A la UneRégions

7e Rencontres du marché des titres publics: sous le signe de l’approfondissement du marché

• A travers le renforcement de la participation des investisseurs institutionnels

• L’éducation financière et la digitalisation des services financiers

• Des sujets débattus, lors de masters class et au cours de panels

La capitale ivoirienne a accueilli du 21 au 22 janvier 2025, la 7e édition des Rencontres du marché des titres publics (REMTP). Pendant 48h, les acteurs institutionnels et privés du marché régional de la dette publique ont eu des échanges riches et intenses, selon les mots d’Oulimata N’diaye Diasse, Directrice de l’UMOA-Titres, lors de la clôture des rencontres. Cette édition, 7e du genre, a été placée sous le thème : « Mobilisation de l’épargne intérieure : quelle exigence pour soutenir le développement du marché financier en zone UMOA ».
Le marché régional de la dette souveraine reste un outil essentiel pour le financement des États membres de l’Union. C’est ainsi que dans le déroulé de ce rendez-vous 2025 des REMTP, il a été discuté la question de l’approfondissement du marché, à travers l’élargissement de la base investisseurs, le renforcement de la participation des investisseurs institutionnels, l’éducation financière et la digitalisation des services financiers et cela, à travers des panels, la nouvelle formule des conversations pays, et les masters class de haut niveau.
Comme lors de la précédente édition, tenue à Cotonou à la même période, les professionnels du secteur n’ont pas marchandé leur participation pour le rendez-vous d’Abidjan. : 250 en présentiel et près de 1.600 en ligne. Pour le président de l’AMF, Badanam Patoki, les REMPT sont devenues un rendez-vous incontournable dans le calendrier des professionnels du marché financier régional, une occasion de faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler et de se projeter dans de bonnes conditions pour 2025. Les besoins de financement des États sont dans une phase ascendante, engendrant une baisse des taux de couverture des émissions et une augmentation des taux de sortie, selon les explications de Umoa-Titres.

Près de 10.700 milliards FCFA de sollicitations pour 2025
Pour 2025, la demande est encore forte. Les investisseurs vont être sollicités, afin de couvrir les besoins des Etats émetteurs à près de 10.700 milliards FCFA qui se décomposent ainsi qu’il suit : 9.212 milliards FCFA d’adjudications et 1.395 en syndication, d’où la nécessité, selon la Directrice de Umoa-Titres, «  d’élaborer des solutions pour diversifier la base investisseurs et développer le marché secondaire , renforcer les capacités des acteurs à harmoniser la fiscalité applicable aux titres publics, explorer des produits financiers innovants et promouvoir une mobilisation accrue de l’épargne locale ». Les 48h d’échanges ont permis de dégager des perspectives dans le sens du renforcement du marché des titres publics. Autant les émetteurs ont donné des gages pour diversifier leurs économies et améliorer la gestion des finances publiques dans le but de réduire leur déficit et de mobiliser plus de recettes, afin de garantir la qualité de leur signature sur le marché, autant les acteurs intervenants comme les Caisses de dépôts et de consignations, les assurances et les SGI/SGO ont admis l’idée qu’il faut diversifier l’offre de produits pour attirer plus d’épargne. Cela passe nécessairement par l’inclusion financière de millions de populations et une éducation financière qui allieront innovation et digitalisation.
Armel. N (Collaborateur)

 

Encadré

Dabiré Constantin (SA2IF), participant burkinabè: « Une édition riche en contenus et qualité de présentation »

La « conversation pays » du premier jour a insisté sur les chiffres d’inflation, de taux de pauvreté des pays et la réalité sur le terrain. En quoi se rapprochement est-il important pour les investisseurs ?
Le processus de décision d’un investisseur nécessite une analyse holistique de l’environnement, en plus de l’analyse des indicateurs financiers des émetteurs. Dans cette optique, les données socioéconomiques sur les pays peuvent être utiles à la prise de décision des investisseurs. Si les investisseurs cherchent à faire des affaires, ils se préoccupent également de l’utilisation et de l’affectation des sommes qu’ils investissent en souscrivant des titres émis par les États. Aujourd’hui, il est clair que les pays en proie à des instabilités de toutes sortes éprouvent plus de difficultés que d’autres à mobiliser des ressources, parce que les investisseurs craignent que les sommes investies soient détournées à d’autres fins, au détriment de projets de développement structurants.
Le contraste qu’il y a entre le taux de chômage qui semble souvent reluisant dans certains pays et la réalité du terrain doit être mis en lumière. Cela permet de comprendre et d’affiner les leviers de développement qu’il faut actionner à l’échelle d’un Etat, afin de stimuler le pouvoir d’achat dans un processus intégré de création de richesse. En clair, le taux de chômage ne mesure pas la précarité des emplois qui sont concernés dans son calcul. Ils peuvent être 10 000 à avoir un emploi mais combien arrivent à vivre décemment de cet emploi. C’est là le contraste avec la réalité du terrain qui intéresse, en particulier, les investisseurs de la durabilité.
Il faille donc que nos économies se réinventent en domestiquant la valeur, à travers la conjugaison des facilités d’accès au financement, ce qui stimule l’emploi, et la formation professionnalisante et qualifiante des jeunes.

L’échange du panel 1 sur le rôle des Fonds de pensions et les Caisses de dépôts dans l’approfondissement du marché. Ne sont-ils pas limités dans la création de nouveaux produits pour mobiliser des fonds propres à placer ?
Les investisseurs institutionnels publics comprennent, entre autres, les Fonds de pensions et les Caisses de dépôts. Ils sont les plus gros investisseurs sur les titres publics dans les pays de l’UEMOA. Ils assurent la mission de protection sociale de l’Etat en garantissant un revenu à la retraite des adhérents sur la base de leurs cotisations durant la vie active. De ce fait, ils sont effectivement limités en matière de mobilisation de ressources, étant sujets à un encadrement règlementaire communautaire ou national en matière de taux de cotisation ou d’assiette cotisante. Néanmoins, ils peuvent innover en adoptant une stratégie d’optimisation de la trésorerie à même de générer des rendements conséquents redistribuables aux adhérents. Cela aura pour impact d’aiguiser l’appétit des épargnants et ainsi accroître le niveau d’épargne à mobiliser. C’est d’ailleurs pourquoi la SA2IF est résolument engagée aux côtés de ces investisseurs en proposant des formations de haut niveau en matière d’optimisation de la trésorerie et de gestion actif /passif. Ce sont, en effet, des thématiques qui permettent de dégager des marges importantes des ressources pour le marché.
Un séminaire international sur la gestion actif/ passif est d’ores et déjà planifié au mois de mars 2025, sur Abidjan, et concerne effectivement les Fonds de pensions, les Caisses de dépôts, les banques, les compagnies d’assurances et de réassurance.o
Propos receuillis par A.N (Collaborateur)

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page