Finance Vista Bank, désormais n°2 au Faso

• Après le rachat de Société Générale Burkina

• Après un processus de deux ans

• « Notre objectif, c’est de garder tout le personnel »

«Ambitieux et inarrêtable » : ces qualificatifs désigneraient le mieux le Groupe Vista Holding. A peine deux semaines après avoir lancé sa compagnie d’assurances (Vista Assurances), puis ouvert le tout premier Concept store bancaire au pays des Hommes intègres, la Groupe a finalisé, le 27 juin dernier, le rachat de Société Générale Burkina Faso (SGBF). Pour expliquer les contours de ce rachat, des responsables du groupe bancaire ont animé une conférence de presse le lundi 30 juin 2025, à Ouagadougou.
Le Directeur général du Groupe, Yao Kouassi, principal animateur de cette conférence de presse, a, d’emblée, noté que la finalisation du rachat marquait l’aboutissement d’un processus entamé il y a deux ans, en mi 2023. Mais bien plus que la fin d’un processus, cela représente un tournant pour le Groupe. Celui-ci est désormais représenté au Burkina Faso par deux banques, en plus de la compagnie d’assurances.
De manière pratique, les deux banques vont fusionner pour donner le nouveau Vista Bank Burkina. De quoi donner un poids de géant à cette nouvelle banque sur le marché financier burkinabè. « De façon arithmétique, lorsqu’on additionne les deux, nous arrivons à la deuxième place des banques du pays », a expliqué le Directeur général. Et le Groupe ne cache pas ses ambitions : « L’objectif, c’est d’occuper la première place et c’est à cela que nous allons travailler », a confié Yao Kouassi.
Cette fusion et la position de leadership qu’elle confère à Vista Bank Burkina devraient profiter aux clients de SGBF. Ceux-ci ont désormais droit à un portefeuille de produits plus large et varié, selon le conférencier. Qu’en est-il du personnel de la SGBF dans cette transformation ? A ce sujet, Yao Kouassi a assuré que rien de fondamental ne changeait. « Le président du Groupe, Simon Tiemtoré, l’a dit et j’ai moi-même eu l’occasion de rencontrer le personnel pour lui faire savoir que notre objectif c’est de garder tout le monde. Notre plan de développement nécessite des ressources humaines de qualité, bien formées, et c’est le cas avec Société Générale ».

Vista Bank désormais numéro 2 au Burkina
Le rachat de Société Générale Burkina Faso procède d’une stratégie de Vista Group, dans un contexte où, selon Yao Kouassi, presque tous les grands groupes bancaires internationaux se retirent de plus en plus de l’Afrique. «Ce sont des groupes qui ont généralement des filiales déjà bien structurées et des ressources humaines bien formées et assez compétentes. Pouvoir prendre le relais de ces groupes et structurer nos économies constitue une opportunité énorme », a-t-il expliqué. Et de rappeler qu’à l’origine, Vista Group a été créé à la faveur d’une série d’acquisitions, dont la BICIAB au Burkina, alors filiale du Groupe français BNP Paribas.
Qu’à tout cela ne tienne, Vista Group ne s’interdit pas d’ouvrir par elle-même de nouvelles filiales et succursales. « Chaque fois que nous aurons l’opportunité de racheter une banque, nous le ferons. Mais nous n’excluons pas d’en créer nous-mêmes », a assuré le Directeur général du Groupe.
Déjà présente en France et dans cinq pays du continent africain (Burkina Faso, Guinée Conakry, Gambie, Mozambique et Sierra Leone), avec des banques et des compagnies d’assurances (au Burkina et en Guinée), Vista Group affiche des ambitions claires à court et à moyen terme : « Dans un futur proche, nous comptons couvrir l’ensemble des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et étendre sa présence à 25 pays du continent », a fait savoir Yao Kouassi. Et cela, avec une volonté de promouvoir l’inclusion financière et de soutenir le développement économique partout où il s’opère.
Toujours dans sa stratégie de croissance, Vista Group s’inscrit dans une dynamique plus large, au-delà de la banque et de l’assurance. « Beaucoup d’autres choses sont à venir », a assuré Yao Kouassi. En effet, le Groupe est engagé dans un projet de développement d’activités de méso-finance et de microfinance.
Objectif, compléter l’écosystème déjà existant. « Cela nous permettra de couvrir la gamme de clients. Partout où nous serons, une compagnie d’assurances suivra, de même qu’une compagnie de méso-finance », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « C’est un grand groupe financier que nous essayons de construire au service de l’Afrique ».
Pour y arriver, Vista mise sur une particularité : sa création et sa direction par des Africains, animés par une volonté de servir les économies du continent. « Nous considérons que personne mieux que nous, fils du continent, ne peut comprendre nos économies », a estimé Yao Kouassi.
B.K

Pourquoi Vista a abandonné son projet de rachat d’Orabank

Après avoir engagé un processus de rachat du Groupe Ora, Vista Group Holding a récemment mis fin à la transaction. A l’occasion de la conférence de presse sur l’acquisition de la SGBF, Yao Kouassi a expliqué qu’après la signature d’une convention de rachat en 2022, Vista n’avait pas obtenu l’agrément de la Commission bancaire, malgré une réintroduction du dossier assorti d’un plan de redressement, après l’expiration du délai en août 2024. Et suite à des difficultés que le Groupe Orabank a connues par la suite, Vista Group Holding a finalement décidé de mettre un terme à la transaction.

Un capital augmenté à 65 milliards FCFA à la hauteur des ambitions

Parmi d’autres stratégies développées pour l’atteinte de ses ambitions, Vista Group Holding a, par ailleurs, procédé à l’augmentation de son capital. D’abord à 10 milliards, ce capital qui est passé à 20 milliards en décembre 2024 a encore grimpé de 45 milliards pour atteindre maintenant 65 milliards FCFA en 2025.