• Des cumuls pluviométriques excédentaires sur toute l’étendue du territoire
• Un démarrage normal par là et une installation précoce par ci
• Des séquences sèches attendues vers la fin de la saison des pluies
L’Agence nationale de la météorologie (ANAM), en collaboration avec la Direction générale des ressources en eau (DGRE) et le Centre régional AGRHYMET, organise annuellement, la prévision saisonnière climatique qui consiste en l’élaboration et la diffusion des informations caractérisant la saison des pluies avant même que celle-ci démarre, afin de permettre aux utilisateurs finaux (producteurs, gestionnaires des ressources en eau, aux décideurs) et à divers acteurs de faire des choix optimaux pour aborder la saison. Cette année, la tradition a été respectée une fois de plus, le 21 mai 2024. Ce jour-là, l’ANAM a tenu un atelier national de communication des résultats des prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques (PRESASS) 2024.
Le Burkina Faso, faut-il le rappeler, est divisé en trois zones climatiques : la zone soudanienne, la zone soudano-sahélienne et la zone sahélienne. En matière de prévisions, il est attendu pour la période de juillet-août-septembre, des cumuls pluviométriques excédentaires, avec une tendance normale sur toute l’étendue du territoire. Il faut noter que ces prévisions sont faites comparativement à la période de référence (1991-2020). Pour la période de juin-juillet-août 2024, il est attendu dans la zone 1, des cumuls pluviométriques excédentaires, avec une tendance normale, et dans les deux autres zones, une situation pluviométrique proche de la normale, avec une tendance déficitaire.
En ce qui concerne la date de début de saison, il est attendu dans la partie soudanienne du pays, un démarrage normal avec une tendance tardive de la saison des pluies. Dans les parties soudano-sahélienne et sahélienne, les prévisions indiquent que l’on pourrait s’attendre à une installation précoce à normale de la saison des pluies. La fin de la saison des pluies pourrait être tardive, avec une tendance normale sur tout le pays, comparativement aux moyennes établies sur la période de référence 1991-2020.
Des séquences sèches dont la durée pourrait être courte à normale, comparativement à la moyenne établie sur la période de référence 1991-2020, sont très probables sur la moitié Ouest du pays. Tandis que sur la moitié Est, les prévisions indiquent que l’on pourrait s’attendre à l’avènement de séquences sèches dont la durée pourrait être longue à équivalente à la moyenne. Aussi, vers la fin de la saison des pluies, il est attendu des séquences sèches dont la durée pourrait être longue à normale, comparativement à la moyenne établie sur la période de référence 1991-2020 sur l’ensemble du pays.
Les prévisions saisonnières sur la situation hydrologique des principaux bassins fluviaux au Burkina Faso se présentent comme suit : des écoulements supérieurs à équivalents aux moyennes de la période de référence (1991-2020) sont attendus pour le bassin du Nakambé, de la Pendjari et du Mouhoun, d’une part, et d’autre part, des écoulements supérieurs aux moyennes de la période de référence (1991-2020) pourraient concerner le bassin du Niger et de la Comoé.
Des mesures à prendre
Le caractère globalement pluvieux attendu sur l’ensemble du territoire et les écoulements excédentaires prévus sur l’ensemble des bassins fluviaux du pays présagent des risques d’inondations pouvant entraîner des pertes de cultures, de récoltes, de biens matériels et en vies animales et humaines dans les localités exposées.
Pour y faire face, il est recommandé, entre autres, de renforcer la veille et les capacités d’intervention des agences en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires ; suivre de près les seuils d›alerte dans les sites à haut risque d›inondation, notamment, dans les zones des différents bassins fluviaux du pays; renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des barrages et des infrastructures routières….
Les zones humides et celles inondées peuvent être favorables au développement des germes de maladies (le choléra, la malaria, la dengue et la bilharziose, etc.). De même, les séquences sèches moyennes attendues sur le pays pourraient occasionner une persistance de hautes températures favorables à la prolifération des germes et ennemies de cultures. A cet effet, il est recommandé de rendre disponibles les stocks de moustiquaires, d’antipaludéens, des produits de traitement de l’eau ; sensibiliser et diffuser des informations d’alerte sur les maladies à germes climato-sensibles ; prévenir les maladies en vaccinant les populations et les animaux ; renforcer la vigilance contre les maladies et les ravageurs des cultures (Chenille légionnaire et autres insectes nuisibles).
Moumouni SIMPORE
Encadré
Quelques conseils agro-hydro-météorologiques
Dans les zones du pays où il est prévu des séquences sèches relativement longues pouvant entraîner des déficits hydriques, il y a un fort risque que la croissance des cultures et des plantes fourragères soit affectée. Pour y faire face, il est recommandé :
• prendre en compte les critères et les dates prévisionnelles de semis, afin d’éviter les resemis ;
• choisir les espèces et variétés tolérantes au déficit hydrique, dans les zones exposées ;
• adopter des techniques culturales de conservation des eaux et des sols ;
• diversifier les pratiques agricoles, par la promotion de l’irrigation et du maraîchage ;
• privilégier les variétés à cycle court dans la zone sahélienne et soudano-sahélienne, et des variétés à cycle moyen dans la zone soudanienne.