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Accès universel à l’électricité: des investissements conséquents et structurants

• Selon un rapport de la Banque mondiale sur l’énergie

• Une insuffisance énergétique importante

• Le développement prend un coup

Le représentant-résident de la Banque mondiale
au Burkina Faso, Hamoud Abdel Wedoud Kamil, a rappelé que l’énergie demeurait un domaine
stratégique pour le Burkina Faso. (Ph. Yvan Sama)

Que doit faire le Burkina Faso pour ne pas attendre 2072 avant que l’accès universel à l’électricité soit une réalité ? C’est pour apporter des réponses concrètes, efficaces et surtout réalisables que la Banque mondiale, à travers sa représentation au Burkina Faso, a produit la Note sur la situation économique, chapitre spécial : l’énergie au service de la croissance économique, publiée en avril 2025. La dissémination officielle dudit rapport a eu lieu le jeudi 10 juillet 2025, à Ouagadougou. Le document fait le constat que le Burkina Faso a l’un des taux d’accès à l’électricité les plus bas d’Afrique subsaharienne (ASS) et de l’Union monétaire et économique ouest- africaine (UEMOA). A la fin de l’année 2023, environ 26,3% des ménages avaient accès à l’électricité (contre une moyenne de 51,5% en ASS), en 2018. A ce rythme, le pays devrait atteindre l’accès universel au plus tôt en 2072. Le rapport mentionne également que le Burkina Faso dispose de 13 centrales thermiques avec une capacité nominale de 396 Mw, de 9 centrales solaires avec une capacité installée totale de 225 MWc et de 5 centrales hydroélectriques avec une capacité totale de 35Mw. Les producteurs indépendants d’électricité (PIP) ont joué leur partition en permettant aux lignes de distribution de passer de 12.074 km en 2014 à 24.297 km en 2023. Depuis 2018, la production d’électricité de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) a connu une diminution comblée par les PIP et les importations avec la Côte d’Ivoire et le Ghana. La raison à cette situation, l’insuffisance des investissements et le déficit d’entretien des infrastructures existantes.

Les participants ont fait des apports pertinents dans l’atteinte d’un accès universel à l’électricité. (Ph. Yvan Sama)

Le représentant-résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Hamoud Abdel Wedoud Kamil, a rappelé que l’énergie demeurait un domaine stratégique pour le Burkina Faso. Or, dit-il, les perspectives de développement à moyen terme du Burkina Faso dépendent fortement du renforcement de l’accès à l’électricité, en particulier, et à l’énergie, en général.   Pour rattraper ce déficit énergétique, Hamoud Abdel Wedoud Kamil exhorte l’Etat burkinabè à surmonter les contraintes structurelles du secteur de l’électricité, caractérisé par des coûts de production élevés, ainsi qu’une forte dépendance aux combustibles importés. Il met en lumière le fort potentiel de l’énergie solaire, et recommande de renforcer les partenariats publics-privés, et d’investir dans les infrastructures de stockage et de transport de l’énergie.
Aller vers des réformes « révolutionnaires »

Une vue des représentants de l’Etat burkinabè (Ph. Yvan Sama)

Les coauteures du chapitre dédié au secteur de l’énergie, Regina Nesiama Miller et Adwoa Asantewaa, soulignent qu’« une réforme ambitieuse du secteur, incluant une tarification fondée sur les coûts de la production de l’électricité et l’expansion de l’accès hors réseau, serait essentielle pour réduire les vulnérabilités et garantir une croissance inclusive ».
Il ressort du document que l’accès à un approvisionnement en électricité à prix abordable, fiable et sûr à grande échelle est essentiel pour parvenir à une croissance inclusive au Burkina Faso. Et pour cause, Regina Nesiama Miller et Adwoa Asantewaa notent que l’électricité est essentielle au développement industriel, à la productivité des entreprises, à la création d’emplois, à la transformation économique, à l’intégration des marchés et au développement.
ACS

Les recommandations de la Banque mondiale pour un accès universel à l’énergie au Burkina Faso

-Des réformes sectorielles plus profondes visant à favoriser la participation du secteur privé dans le secteur de l’électricité et un plan sectoriel actualisé constitueront un guide utile pour le développement du secteur ;
-Les capacités institutionnelles et techniques des acteurs du secteur pourraient être renforcées en matière de planification du système de règlementation technique et économique, de suivi et d’application ;
-Le Burkina Faso devrait tirer parti de toutes les technologies disponibles en matière de réseau, de mini-réseau et hors réseau pour accélérer l’accès à l’électricité dans le pays ;
-L’énergie solaire photovoltaïque avec stockage par batterie est souvent l’option la moins coûteuse pour réduire les coûts de production et augmenter la capacité dans un mix énergétique diversifié ;
-Une réforme des subventions à l’énergie pourrait se concentrer sur la rentabilité et une tarification efficace, tout en protégeant les populations pauvres et vulnérables ;
-La poursuite et le renforcement de la participation au marché régional de l’électricité pourraient être avantageux pour le Burkina Faso.
Source : Rapport énergie/Banque mondiale 2025

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