
• Basée sur la vision stratégique de l’entreprise
• Forte de 13 millions d’utilisateurs et de 100.000 points de vente
• Une place de choix pour les transferts internationaux
En seulement une décennie, soit de 2014 à 2025, le taux d’inclusion financière au Burkina Faso est passée de 13 à plus de 80%, selon des données de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Cette progression est à mettre à l’actif des sociétés privées, notamment Orange Money Burkina Faso, qui, après une douzaine d’années d’existence au pays des Hommes intègres, fait aujourd’hui parler ses chiffres : 13 millions d’utilisateurs, 100.000 points de vente, 250.000 marchands. Présentée comme la seule entreprise émettrice de monnaie électronique agréée par la BCEAO au Burkina Faso, son Directeur général félicite les équipes pour toute cette stratégie mise en place pour faciliter l’inclusion financière. Pour Christophe Yikirega Baziémo, « l’inclusion financière est un élément clé pour le progrès ». Du haut de ses 25 années d’expérience dans le domaine des télécommunications et des services mobiles financiers, M. Baziémo est convaincu que « c’est même un droit pour la population de pouvoir bénéficier des services numériques financiers ». Dans cet entretien qu’il a accordé à L’Économiste du Faso, il lève un coin du voile sur la vision stratégique de Orange Money Burkina Faso en matière d’inclusion financière, la participation de l’entreprise à la création d’emplois, les défis rencontrés, etc.

L’Economiste du Faso : Quelle est la vision stratégique de Orange Money Burkina Faso en matière d’inclusion financière ?
Christophe Yikirega Baziémo (DG Orange Money Burkina Faso): Notre vision stratégique, c›est de permettre à Orange Money d›être un catalyseur de l›inclusion financière accessible à tous et favorisant les transactions entre les différentes parties prenantes et permettant d›offrir des services financiers simples, sécurisés et fiables.
En quoi l’inclusion financière est-elle un levier de transformation sociale et économique, selon vous ?
L’inclusion financière est un levier puissant de transformation sociale et économique. Nous avons aujourd’hui la possibilité, grâce à l’inclusion financière, de réduire la pauvreté, de permettre aux populations d’avoir des investissements, de permettre également à ceux qui font du business de pouvoir développer leur entrepreneuriat. Donc, pour moi, l’inclusion financière, c’est vraiment l’élément clé pour le développement économique et social dans un pays.
Orange Money repose en grande partie sur les réseaux d’argent et des points de service. Pouvez-vous nous décrire l’étendue et la structuration de ce réseau?
Notre réseau de distribution, effectivement, s’étend sur tout le territoire national. Nous avons aujourd’hui plus de 100.000 points de vente qui œuvrent partout au Burkina Faso pour rendre disponible notre service.
Ces 100.000 points de vente sont animés par des partenaires avec qui nous travaillons au quotidien. Ce sont nos distributeurs agréés. Et grâce à eux, nous arrivons à pouvoir être disponibles dans les points les plus reculés du Burkina Faso. Aujourd’hui, en un seul clic, il est possible d’envoyer de l’argent de Ouagadougou jusqu’à la frontière du Niger, par exemple. De même, quelqu’un peut recevoir de l’argent depuis Béguédo, grâce à son frère en Italie, par exemple. Parce que nous avons un service de distribution disponible, avec un bon maillage sur tout le territoire burkinabè.
A travers les 100.000 points de vente, avez-vous l’impression que Orange Money participe à créer de l’emploi au Burkina Faso ?
Si vous prenez l’exemple de nos 100.000 points de vente, il faut dire qu’en moyenne, chaque point de vente emploie 3 personnes. Cela même est fonction de la surface du point de vente. Donc, nous avons en moyenne plus de 300.000 emplois directs et indirects qui sont créés grâce à Orange Money au Burkina Faso.
Quels sont aujourd’hui les services qui sont proposés par Orange Money pour les besoins des clients non bancarisés ?
Nous avons aujourd’hui, une gamme de services que nous proposons à nos clients. Nous avons le service de transfert d’argent. Nous avons également le service du paiement de factures. Vous savez qu’aujourd’hui, grâce à Orange Money, une personne peut rester dans son salon et acheter des unités pour recharger son compteur cash power. Nous avons ces services que nous offrons aux clients.
Nous avons également des services que nous offrons pour permettre à nos clients, notamment ceux qui ne disposent pas de compte bancaire, de pouvoir mettre leur argent sur leur compte mobile money ; cela leur permet de suivre l’évolution de leur business.
Il faut dire que nous nous efforçons de mettre à la disposition de nos clients le minimum de services nécessaires pour effectuer des transactions financières. Bien entendu, nous continuons également à faire évoluer et à enrichir nos offres de services.
Quelle est l’importance de la relation clients dans votre modèle et comment Orange Money gère-t-il les plaintes, litiges ou demandes d’assistance ?
Dans notre modèle business, les clients sont au cœur de nos priorités et nous mettons tout en œuvre pour satisfaire à leurs préoccupations. Nous avons un centre d’appel qui est accessible à tous nos clients et qui permet de traiter leurs plaintes. Ce centre d’appel permet de suivre et de satisfaire tous ceux qui viennent vers nous soit parce qu’ils ont fait une erreur de transaction, soit parce qu’ils ont eu des difficultés en effectuant un achat. Le service clientèle est disponible par appel, whatsApp et sur les canaux digitaux et permet de faire face à toutes les demandes de nos clients.
Certainement, tous ces résultats ont nécessité du travail, beaucoup de travail d’ailleurs. Alors, quels sont les freins ou défis majeurs rencontrés ? Notamment, en termes de règlementation, d’éducation financière, de cybercriminalité ?
