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FIAD 2024: les hommes d’affaires burkinabè y étaient

• « Nous sommes engagés sur le front économique », Idrissa Nassa

• « Plus d’opportunité pour l’AES », Mahamadi Savadogo, président de la CCI-BF

• Agence burkinabè des investissements (ABI) : « Nous proposons la qualité, le made in Burkina »

La 7e édition du Forum international Afrique Développement (FIAD 2024) s’est ouverte ce 27 juin 2024, à Casablanca, au Maroc. Plus de 30.000 entreprises, patrons de sociétés, investisseurs sont réunis deux jours durant autour du thème “Ici, on investit”. 11 pays invités d’honneur et une forte délégation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) y sont en Guest star. Le Burkina Faso n’est pas en reste. En plus des représentants de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (Mahamadi Savadogo), du patronat (Idrissa Nassa), du Directeur général de l’Agence burkinabè d’investissement (Représentant du DG), des patrons de sociétés privées. Une délégation conduite par la Madeleine Dieng, Directrice de la Succurcale Burkina Faso de CBAO, membre du Groupe Attijariwafa bank. L’Economiste du Faso a tendu son micro à certains d’entre eux. Lisez plutôt.

Jean-Marie Toé :  Directeur ACIT

Notre entreprise est un bureau d’études en génie civile et aussi un laboratoire. Dans le cadre de nos activités, nous faisons des études de contrôle des travaux d’infrastructures routières, bâtiments et ouvrages hydrauliques, chaussées aéronautiques et nous faisons également de la formation. Comme nous avons aussi un laboratoire, nous intervenons pour tout ce qui est contrôle de qualité des matériaux, des mises en œuvre, des études de sol, etc. Et ACIT est certifié 9SO 2001 version 2015, depuis le 25 mars 2024, et notre ambition surtout pour notre laboratoire est d’avoir l’accrédition ISO 2001 027 qui est la certification pour les laboratoires.

Nos attentes, surtout pour tout ce qui concerne nos activités de laboratoire, nous avons des fournisseurs de matériel de laboratoire qui sont essentiellement en France et depuis la situation que nous traversons, il est de plus en plus difficile de nous approvisionner dans ce pays et nous sommes ici au Maroc pour trouver de nouvelles opportunités pour continuer à travailler et cette opportunité que nous donne le FIAD permettra de régler cette question. J’ai déjà rencontré des partenaires ivoiriens, sénégalais, marocains et tunisiens, pour régler la question en matière d’équipement pour notre laboratoire.

Des attentes ou des requêtes envers la CBAO, la banque qui vous accompagne ?

C’est surtout d’être beaucoup plus à notre écoute. Je reconnais qu’elle nous a accompagné durant 2018 à 2022. Pour certains de nos projets dans des zones à risques, la banque a hésité à nous soutenir, mais finalement, elle est revenue à de meilleurs sentiments et on espère que la relation va se renforcer.

Idrissa Nassa, président du patronat

« Nous sommes à Casablanca pour assister au Forum organisé par Attijariwafa. Il regroupe plusieurs hommes d’affaires et des institutionnels. L’objectif de notre présence c’est de vendre le Burkina et de faire en sorte que les investisseurs connaissent mieux la situation qui prévaut au Burkina Faso, parce que certains médias ont tendance à apeurer les gens et à faire craindre aux investisseurs de venir investir au Burkina. Nous essayons donc de porter le bon message et la bonne version pour rassurer les gens que le Burkina est un pays dans lequel on peut encore investir et que le Burkina, malgré la crise, est un pays qui se porte bien et les autorités du pays sont ouvertes à accompagner les investisseurs qui voudraient bien investir au Burkina. Nous avons un Code d’investissement qui est très attractif et nous avons un potentiel de sous-sol qui est très généreux. Notre objectif est donc de mieux présenter le Burkina, afin d’attirer les investisseurs à venir, ce qui va créer des emplois pour les jeunes et des opportunités d’affaires pour nos PME, faire en sorte à garder la dynamique de l’économie, parce que vous savez que dans la situation de crise dans laquelle nous sommes, nous avons aussi une guerre économique que nous devons mener et nous nous sommes sur le front économique. Nous faisons en sorte que sur le plan économique, le pays tienne debout et que nous puissions continuer de créer des emplois et de dynamiser notre économie.

Le thème de ce forum c’est «Ici, on investit», qu’offre le patronat ici à Casablanca ?

Le patronat a tout à offrir. Ici en Afrique, on investit, donc nous faisons comprendre aux investisseurs que s’il y a une zone dans laquelle il faut investir aujourd’hui, c’est la zone de l’AES, parce que nous sommes une zone dans laquelle plusieurs investisseurs traditionnels sont en train de partir, ils laissent donc de grandes opportunités et possibilités et nous souhaitons que les Africains viennent investir chez nous et même les autres, ceux qui veulent respecter notre souveraineté et dignité sont les bienvenus chez nous pour remplacer ceux qui ont tendance à quitter.

Mahamadi Savadogo, président de la CCI-BF

« Vous savez que ce forum est à sa 7e édition et la CCI-BF a toujours été invitée par le Groupe Attijariwafa, à travers leur filiale au Burkina Faso et qui a déjà des relations avec pas mal d’entreprises au pays. A l’occasion de ce forum, non seulement CBAO Burkina Faso invite les présidents des institutions, mais aussi des entrepreneurs à participer. Comme c’est un groupe qui est sur plusieurs pays, cela fait que tous ces pays se retrouvent avec leurs chefs d’entreprises et hommes d’affaires pour une mise en relation non seulement entre les business, mais plus. Ce matin, nous étions avec les collègues présidents des Chambres de commerce du Niger, du Sénégal, du Bénin et de la sous-région et nous avons échangé sur des intérêts communs en tant qu’institution. Également, en tant que chef d’entreprises, nous avons donc des partenariats à nouer avec les autres chefs d’entreprises qui se retrouvent ici au Maroc. C’est ça l’intérêt de ce forum.

