• 4 régions bénéficiaires
• Environ 60 milliards FCFA injectés dans la région de l’Est
• Des associations de femmes déplacées internes financées
Lancé en 2021, le Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) fait aujourd’hui des heureux dans 30 Communes réparties dans 4 régions (Est, Centre-Est, Centre-Ouest et la Boucle du Mouhoun), grâce à ses réalisations. Du 25 au 28 juin 2024, les responsables du projet ont organisé, dans la ville de Fada et dans des Communes environnantes, une caravane, afin de permettre aux hommes de médias de constater de visu les réalisations sur le terrain.
A Bolontou, village situé dans la Commune rurale de Tibga, à une cinquantaine de kilomètres de Fada N’Gourma, chef-lieu de la région de l’Est, les journalistes ont visité les travaux de normalisation de l’école Bolontou B. En plus de l’ancien bâtiment qui abritait déjà 3 salles de classes, le PUDTR y a bâti 3 classes, un bureau pour le Directeur, un hall, un magasin et une latrine pour les personnes à mobilité réduite et une latrine pour les enseignants. Pour le Directeur de cette école, c’est évidemment des sentiments de joie, parce que le travail à l’école sera désormais facilité. « Le bâtiment vient résorber les difficultés qu’on rencontrait », s’est-il réjoui.
L’école compte 100 élèves, dont 53 filles et 47 garçons. Par manque de classes, les enseignants avaient demandé et obtenu de l’Eglise catholique, une salle pour les élèves de CP1. Selon le Directeur, grâce à la normalisation, tous les élèves seront désormais sur le même site. Et mieux : « Le bâtiment vient vraiment à point nommé, parce qu’il prend en compte tous les enfants, y compris ceux en situation de handicap », a ajouté le premier responsable de l’école.
A Tilonti dans la Commune de Diapangou, à environ 20 kilomètres de Fada, les travaux de normalisation de l’école Litia Yenli sont suspendus à cause du non-respect des délais contractuels par l’entreprise et l’utilisation de matériaux de mauvaise qualité. « Nous avons dû résilier le contrat de l’entreprise, parce qu’elle n’a pas respecté les délais. Elle a aussi utilisé des matériaux de mauvaise qualité, alors que nous voulons des infrastructures bien faites dans le délai », a expliqué Jacob B. Guiguemdé, assistant en infrastructures du PUDTR.
Le domaine de la santé est aussi concerné par les réalisations du projet. Sur le site du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 1 de la ville de Fada, des travaux de normalisation ont également été effectués. Deux salles d’hospitalisation de 32 lits, des latrines et un château d’eau ont été réalisés par le PUDTR. D’un coût global de 150 millions FCFA pour les travaux de construction et de 25 millions FCFA pour l’équipement, le CSPS a vu sa capacité d’accueil s’accroître au bonheur du personnel soignant et des patients de la ville. Dans le domaine de la petite enfance, les bâtiments du Centre d’éveil et d’éducation préscolaire sont sortis du sol au secteur 3 de Fada. Des halls de jeu pour enfants, un restaurant, des latrines, un château d’eau et des bâtiments sont en cours de finalisation.
La voierie fait aussi partie des grandes infrastructures réalisées dans le cadre du projet. Dans la ville de Fada, ce sont 42 kilomètres de système de drainage des eaux qui ont été réalisés dans plusieurs secteurs de la ville. Des voies ont également été bitumées au secteur 3 et facilitent le raccordement entre les différents secteurs. « Je viens de quitter le secteur 2 pour rejoindre facilement le secteur 3. Avant la réalisation de cette route, j’étais obligé d’emprunter le goudron au secteur 7 pour pouvoir revenir ici. J’ai aujourd’hui la possibilité de rejoindre les différents secteurs facilement », a témoigné Justin Kantagba, habitant de la ville de Fada. La réalisation de ces ouvrages a coûté environ 22 milliards FCFA au PUDTR.
Des appuis à des associations féminines pour la mise en place d’activités génératrices de revenu, la construction d’infrastructures marchandes font également partie des activités du PUDTR dans la région de l’Est. « Nous transformons des produits locaux. Nous remercions le Projet qui nous a aidés avec un financement et du matériel. Avant l’arrivée du PUDTR, on n’avait pas assez de matériel pour nos activités. Nous transformions un sac d’amande de karité avant, et avec le soutien, on arrive à transformer désormais au moins 4 sacs dans le mois. On fabriquait aussi 5 cartons de savon dans le mois, mais actuellement, on arrive à faire au moins 24 cartons », s’est réjouie Fatimata Lompo, présidente de l’Association Otayiénou du Gulmu. Composée de 70 membres dont des personnes déplacées internes, cette association féminine produit et commercialise du soumbala, du beurre de qualité, du savon liquide et solide.
Améliorer la résilience des Communes d’accueil
Le Projet d’urgence de développement territorial et de résilience a été pensé pour répondre aux besoins des Communes qui accueillent les personnes déplacées internes du fait de l’insécurité. Dans la région de l’Est, ce sont, entre autres, les Communes de Diapangou, Diabo, Tibga et Fada N’Gourma qui bénéficient des financements du Projet. « La ville de Fada est l’une des villes où le Projet concentre ses interventions ; parce que c’est l’une des villes qui accueillent un nombre important de déplacés internes. La population de Fada a pratiquement doublé avec
l’arrivée des personnes déplacées internes qui a fait passer la population d’un peu plus de 100 mille à plus de 200 mille habitants. Il était donc de bon ton pour le gouvernement d’intervenir ici pour renforcer la résilience de la ville mais également aider les populations hôtes et les déplacés internes à pouvoir être beaucoup plus résilients et à les aider à avoir des activités génératrices de revenu », a expliqué Martial Wilfried Bassolé, coordonnateur du PUDTR.
Cet objectif se décline en trois sous-objectifs. Le premier est d’aider à améliorer les services sociaux de base aussi bien à travers la réalisation des infrastructures et la capacité des populations, afin qu’elles puissent avoir accès à ces infrastructures. Le 2e sous-objectif est d’améliorer la connectivité physique à travers les routes mais également la connectivité virtuelle à travers l’amélioration de l’accès aux technologies de l’information et de la communication, afin de permettre aux populations de pouvoir profiter des opportunités communales qui se présentent. Le 3e est le développement des activités économiques pour permettre le développement local et l’autonomisation des jeunes et des femmes à travers la mise en place d’activités génératrices de revenu.
Pour aider la région de l’Est à faire face aux flux des PDI, le Projet a prévu d’injecter près de 60 milliards FCFA pour la réalisation des infrastructures et le soutien des activités génératrices de revenu.
La fin du Projet est prévue pour 2025. Sur le terrain, les travaux avancent à grands coups de pioche, de pelles et autres machines de travail. Environ 60% des infrastructures prévues dans le cadre du Projet sont réalisées. « Nous serons dans les délais et pensons pouvoir utiliser tous les financements mis à la disposition pour les travaux », a conclu, très confiant, Martial Wilfried Bassolé, coordonnateur du Projet.
Issa SAWADOGO (Collaborateur)
Enncadré
Le Projet d’urgence de développement territorial et de résilience a débuté ses activités en 2021 pour cinq ans. Il est chargé de réaliser des infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la voierie et des activités génératrices de revenu. Il est financé à plus de 260 milliards FCFA par la Banque mondiale et mis en œuvre dans 30 Communes réparties dans les régions de l’Est, du Centre-Est, du Centre-Ouest et de la Boucle du Mouhoun.
Quelques projets réalisés en images