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Accès aux secteurs sociaux de base: l’éducation et la gouvernance locale en deçà des attentes

• Selon des populations de 34 Communes urbaines et rurales

• Santé, eau potable et assainissement améliorés

• Une étude du CERA-FP en fait le constat

Les populations de 34 Communes urbaines et rurales de 9 régions du Burkina Faso ne sont pas satisfaites des services délivrés par les collectivités territoriales en 2024 dans le secteur d’éducation et de gouvernance locale. A titre illustratif sur 5 domaines enquêtés (santé, éducation, gouvernance locale, eau potable et assainissement), la gouvernance a eu un score global de 22,7/100, tandis que l’éducation se retrouve avec un score global de satisfaction de 39,1/100. Ce constat a été fait par le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP), qui a réalisé une étude participative appuyée sur des ressources documentaires et une collecte de données auprès des personnes ressources et structures clés ayant un impact direct ou indirect.
L’étude intitulée “Certification citoyenne sur la délivrance des services publics locaux dans les secteurs sociaux de base au Burkina Faso” a été publiée en décembre 2024. L’examen des scores de délivrance des services sociaux de base par les collectivités territoriales indique des performances relativement faibles pour l’ensemble des domaines concernés.
Des cinq secteurs concernés par l’étude, il ressort que les collectivités territoriales ont de faibles performances par rapport à la fourniture des services d’éducation et la gouvernance locale. L’éducation fait face à des défis plus importants. Gérée principalement par les collectivités locales, elle souffre d’un manque de ressources et de capacités pour répondre à tous les besoins.
La gouvernance obtient le score le plus faible, ce qui est préoccupant, étant donné son impact potentiel sur tous les autres secteurs. Une corrélation négative est, notamment, observée avec le secteur de l’éducation, suggérant que les problèmes de gouvernance affectent particulièrement ce domaine. Ce faible score pourrait refléter des problèmes de transparence, d’efficacité administrative ou de gestion des ressources.

Santé, eau potable et assainissement
Pour Hermann Doanio, Secrétaire exécutif du CERA-FP, « ces faibles taux prouvent que d’importants défis doivent être réalisés en termes de délivrance d’éducation et de gouvernance locale ». Il s’est réjoui des taux moyennement satisfaisants de la fourniture des services de santé et d’eau potable et assainissement, avec des scores globaux respectifs de 67/100 et 51,4/100 pour l’ensemble des Communes cibles. Les collectivités territoriales affichent des performances moyennes au niveau de la santé et de l’approvisionnement en eau potable et assainissement.
La santé se distingue avec le score le plus élevé de 66,7 points sur 100, témoignant d’une gestion relativement efficace du secteur au niveau des collectivités territoriales.
Ce succès peut être attribué à l’intervention directe de l’État, à la participation active des ONG et associations de développement, ainsi qu’à la politique de gratuité des soins qui améliore l’accessibilité. La faible implication des collectivités locales dans ce domaine semble paradoxalement contribuer à son efficacité.
Le secteur de l’eau et de l’assainissement obtient un score intermédiaire de 51,4 sur 100, indiquant des progrès notables mais aussi des marges d’amélioration. Les collectivités locales jouent ici un rôle crucial, notamment, à travers les systèmes d’approvisionnement en eau potable (AEP) et d’adduction d’eau potable simplifiée (AEPS), mais aussi l’intervention du secteur privé. Ce modèle mixte semble porter ses fruits, bien que des efforts supplémentaires soient nécessaires pour atteindre une couverture optimale.
Les 9 régions concernées par l’étude sont : la Boucle du Mouhoun, le Centre, le Centre-Nord, le Centre-Est, le Centre-Ouest, le Centre-Sud, les Hauts-Bassins, le Plateau central et le Sud-Ouest.
Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Hermann Doanio, Secrétaire exécutif du CERA-FP, se prononce

“Les insuffisances constatées prouvent que l’Etat doit repenser le mode de décentralisation, même les transferts des compétences et des ressources financières allouées, afin de permettre aux collectivités territoriales d’avoir les pleins pouvoirs et les moyens financiers conséquents pour pouvoir assurer la délivrance de ces services. Je suggère que les collectivités territoriales puissent avoir des modalités d’exécution du budget pour délivrer convenablement ces services publics locaux. Le contraste est que les populations paient des taxes et impôts, afin, d’une part, d’avoir accès aux services d’éducation, de santé, d’eau potable et de l’assainissement et de gouvernance locale, et d’autre part, de bénéficier des services de qualité offerts par les collectivités territoriales”. o

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