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Implantation des stations-services à Ouagadougou: l’Etat veut mettre fin à l’extension “sauvage’’

• Plus de 800 stations-services à Ouaga

• Éviter la proximité avec les zones d’habitation

• Arrêter le changement de destination des parcelles à usage d’habitation

Ouagadougou est confronté depuis des décennies, à une urbanisation galopante, et le gouvernement tente d’y apporter des réponses conséquentes et définitives, à travers, entre autres mesures, mettre fin à l’extension “sauvage” de la ville et les constructions en HLM. En plus de ce cas précis, il est constaté, chiffres à l’appui, un autre phénomène inquiétant auquel la ville de Ouagadougou fait face, une multiplication d’implantations des stations-services. Sur ces stations-services, un constat s’observe, elles poussent comme des champignons au Burkina Faso. A chaque 50 mètres ou 100 mètres, le client a l’embarras, tant elles jalonnent nos rues. De 788 stations-services en 2023, la seule ville de Ouagadougou est passée à 820 stations-services en 2024. S’il est vrai que ce nombre croissant des stations-services profite aux clients qui peuvent trouver une station à chaque 100 mètres, il reste que les autorités sont préoccupées par cette extension “sauvage”.
Autres préoccupations qu’elles engendrent est que, d’une part, il y a les risques liés à la proximité des zones d’habitation, et d’autre part, le changement de destination des parcelles à usage d’habitation au profit des stations-services. Ce constat alarmant a été fait le 9 octobre 2024, par la Commune de Ouagadougou et le Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso (BUMIGEB), au cours d’un atelier consacré à la règlementation de l’implantation des stations-services dans la ville.
Mais avant cette annonce, le gouvernement burkinabè s’inquiétait lui aussi de cette prolifération de stations-services. En effet, le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières a fait au Conseil des ministres du 3 août 2023, une communication relative à la prolifération d’infrastructures irrégulières de distribution de produits pétroliers dans la ville de Ouagadougou. Cette communication fait suite à une opération de contrôle des infrastructures de distribution des produits pétroliers et dérivés, réalisée du 13 mars au 19 avril 2023, dans la ville de Ouagadougou. Ce contrôle a permis de relever que sur 788 stations fonctionnelles, 235 disposent d’un arrêté d’ouverture délivré par le ministre chargé de l’énergie et 553 stations fonctionnent sans autorisation préalable d’ouverture. Face à ce constat, le Conseil a instruit le ministre chargé du dossier à prendre les dispositions idoines en vue d’assainir le secteur.
Ces données chiffrées sur les stations-services ont connu une hausse l’année suivante, en 2024, si on en croit le BUMIGEB, qui a partagé des statistiques préoccupantes révélant qu’en 2023, la Direction de la sécurité industrielle de la Société nationale des hydrocarbures avait recensé 820 infrastructures de distribution de produits pétroliers dans la Commune, dont 35 étaient en cours de construction. Elle a également précisé que seulement 30 % de ces stations étaient conformes à la règlementation en vigueur, tandis que 12 % sont bloquées par des procédures administratives inachevées. En outre, 55 % d’entre elles ne disposent d’aucune procédure administrative ou sont en situation irrégulière. Comme début de solution, les autorités envisagent d’aller vers une règlementation stricte des stations-services pour une urbanisation sécurisée. Une fois mise en œuvre, elle devrait permettre d’assurer une coexistence harmonieuse entre ces infrastructures et le tissu urbain, mais surtout de garantir la sécurité de la population tout en répondant aux besoins croissants d’urbanisation de la ville.
Ambéternifa Crépin SOMDA

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