• Sur une programmation financière de 1.131,428 milliards FCFA
• Pour 163 Projets et Programmes de développement
• Décaissement tardif des financements par des partenaires
Sous la houlette du ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective, les Projets et Programmes de développement exerçant au Burkina Faso étaient en conclave le vendredi 10 mai 2024, à Ouagadougou. Placées sous le thème « Facteurs limitants dans la mise en œuvre des Projets et Programmes de développement (PPD) : cas des avis de non-objection, des procédures et mécanismes de passation des marchés et le non-alignement des partenaires techniques et financiers aux référentiels nationaux », ces 11e assises avaient pour mission de faire le point des performances des Projets et Programmes de développement, déceler les difficultés et de dégager des pistes de solutions.
Le bilan des performances des Projets et Programmes de développement a concerné la période 2021-2022 et l’année 2023. Au total, 163 sur 180 PPD ont été soumis à l’exercice. En effet, les PPD exécutés en mode partenariat public privé, ceux qui étaient en instance de démarrage en 2023 et qui n’ont pas pu mettre en œuvre des activités ont été exclus du bilan.
Une note de 34,76/50 pour les PPD en 2021-2022
L’évaluation de la performance des PPD présentait déjà des motifs de satisfaction dans les années précédentes. En 2022, la note des 232 PPD évalués était de 34,76 sur 50. Ce qui était une moyenne satisfaisante pour l’Etat burkinabè. Il faut noter qu’ils étaient répartis dans 14 secteurs de planification. Les résultats de 2022, bien que satisfaisants, peuvent, selon les autorités burkinabè, être améliorés. Au cours de l’année, 94 PPD ont obtenu une note acceptable, 94 autres ont une performance moyenne avec des risques de non-atteinte modérée et 48, classés faibles, avaient des risques de non-atteinte des résultats très élevés.
En 2023, les résultats ne sont guère meilleurs que ceux des années passées. En effet, les PPD ont obtenu la note de 34,76 sur 50. Les 163 PPD qui ont subi l’évaluation sont répartis entre 18 ministères. Le coût total du portefeuille destiné à leurs activités est de 5.781,244 milliards FCFA. L’Etat et ses démembrements devaient assurer le financement à hauteur de 1.226,034 milliards FCFA, les partenaires au développement au nombre de 67, dont 10, devaient avoir un apport financier de plus de 100 milliards FCFA chacun. La mobilisation de ces ressources se fait sous forme de prêts (43,50%), de subventions/dons (34,00%), de ressources propres de l’Etat et ses démembrements (21,21%) et de contribution des bénéficiaires (1,29%).
Contraint à revoir ses ambitions à la baisse, le gouvernement a fait finalement une programmation financière globale à 1.131,428 milliards FCFA. L’Etat et ses démembrements devaient supporter 10,36%, soit environ 120,480 milliards FCFA, les partenaires devaient apporter 992,268 milliards FCFA (87,70%) et les bénéficiaires devaient contribuer à hauteur de 18,680 milliards FCFA (1,65%). Au terme de l’année, les décaissements effectués se chiffrent à 770,877 milliards FCFA, dont 89,089 milliards FCFA pour l’Etat et ses démembrements, 667,069 milliards FCFA pour les partenaires, les bénéficiaires 14,718 milliard FCFA. Ce qui représente un taux d’exécution financière globale de 60,25%2 et un taux d’absorption globale de 88,43%3.
Cette situation s’explique par plusieurs raisons. Il s’agit, notamment, de contentieux liés aux attributions de certains marchés, du non-respect des délais contractuels par certaines entreprises et des incidents de chantiers qui entrainent souvent l’arrêt des travaux.
A cela, il faut ajouter les décaissements tardifs des ressources par des partenaires, la suspension des décaissements sur une partie de l’année 2022, suite aux changements institutionnels et la multiplicité des avis de non-objection (ANO) à demander dans la procédure de passation des marchés. L’accès difficile à certains sites du fait de la situation sécuritaire, l’inflation (qui a atteint un record de 14,6% en 2022) entrainant un renchérissement des prix sont aussi à mettre au compte des difficultés qui freinent la mise en œuvre de certains PPD.
En réunissant les responsables de ces Projets et Programmes de développement, les partenaires techniques et financiers et les responsables de l’administration publique, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective entend trouver des solutions aux difficultés qui se posent à la mise en œuvre des PPD. Dr Aboubakar Nacanabo s’est dit satisfait des résultats engrangés mais pense que si des solutions sont trouvées, les PPD pourront faire mieux au bénéfice des populations. Pour le Chargé d’affaires de l’Ambassade d’Allemagne au Burkina Faso, Hermann Nicolai, il est nécessaire de trouver des solutions aux difficultés et d’œuvrer à la mise en œuvre des recommandations des assises précédentes.
Issa SAWADOGO (Collaborateur)
Encadré
Difficultés et contraintes de mise en œuvre des Projets et Programmes
Des difficultés ont été relevées dans la mise en œuvre des Projets et Programmes sur la période 2021-2022. Ces difficultés se présentent comme suit en fonction des acteurs impliqués dans l’exécution des projets :
• Difficultés liées aux prestataires de services :
• Difficultés liées aux partenaires techniques et financiers
• Difficultés liées aux Unités de gestion de projet
• Difficultés liées à l’Administration
• Difficultés liées aux bénéficiaires
• Contraintes d’ordre général
Les contraintes majeures de la mise en œuvre des PPD sont, entre autres : – l’accès difficile à certains sites du fait de la situation sécuritaire ;
– les changements institutionnels ayant entrainé la suspension des décaissements par certains partenaires ;
– l’inflation (qui a atteint un record de 14,6% en 2022) entrainant un renchérissement des prix.