
• C’est le critère de convergence dans l’espace UEMOA
• Vers une maîtrise à 1,5% sur l’ensemble de la période 2025-2027
• Taux d’inflation de 4,2% en 2024
Depuis quelques années, le Burkina Faso peine à voir son taux d’inflation en dessous de 3%. Il s’agit du critère de convergence à ne pas dépasser dans l’espace Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). A titre d’exemple, des chiffres fournis en octobre 2022 par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) révélaient que le Burkina Faso était bien au-delà de ce taux. En octobre 2022, par exemple, le taux d’inflation du pays était de 13,5%, soit le plus élevé de l’UEMOA, tandis que le Bénin avait le plus faible taux, soit moins de 3%. Rendant ainsi les prix des produits à la consommation bien plus chers.
Avec l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré, le 30 septembre 2022, son gouvernement travaille à une maîtrise de l’inflation, afin de se conformer à la norme communautaire de 3% fixée.
Ce travail consiste à la prise des mesures fortes telles que l’interdiction d’exportation de céréales de grande consommation, la facilitation des importations de certains produits et la diminution des taxes des importations. Des actions qui ont produit des effets positifs et permis au Burkina Faso d’enregistrer, en 2023, un taux d’inflation de 1,4%, seuil plus qu’acceptable. En 2024, ce taux va bondir pour s’établir à 4,2%, soit une hausse de 2,8%.
Le Conseil des ministres du 19 mars 2025 a, dans un rapport soumis par le ministère de l’Economie et des Finances, révélé ce taux de 4,2% en lien avec les mesures prises par le gouvernement et les effets du resserrement de la politique monétaire appliquée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) depuis 2023.
Qu’en sera-t-il de l’inflation pour la période 2025-2027 ?
A cette préoccupation, le ministre en charge de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, précise que l’inflation en moyenne annuelle resterait maîtrisée à 1,5% sur l’ensemble de la période 2025-2027, sous les hypothèses d’une bonne campagne agricole, de l’amélioration de la situation sécuritaire nationale, de la poursuite des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère et de l’atténuation des tensions géopolitiques.
Résilience de l’économie burkinabè
L’économie burkinabè est résiliente et ce, malgré la crise sécuritaire et humanitaire auxquelles le pays des Hommes intègres fait face depuis 2015. Mieux, les perspectives économiques sur la période 2025-2027 sont satisfaisantes, si on croit aux statistiques fournies par le gouvernement burkinabè. A titre illustratif, le rapport a révélé à l’opinion publique de bonnes perspectives pour l’économie burkinabè sur la période 2025-2027.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Docteur Aboubakar Nacanabo, souligne que ces bonnes perspectives pour l’économie burkinabè sont fondées sous les hypothèses d’une accalmie des tensions géostratégiques au niveau international et dans la sous-région ouest- africaine, d’un bon ancrage de la Confédération des Etats du Sahel (AES), d’une amélioration de la situation sécuritaire et d’une pluviosité favorable.
De son avis, tous ces facteurs ci-dessus cités devraient permettre à l’activité économique burkinabè d’enregistrer une croissance de 5,6% en 2025. Pour les années 2026 et 2027, l’activité économique afficherait des croissances respectives de 6,4% et 4,7%.
Le gouvernement a rappelé que pour l’année 2024, l’activité économique enregistrait une bonne performance, avec un renforcement de son rythme de croissance par rapport à 2023. En effet, la croissance économique s’est accélérée pour atteindre 5,1% en 2024, après 3,0% en 2023, en révision de +0,1 point de pourcentage par rapport aux prévisions d’août 2024, où le taux de croissance était estimé à 5,0%.
L’argentier du gouvernement donne les raisons de cette hausse du taux de croissance au titre de l’année 2024. Il affirme que cette légère révision à la hausse est en lien avec la forte progression de la valeur ajoutée du secteur primaire, à la faveur des retombées de l’Initiative présidentielle dans le secteur agricole, en dépit de la contreperformance de l’extraction d’or. En termes de chiffre, il faut noter que le dynamisme d’ensemble de la croissance en 2024 est porté par les secteurs primaire (+2,5%) et tertiaire (+2,8%), le secteur secondaire se contractant de 0,2 point de pourcentage. Le taux de croissance est passé de 3,6% en 2023 à 5,1% en 2024, selon le ministre en charge de l’économie.
Synthèse de Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Retour au concept Faso Yaar
Pour l’année 2024, le gouvernement burkinabè entend intensifier la prise des mesures sociales pour atténuer l’impact de l’inflation sur les consommateurs et éviter, par ricochet, le seuil tolérable de 3% à ne pas dépasser. A ce titre, le Conseil des ministres du 19 mars 2025 a opté pour le retour du concept “Faso Yaar”, qui consiste en la vente des produits de grande consommation à des prix sociaux dans des boutiques témoins. D’ores et déjà, le ministre en charge des finances, Dr Aboubakar Nacanabo, a annoncé que la Société nationale de gestion des stocks (SONAGESS) avait été choisie pour la vente de régulation des produits alimentaires, dans l’optique de baisser les prix des produits de première nécessité. Toujours, en 2025, l’Etat compte sur la Sonagess pour qu’elle joue le rôle de centrale d’achat pour que le gouvernement ait une bonne maîtrise des prix de produits alimentaires. Mieux, il souligne que le président du Faso a instruit de mettre en place des unités de distribution des produits alimentaires du modèle Faso Yaar, afin, dit-il, de maîtriser les prix sur l’ensemble du territoire. Toute chose qui va permettre à la population de profiter des fruits de la croissance économique.
Encadré 2
Qu’est-ce que l’inflation et comment elle se manifeste au Burkina Faso ?
Selon le lexique des principaux termes économiques édité par la BCEAO, l’inflation correspond à la hausse généralisée et continue du niveau des prix. Elle se traduit par une diminution du pouvoir d’achat et de la monnaie. Au sein de l’Union, l’inflation est calculée à partir des variations de l’indice des prix à la consommation, l’indicateur harmonisé dans les Etats membres de l’UEMOA. Celui-ci mesure l’évolution des prix des biens de consommation.