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Autoroute Ouagadougou-Bobo-Banfora-frontière Côte d’Ivoire: une offre financière sur la table du gouvernement

• Les discussions en cours pour bitumer 601,7 km

• Les Chinois apportent-ils l’argent ?

• Toutes les études de faisabilité achevées

L’autoroute Ouagadougou-Bobo-Banfora-frontière Côte d’Ivoire va t-elle enfin voir le jour avec le gouvernement du président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré ? Une réponse positive a été donnée aux députés de l’Assemblée législative de transition (ALT), le 02 septembre 2024, par le ministre en charge de l’urbanisme et de l’habitat, Mikaïlou Sidibé, représentant le ministre en charge des infrastructures. A une réponse des députés sur l’état d’avancement du projet d’autoroute  “Ouagadougou-frontière de la Côte d’Ivoire”, le ministre a révélé que l’agence des travaux d’infrastructures du Burkina en charge du projet de l’autoroute avait reçu des offres pour la section Ouagadougou-Bobo et Bobo-Banfora-frontière de la Côte d’Ivoire. Mieux, il ajoute que les offres sont en cours d’analyse, en collaboration avec le ministère en charge des finances. Mais en attendant le démarrage effectif des travaux, le gouvernement a instruit le ministère en charge des infrastructures pour le balisage de l’emprise de la section Ouaga-Bobo-Dioulasso.

Les Chinois veulent débuter par la route Ouaga-Bobo

Ces offres financières pourraient-elles être celles du “renouveau ami”, la République populaire de Chine ? Selon certaines indiscrétions, la réponse est affirmative. Et pour preuve, le 29 juin 2023, à Ouagadougou, le gouvernement burkinabè et l’entreprise China civil engineering construction corporation (CCECC) ont signé un mémorandum d’entente relatif au projet de construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, notamment, sa section Ouaga-Bobo. Selon les signataires, le mémorandum d’entente doit permettre le démarrage des activités de la construction du tronçon d’une distance de 332, 53 km. « Cet acte est aussi le démarrage des activités qui font partie des travaux de construction de l’autoroute Ouagadougou-Yamoussoukro, notamment, sa phase Ouaga-Bobo », a précisé, au moment de la signature, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Adama Luc Sorgho. L’offre financière est subdivisée en deux parties, à savoir que le Burkina intervient avec une contribution de 15% et les 85% vont être négociés avec la partie chinoise. Le ministre burkinabè a martelé que les Chinois allaient préfinancer mais qu’il y aurait un accord pour proposer l’échelonnement du paiement. Le Directeur général adjoint de CCECC, Guillaume Zhang, présent à la signature du mémorandum, a précisé que la partie chinoise  se mettrait au travail, afin de soumettre une offre technique et financière dans une période de deux mois. Sur l’intérêt des Chinois, il faut préciser qu’à la faveur du sommet Chine-Afrique, dans la délégation gouvernementale, y figurait en bonne place le ministre en charge des infrastructures, Luc Sorgho. Preuve que ce projet phare qui peine à voir le jour et qui va, à terme, réduire les distances, a été évoqué avec la société CCECC.

Les raisons d’un long retard « flagrant »

Sur les raisons d’un long retard du démarrage de l’autoroute, alors que la partie ivoirienne a presqu’achevé son autoroute Yamoussoukro-Bouaké-frontière Burkina Faso, le Secrétaire général du ministère des Infrastructures, Ollo Frank Hervé Kansié, qui avait, le 18 novembre 2021, présidé à Bobo-Dioulasso, l’atelier  de restitution du rapport d’avant-projet détaillé des études techniques, économiques, d’impact environnemental et social, de mise en concession de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, tronçon Bobo-Dioulasso/Frontière Cote d’Ivoire (CU7B), long d’environ 200 km au Burkina Faso avait justifié en ces termes : “ le projet est « lourd », nécessitant la participation de plusieurs bailleurs de fonds. Les principaux bailleurs sont la Banque africaine de développement (BAD), le Japon, l’Union européenne et la Banque mondiale. Il a rappelé aussi le contexte sécuritaire. En rappel, cette offre financière n’est pas une première, car déjà, en 2018, en marge d’une visite officielle de l’ancien président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, en République populaire de Chine, il avait abordé le financement avec le président de China Harbour Engineering Company, Lin Yichong.
« Les échanges au cours de cette audience ont porté sur un accord de partenariat pour la construction de l’autoroute Ouagadougou-Bobo-Dioulasso. China Harbour Engineering Company a pris l’engagement de réaliser le plus vite possible ce projet qui va coûter plus de 700 milliards FCFA, répartis en trois phases. La première phase de 110 kilomètres coûtera environ 200 milliards FCFA et va relier Ouagadougou à Koudougou (région du Centre-Ouest). 601,7 km, c’est la distance de l’autoroute Ouaga-Bobo-frontière Côte d’Ivoire, avec un détour par Koudougou-Bobo-Banfora- frontière Côte d’Ivoire. Près d’une décennie après la réalisation des études techniques, économiques, d’impact environnemental et social, le grand projet routier qui a vu passer 4 pouvoirs politiques était à la date du 18 novembre 2021, à un taux d’exécution de 0%.

Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Routes Bobo-Banfora-frontière de la Côte d’Ivoire et Banfora-Orodara : la BID octroie 80 milliards FCFA pour les réhabiliter

En attendant que le financement des Chinois facilitent la réalisation de l’autoroute Ouagadougou-Bobo-Banfora-frontière Côte d’Ivoire, un autre partenaire financier, en l’occurrence la Banque islamique de développement (BID), a octroyé un prêt de 89.774.275.020 FCFA au gouvernement burkinabè pour la réhabilitation des routes Bobo-Banfora-frontière de la Côte d’Ivoire et Banfora-Orodara (projet PréBBO). Le quitus des députés a été obtenu le 2 septembre 2024, à l’Hémicycle. Le coût total du projet est estimé à 152.735.633.805 FCFA et prévoit la réalisation de travaux connexes, notamment, la construction de 8 km de voiries à Bobo-Dioulasso, la réalisation d’un poste de pesage et péage à Péni, et la réalisation de 50 km de pistes rurales. A terme, c’est 155 km de routes bitumées, la construction et le bitumage de 42 km de routes en terres, la construction de 10 km de voies pavées, la construction du pont frontalier sur la Léraba (100 m), etc.

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