• Permettre aux acteurs économiques de comprendre au-delà des chiffres
• Renforcer le civisme fiscal
De la récente actualité judiciaire au Burkina Faso, marquée par le procès d’auteurs de détournements de fonds au ministère de l’Action humanitaire, l’idée que pourraient se faire certains contribuables est que le budget de l’Etat peut ne pas servir à ce pour quoi il a été voté. La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF) ne veut pas de cette lecture erronée du budget. En collaboration avec l’Ordre national des experts comptables agréés (ONECA-BF), elle a organisé une conférence publique centrée sur la transparence budgétaire. Cette initiative qui se veut être une sensibilisation des acteurs économiques s’est tenue le vendredi 27 décembre 2024 à Ouagadougou.
Sous le thème : « Examen du budget et redevabilité du gouvernement », cette conférence qui a drainé plusieurs participants de divers profils (administration, acteurs du secteur privé, société civile et universitaires, etc.) a permis d’aborder plusieurs sous-thèmes à travers des panels. Il a été essentiellement question des méthodologies de la programmation budgétaire, des mécanismes d’évaluation et d’examen budgétaire, de l’analyse du contenu du budget adopté et des outils communautaires et internationaux.
D’un point de vue global, cette conférence publique visait l’objectif de démystifier les chiffres du budget au profit des acteurs concernés, selon le président de l’ONECA-BF, Yacouba Traoré. « Les chiffres sont des milliards qui disent peu de choses à part ceux qui s’y connaissent. Nous avons donc jugé opportun de faire en sorte que l’ensemble des acteurs économiques puissent comprendre et lire à travers ces chiffres ce qui se cache derrière le budget du pays », a indiqué, pour sa part, le président de la CCI-BF, Mahamady Koussoubé. Une fois les chiffres compris, la CCI-BF et l’ONECA espèrent que cette conférence renforcera le civisme fiscal des acteurs économiques. Et cela, d’autant plus que la collecte et la mobilisation des ressources fiscales constituent la grande part du budget de l’Etat.
Cette conférence a débouché sur des recommandations visant au renforcement du mécanisme de contrôle et de suivi budgétaire, condition d’édification d’une gouvernance financière davantage transparente et d’une grande efficacité de l’action du gouvernement.
Béranger Kabré (Collaborateur)
Encadré
Les risques liés à un faible système de gestion et de non redevabilité
Propos du président de la CCI-BF, Mahamady Koussoubé : « De faibles systèmes de gestion de finances et une tendance de non redevabilité peuvent être sources de risques budgétaires, économiques et politiques. Le non-respect des critères peut saper les efforts déployés par les autorités pour faire respecter la discipline budgétaire et favoriser le détournement de ressources publiques. Ces effets néfastes entrainent inéluctablement une baisse du niveau de confiance envers les gouvernements. Afin d’atténuer ces risques, il apparait nécessaire de veiller à la maîtrise des processus budgétaires de gestion des fonds… ».