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Confédération de l’AES: ces réformes qui tiennent la sécurité alimentaire

• Un potentiel de 94 millions d’hectares de terres cultivables

• Premiers rangs des pays de la zone en matière de maîtrise de l’eau

• Une transformation structurelle et qualitative des sous-secteurs en cours

Avec l’adoption du traité instituant la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, le 6 juillet 2024, à Niamey, regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, les chefs d’Etat ont souligné la nécessité de mutualiser leurs moyens, afin de mettre en place des projets structurants et intégrateurs dans les secteurs stratégiques comme l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Ave un potentiel élevé en terres irriguées grâce aux barrages de Manantali, Seuil de Talo, Sélingué, et Markala, plaçant le Mali dans les premiers rangs des pays de la CEDEAO en matière de maîtrise de l’eau, avec un potentiel irrigable estimé à plus de 2,2 millions d’hectares. (Ph: Yvana SAMA)

Et en la matière, il y a de la matière. Au Burkina Faso, les terres arables sont estimées à 20.923.989 ha et le potentiel en terres irrigables à 233.500 ha.  Le Niger a une superficie totale de 1.267.000 km². La superficie cultivable s’élève à environ 15 millions d’hectares et les terres irrigables varient entre 220.000 et 440.000 ha.  35% de la superficie totale du Mali est cultivable. Il s’agit de 43,7 millions d’hectares sur 1,24 million de kilomètres carrés. Ce pays a un potentiel élevé en terres irriguées grâce aux barrages de Manantali, Seuil de Talo, Sélingué, et Markala, plaçant le Mali dans les premiers rangs des pays de la CEDEAO en matière de maîtrise de l’eau, avec un potentiel irrigable estimé à plus de 2,2 millions d’hectares.

D’une manière générale, l’agriculture, les ressources animales et halieutiques sont des activités essentiellement rurales qui emploient la plus grande partie, environ 80% des populations des pays de l’AES. Elles fournissent l’essentiel de l’alimentation de la population, des revenus et des emplois. Elles sont à l’origine de la création des petites à grandes entreprises privées que sont les unités de transformation et les agro-industries. 

Malheureusement, le développement des productions agropastorales et halieutiques reste immense et largement sous-exploité : moins de 21% des terres arables de la région sont mises en valeur chaque année ; seulement 4% de superficies sont irriguées, malgré un potentiel en eau de surface et souterraine important, des cycles récurrents de crises qui confinent plus de 10% de la population dans la précarité….

Face à cette situation, chaque pays a élaboré une stratégie de développement de son secteur agricole. En plus de cela, les Etats ont décidé de mettre en œuvre des réformes, en vue d’une transformation structurelle et qualitative de ces sous-secteurs. Cela devrait assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire et développer la chaîne de valeur des productions nationales pour générer des revenus, créer des emplois et bâtir des économies créatrices de croissance. Ces projets, élaborés dans le cadre du Liptako-Gourma, restent valables pour la Confédération et sont en cours de réalisation.

Quatre programmes en cours d’exécution

Sur financement de la FAO, le « Programme régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région du Liptako-Gourma » devrait contribuer à la réduction de la pauvreté structurelle, de la vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle. Parmi les résultats attendus, on note, entre autres : l’accroissement des capacités de réponse des ménages pauvres et très pauvres face aux chocs externes ; l’amélioration de l’accès à une alimentation suffisante et diversifiée pour les pauvres et très pauvres, à travers l’augmentation et la diversification de l’offre alimentaire ; l’amélioration du statut nutritionnel des groupes cibles de la « fenêtre d’opportunités des 1000 premiers jours de la vie » ; le renforcement des capacités de planification, de coordination, de suivi-évaluation des équipes régionales et nationales en charge de la gestion du programme.

Le « Programme quinquennal de développement de l’élevage dans les Etats du Liptako-Gourma, phase 2 (PDELG 2) », est aussi dans une phase d’exécution avec un financement de la BID. Ce projet entend participer à la transformation durable des chaînes de valeurs des animaux, afin qu’elles puissent mieux assumer leur rôle dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, l’augmentation et la sécurisation des revenus des producteurs, et l’amélioration de la résilience des populations pauvres dans les zones rurales et urbaines. A terme, les trois pays devraient connaitre un accroissement de la qualité, de la disponibilité et de l’accès aux ressources pastorales pour l’émergence des systèmes de production animale porteurs ; la réduction de la mortalité et de la morbidité du bétail ruminant, à travers le renforcement des services vétérinaires et la promotion de la santé publique vétérinaire ; l’amélioration de la compétitivité des filières ruminantes et de l’accès des communautés pastorales et agropastorales à des marchés porteurs et sécurisés et le renforcement de la capacité des acteurs de la chaîne de valeur des ruminants et des agents du projet par l’organisation de formations ciblées répondant aux besoins de leurs corporations. 

La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA)  finance la phase 2 du « Projet de soutien des méthodes de protection des plantes et des cultures agricoles dans la région du Liptako-Gourma ». Il s’agit de réaliser une étude de faisabilité technico-économique du Projet de soutien des méthodes de protection des plantes et des cultures agricoles dans la Région du Liptako-Gourma, phase 2.

Le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA) accompagne la mise en œuvre du « Programme régional de développement de la pêche et de l’aquaculture dans la région du Liptako-Gourma (Burkina, Mali, Niger) ». Il compte ainsi améliorer durablement la contribution de la pêche et de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté dans la région. Cela se fera à travers l’aménagement et la valorisation des pêcheries ; la promotion et l’intensification de la pisciculture et des autres formes d’élevage aquacole ;  la valorisation optimale des ressources halieutiques et aquacoles ; le renforcement des capacités des acteurs du secteur de la pêche et de l’aquaculture ; et la promotion de la recherche d’accompagnement dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture.

Moumouni SIMPORE

Encadré

Potentiel de terres agricoles dans la Confédération de l’AES

Pays

Superficie du pays (km2)

Terres cultivables (ha)

Terres irrigables (ha)

Burkina Faso

274.000

20.923.989

233.500

Mali

1.240.000

43.700.000

2.600.000

Niger

1.267.000

15.000.000

440.000

Confédération AES

2.781.000

94.623.989

3.273.500

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