Certes, tous ces résultats ont nécessité énormément du travail. Mais il est important de souligner que notre activité n’est pas exempte de défis. Notre métier est exigeant et il y a toujours des points à améliorer.
Premièrement, la règlementation : nous évoluons dans un marché en constante mutation. En tant qu’opérateur, nous sommes assujettis aux règles de la BCEAO et, au Burkina Faso, Orange Money est la seule entreprise agréée comme émetteur de monnaie électronique. Cet agrément implique un haut niveau de conformité, et nous avons mis en place plusieurs actions pour nous assurer du respect strict de la règlementation. C’est un défi majeur pour nous.
Deuxièmement, l’éducation financière : avec plus de 13 millions d’abonnés, il est essentiel d’accompagner les clients dans la compréhension et la bonne utilisation des services de mobile money. L’inclusion financière passe aussi par une pédagogie continue, ce que nous essayons de faire le plus souvent possible.
Troisièmement, la cybersécurité : la montée des risques liés à la cybercriminalité est une autre préoccupation importante. Nous devons protéger en permanence nos clients et leurs transactions, et cela demande des investissements constants dans la sécurisation et l’innovation.
En termes de perspectives, quelles sont aujourd’hui vos ambitions à moyen et à long terme pour renforcer davantage votre écosystème financier local ?
Aujourd’hui, Orange Money joue un rôle non négligeable dans l’accompagnement des acteurs de l’inclusion financière au Burkina Faso. Notre ambition est de poursuivre et de renforcer cet engagement, en consolidant notre position de leader et en contribuant toujours davantage à l’élargissement de l’inclusion financière. À moyen et long terme, notre objectif est double :
Renforcer l’écosystème local en multipliant les partenariats et les synergies avec les institutions financières, les acteurs publics et privés, afin de rendre nos services encore plus accessibles et utiles au quotidien.
Innover dans les services : nos clients utilisent principalement Orange Money pour les transferts, les paiements ou l’achat d’unités. Mais nous voulons aller au-delà. Les besoins évoluent rapidement, et nous souhaitons introduire de nouvelles solutions qui répondent aux attentes croissantes des populations.
Nous envisageons ainsi d’intégrer de nouvelles innovations technologiques dans nos systèmes, pour permettre à nos clients de profiter des dernières avancées en matière de transactions financières et de services digitaux.
Quel est votre message final à l’endroit des usagers, des partenaires et des acteurs du développement ?
Je souhaite lancer un appel à tous les usagers, à nos partenaires, ainsi qu’aux acteurs engagés dans le développement de l’inclusion financière : celle-ci est une responsabilité collective. Ensemble, en innovant et en coopérant, nous pouvons garantir une inclusion durable et équitable, permettant à chacun d’accéder aux opportunités offertes par la digitalisation. Chez Orange Burkina Faso, notre ambition est de continuer à œuvrer pour une inclusion financière durable au bénéfice de la population. Je profite également de cette occasion pour saluer chaleureusement la Banque centrale, la BCEAO, qui s’apprête à lancer prochainement, une initiative majeure : l’interopérabilité. Cette initiative vise à créer un écosystème de paiement unifié et inclusif pour tous.
Entretien réalisé par Ambéternifa Crépin SOMDA & Béranger KABRE
L’impact de Orange Money sur l’inclusion financière
Avez-vous des chiffres, données ou cas concrets illustrant l’impact de Orange Money sur l’inclusion financière ?
Le Directeur général de Orange Money a expliqué que des données concrètes attestaient de l’impact de leurs solutions. Grâce à ces solutions digitales, des ONG peuvent effectuer des paiements de masse pour venir en aide aux populations vulnérables dans des zones reculées du Burkina Faso, touchant ainsi des milliers de personnes.
Actuellement, Orange Money Burkina Faso dispose de plus de 100 000 points de vente répartis sur tout le territoire, et plus de 13 millions de Burkinabè ont un compte Orange Money. De plus, il y a plus de 250 000 marchands qui acceptent et reçoivent des paiements via Orange Money, facilitant ainsi leur activité sans stress. Ces chiffres illustrent l’ampleur de leur implantation et leur rôle dans la promotion de l’inclusion financière. Selon la Banque centrale, en 2014, nous étions à un taux de bancarisation de 13% du système bancaire classique, mais aujourd’hui, avec l’arrivée du mobile money, nous avons un taux d’inclusion financière de plus de 80%.
Quelle place occupent les transferts internationaux dans votre stratégie d’inclusion financière ?
J’ai mentionné que quelqu’un pouvait recevoir de l’argent en provenance d’Italie, à Béguédo, un exemple choisi, car cette région compte de nombreux ressortissants en Italie. Il s’agit d’un transfert international qui répond aux besoins des ménages. Ce service est essentiel et nous le mettons en avant, car il facilite l’accès aux services financiers pour les populations rurales.
Autrefois, il fallait se rendre dans la localité la plus proche pour retirer de l’argent, mais aujourd’hui, depuis la France, les États-Unis, l’Italie ou la Côte d’Ivoire, il est possible de recevoir de l’argent au Burkina, même dans un village. La personne peut disposer de son argent à tout moment, grâce à nos agents et points de vente accessibles en permanence.
Nous avons placé le service de transfert international au cœur de notre activité, car la diaspora reste un soutien vital pour les familles restées dans les villages. Grâce à Orange Money, les gens peuvent couvrir des frais de santé, payer la scolarité de leurs enfants, réaliser des investissements ou envoyer de l’argent à leurs proches, même à Ouagadougou. Cela permet à ces derniers de créer des emplois et de dynamiser l’économie locale.