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Confédération de l’AES: routier, aérien, ferroviaire et fluvial, plus que jamais dynamisé

• Faciliter l’exportation des potentialités minières, agricoles et pastorales

• Le corridor routier Ouagadougou-Dori-Téra-Niamey en marche

• Faire siffler le train de Ouaga-Niamey-Bamako

Que vaut la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) sur le volet des infrastructures et des transports ? Un coup d’œil dans le rétroviseur, à travers les projets et programmes de l’ancêtre de l’AES, à savoir le Liptako-Gourma, qui regroupe les trois pays sahéliens (Mali, Niger et Burkina Faso), montre un énorme potentiel qui mérite d’être renforcé. Ces trois pays de l’AES n’ont pas la “baraka” divine d’avoir un accès direct avec la mer, mais loin de constituer un obstacle, les trois Etats, dans une vision globale, ont décidé de rattraper ce retard maritime en misant sur les infrastructures routières et les transports. La finalité est de désenclaver l’espace sahélien et être accessible au monde, mais surtout faciliter les échanges inter et intra commerciaux.

Un accent particulier sur les pistes rurales

A ce titre, il est prévu un projet d’aménagement de la route Dori-Téra et de facilitation du transport routier sur le corridor Ouagadougou- Dori-Téra-Niamey. La Banque africaine de développement (BAD) s’engage à financer les travaux pour un montant total de 18,947 milliards FCFA, approuvé à son Conseil d’administration du 27 octobre 2006 pour le Burkina Faso (un prêt de 8,656 milliards FCFA) et l’Uemoa (un don de 1,662 milliards FCFA) et pour le Niger (un don de 8,629 milliards FCFA). En plus de relier les trois capitales, les gouvernants ont pensé aux populations des zones rurales, à travers la réalisation des routes secondaires de 441 km de distance. C’est ainsi que le désenclavement des routes rurales Djibo-Bani (Burkina-Mali), 143 km ; Ouolam-Meréka (Niger-Mali), 198 km et Sebba-Bolci-Kobadji (Burkina Faso-Niger) pourrait voir le jour une fois les études de faisabilité, financées par la BADEA à un montant de 116 millions FCFA, bouclées. L’aménagement de 357, 96 km de pistes est en cours dans les trois pays.  Les tronçons concernés sont : Sebba-frontière (39 km) du Niger au Burkina Faso; Djibo-Bouro-So-frontière du Mali (147 km) au Burkina Faso; Markoye-Demban-Tokabangou (20 km) au Burkina Faso; Lelehoye-Tessit (49 km) au Mali; RN 16-In-Tillit (83 km) au Mali; Wanzerbe-Dolbel-frontière du Burkina Faso (18,9 km) au Niger; Foreko-Lamdou (35,5 km); Téra-Bangaré (31,06 km) et Patékoira-Guidé Eedé (34,5 km).

Fleuve Niger, un potentiel économique pour le Mali et le Niger

Dans le souci de réduire les distances entre les trois capitales, mais surtout de faciliter l’exportation des potentialités minières, agricoles et pastorales dans l’espace AES, l’option prise est d’accélérer la construction du chemin de fer du Sahel. La vision des dirigeants est de prolonger l’axe Abidjan-Ouagadougou jusqu’à Niamey et Bamako. Le trajet est le suivant : l’axe principal Ouagadougou-Kaya-Dori-Tambao au Burkina Faso et deux bretelles en direction du Mali et du Niger (Tambao-Ansongo au Mali et Dori-Téra-Niamey au Niger). Le Mali, le Niger sont, certes, enclavés mais dame nature a été généreuse en les dotant du troisième fleuve le plus long en Afrique, après le Nil, et le Congo d’une longueur de 4.200 km. L’AES entend utiliser la navigabilité du fleuve Niger, à travers le transport des marchandises. Pour rendre cela concret, le financement pour une étude de faisabilité d’un montant de 427 millions FCFA est recherché.

Barrages, pistes rurales, routes discutés par les trois gouvernants

S’il est vrai que le développement passe par les infrastructures routières, il n’en demeure pas moins qu’ils doivent se doter  d’équipements. Il y a eu la réalisation d’hydrauliques de 1990 à 2001, grâce à l’appui de divers partenaires (FAD, BOAD, BID, Fonds Kowetien, Fonds OPEP), pour un mandat de plus de 23 milliards FCFA : au Burkina Faso, 3 barrages neufs et la réhabilitation de 8 barrages, l’aménagement d’environ 500 hectares de périmètres et de mares; au Mali, l’aménagement de 10 mares, l’exécution de 214 puits modernes et 12 mini AEP ; au Niger, l’exécution de 319 forages et de 226 puits modernes. L’installation de 1.600 km de faisceaux hertziens dans le domaine des télécommunications entre les principales localités de la région du Liptako-Gourma, de 3.000 lignes téléphoniques, de 5.045 postes téléphoniques, de 11 centraux téléphoniques et de 7 centraux. La réhabilitation et/ou la construction et l’équipement de structures sanitaires au Burkina Faso et au Mali sur financement du FAD de 1993 à 2000 (20 milliards FCFA) et l’actualisation des études du projet santé ALG/FAD volet Niger sur financement FAD (77,67 milliards FCFA). Le développement des aménagements hydro-agricoles et la construction et le renforcement des projets d’infrastructures (barrages, pistes rurales, routes) ont été évoqués, lors de la rencontre ministérielle du 25 novembre 2023, à Bamako, au Mali.

A cette rencontre, il a été relevé la nécessité de miser sur le développement de réseaux de transport routier, aérien, ferroviaire et fluvial dans les États de l’Alliance. Les trois États qui sont aujourd’hui dans une démarche “d’arracher” leur souveraineté ont déjà pensé au mode de financement de ces grands projets. Sur ce, ils entendent mettre en place un Fonds pour le financement de la recherche et des projets d’investissements et une banque d’investissement de l’AES. L’AES, par le développement des infrastructures et du transport, vise l’accélération du processus d’intégration économique et financière au sein de l’Alliance.

Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré 1

La vision de la Confédération de l’AES

-Faciliter les échanges commerciaux, la sécurité alimentaire et énergétique, la circulation des biens et des personnes au sein de l’Alliance ;

-Transformation industrielle, potentialités et perspectives

-Financement, intégration économique, arsenal règlementaire et réformes nécessaires. 

Encadré 2

L’aéronautique dans l’espace AES, une aubaine à saisir.

Et pour cause, ses trois pays qui ont déjà une défense commune, l’essence même de la création de l’AES, le 16 septembre 2023, peuvent réaliser une compagnie commune, surtout que certaines compagnies de l’espace font face à des crises financières, comme le cas de Air Burkina au pays des Hommes intègres. Si cette nouvelle entité venait à voir le jour, elle pourrait concurrencer des compagnies telles que Ethiopian Airlines, Air Côte d’Ivoire ou encore Asky. Mieux, cette compagnie “Air AES” pourrait aussi faciliter l’exportation des produits agricoles et manufacturiers vers les pays des nouveaux amis tels que la Russie, le Venezuela, l’Iran, etc. “Air AES” pourrait “remplacer” Air France qui ne vole plus depuis ces deux dernières années au Mali, au Burkina Faso et au Niger, au   regard du contexte politique entre ces trois pays et la France. Du reste, l’idée de création d’une compagnie aérienne commune aux pays membres de l’AES a été l’une des recommandations issues de la rencontre ministérielle du 25 novembre 2023, à Bamako, au Mali.

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