Est-ce que la création de l’AES ouvre plus d’opportunités pour vous ?

Absolument, comme vous le savez, l’AES offre l’ouverture et ces trois pays deviennent une même zone. Si avant cela, ces pays étaient considérés, une fois unis, ils sont encore plus forts et nous en tant que chefs d’entreprises, nous étions installés dans ces deux pays et avec l’AES, cela ne fait que renforcer nos liens.

Avec la CBAO, nous avons eu une séance de travail avec la responsable de la région Afrique de l’Ouest du groupe et l’ordre du jour était de renforcer les capacités de la banque CBAO Burkina pour qu’elle puisse participer au financement de l’économie du Burkina, tant dans le secteur privé que public. Et nous avons plaidé en présence de la Directrice du Burkina, Madeleine Dieng, pour que la banque puisse avoir beaucoup plus de capacité pour intervenir dans l’économie du Burkina Faso, et je pense que notre plaidoyer a été entendu et nous espérons que dans les jours à venir, nous allons voir la banque agir sur le terrain.

Steve Phillipe SAVADOGO : chef de service Prospection des investisseurs de l’Agence burkinabè des investissements (ABI)

« Il faut dire que la participation de l’Agence burkinabè des investissements au Forum est quelque chose qui nous tient à cœur, dans la mesure où la délégation devait être conduite par le Directeur général de l’Agence, et pour des contraintes fortes de dernières minutes, il a dû surseoir à son déplacement. Nous en sommes à la 4e édition à laquelle nous prenons part, nous avions même été, en 2019, le pays invité d’honneur, donc c’est dire que c’est un Forum pour lequel notre considération n’est plus à démontrer. A chaque fois que nous sommes venus, nous avons eu l’occasion d’avoir des contacts de prospects très intéressants, avec lesquels nous avons continué de garder les échanges. Nous sommes toujours dans la dynamique de faire de ces contacts des investisseurs effectifs.

La première journée, à l’instar des éditions précédentes, a été pour moi un franc succès non seulement au niveau de l’organisation, mais aussi des rendez-vous d’affaires, puisque j’ai approché des personnes qui ont manifesté un intérêt pour l’environnement des affaires au Burkina Faso, et voir dans quelle mesure ils peuvent s’installer au Burkina Faso. Nous allons continuer dans la même dynamique, afin d’avoir le maximum d’investisseurs possibles.

L’ABI est la vitrine du Burkina Faso dédiée aux investisseurs. Qu’est-ce que vous avez proposé aux investisseurs ici à Casablanca ?

Avant tout, j’ai envie de dire que nous proposons la qualité, le made in Burkina. Notre particularité au Burkina Faso, c’est avant tout le capital humain, et nous proposons ce capital humain compétent et en plus, nous proposons aux investisseurs, un cadre règlementaire des investissements qui est favorable. Nous avons l’un des Codes des investissements les plus compétitifs en Afrique de l’Ouest, puisqu’il a été relu en 2018 et nous avons également plusieurs structures d’appui au secteur privé qui ont été mises en place par l’Etat, de façon à faciliter l’installation et le suivi des investisseurs. Et dans la dynamique de vision du chef de l’Etat qui a été déclinée récemment, le maître mot actuellement, c’est le développement endogène. C’est-à-dire, baser notre développement sur une industrie que nous allons nous-mêmes exploiter, c’est dans l’objectif d’être moins dépendants vis-à-vis de l’extérieur et de pouvoir assurer la souveraineté de notre pays. Et les missions de l’ABI se sont orientées vers la mobilisation d’investisseurs nationaux, mais aussi de la sous-région, avant d’aller plus loin, sans oublier les investisseurs issus de la diaspora.

Interview réalisée par ESS

 

Filet

Le mot du DG CBAO à la délégation

Durant ce Forum, le nouveau DG CBAO, Rachid El Bouzidi, a rencontré la délégation d’hommes d’affaires venus du Burkina Faso. Face à ces hommes d’affaires, celui qui dirige désormais la banque au niveau de Dakar s’est voulu rassurant pour l’avenir des relations entre la CBAO et ses clients.

« J’espère que vous avez fait bon voyage, j’ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue dans votre pays, nous sommes très honorés et fiers de vous recevoir et on ne vous remerciera jamais assez d’être venus, et j’espère que pour ceux qui viennent pour la première fois, que ce ne soit pas la dernière, et comme on dit toujours, inch’Allah. Nous souhaitons en dehors de la partie officielle de la rencontre, de vous accompagner non seulement là ou vous êtes, mais aussi dans les pays de présence de vos partenaires exportateurs, sur l’ensemble du territoire et aussi dans l’ensemble de nos pays de présence. Vous êtes au centre de nos préoccupations aussi bien dans le top management et avec l’ensemble de nos collègues », a-t-il déclaré à la dizaine d’entrepreneurs burkinabè présents.

Madeleine Dieng, Directrice de la succursale CBAO Burkina Faso, a, pour sa part, affirmé que « le Groupe Attijariwafa et CBAO ont de fortes ambitions pour le Burkina. Aujourd’hui, nous allons davantage accompagner les entrepreneurs burkinabè, nous sommes à leur écoute et c’est le message que nous voulons véhiculer. Aujourd’hui, la sacralité client est pour nous quelque chose de concret, et je le dis que je suis totalement à votre disposition pour étudier les dossiers et voir de quelle manière on pourra mieux les accompagner ».

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