons les rencontres B2B, car la visibilité de nos services n’est pas souvent directe. Mais, nous allons commencer à le faire ; parce que les applications développées par Cybastion qu’on a données vont commencer à venir en ligne, comme je le disais. Je dirais que le premier aspect, ce sont nos C-services, là autour des verticales dont j’ai parlé. Et la deuxième chose, ce sont les formations gratuites. On a une Fondation qui va donner des formations gratuites, pour former les jeunes burkinabè au métier du numérique. Nous faisons beaucoup de choses dans la contribution et l’évolution de ce cyberspace, du monde digital. Mais nous avons, à partir de demain, des formations gratuites pour les jeunes qu’on va commencer à disséminer. Et qu’on va faire à travers le territoire, pour continuer à intéresser la jeunesse à ce métier qui est important et porteur.

Pourquoi un gouvernement, une Société devrait-elle choisir Cybastion ? Quelle est la plus-value avec Cybastion ?
Cybastion accompagne avec de la formation. Nous ne sommes pas là pour déployer une solution que personne ne comprend et disparaître.
Ce qui crée une dépendance. Nous sommes là pour vous former et pousser une appropriation. C’est typiquement ce qui fait la différence, spécialement autour des gouvernements que nous supportons à 80%. Nous, nous venons développer des capacités locales. Donc, c’est l’appropriation des solutions que nous devons. C’est pour ça que nous sommes là. C’est pour ça qu’on nous rappelle ; parce qu’on prend un pan de l’organisation de la Société. Nous venons, nous déployons, nous créons toutes les Sociétés partenaires ; parce qu’on apprend à créer un besoin et nous partons. Donc, il y a une évolution de cet écosystème qui devient auto-dépendant et qui maintenant, vient contribuer à l’économie. Donc, c’est ça qui fait la différence. Autre chose, Cybastion se déploie avec le soutien de l’Université américaine que vous voyez. Donc, toutes les compagnies américaines, toutes les technologies américaines s’expriment à travers nous, quel que soit le domaine. On apporte souvent la panoplie de toutes ces entreprises. Et on peut aider la Société dans les différents domaines. Même ceux dans lesquels nous n’avons pas une directe implication.

Maintenant, en termes de perspectives, quels sont les futurs chantiers avec le gouvernement burkinabè ?
En termes de perspectives, nous avons des domaines autour de la biométrie et l’identité numérique que nous essayons de pousser au niveau de l’État.
Il y a aussi la recherche de l’IA souveraine qui est aussi un domaine sur lequel on travaille. Soit à travers des GPU. Donc, des espaces réservés qui ont les mêmes capacités que la communauté nécessaire. Soit en mettant des règles individuelles dans les pays. Un appel à la jeunesse burkinabè qu’elle s’intéresse aux métiers liés au numérique ; parce que c’est comme ça que la jeunesse que nous avons comme actifs deviendra créatrice de richesse.
Interview réalisée par Ambèternifa Crépin SOMDA

Cybastion se distingue comme le fer de lance de l’American Tech Hub

A cette rencontre B2B, Cybastion qui se distingue comme le fer de lance de l’American Tech Hub avait à ses côtées, d’autres entreprises américaines de renom telles qu’Entrust, Uptime Institute, Vertiv et Open SI. Ces entreprises américaines qui apportent des solutions numériques les plus avancées aux gouvernements africains partenaires ont reçu la visite de l’Ambassadeur américain au Burkina Faso, Joann Lockard. Il faut préciser qu’Africa DigiEmpower est un programme de formation mené en partenariat avec Cybastion, Cisco et le gouvernement burkinabè, visant à doter les jeunes et les femmes de compétences numériques avancées et à renforcer la main d’œuvre numérique.

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