L’Assemblée générale a adopté, à l’unanimité, le samedi 4 mai 2024, les textes révisés de la Fédération burkinabè de football (FBF). Qu’est-ce qui a prévalu à la relecture de ces textes ? Quels sont les grands changements ? Sibiri Jean-Claude Ramdé, vice-président de la Commission de relecture des textes, répond dans cette interview qu’il a accordée à L’Economiste du Faso.
L’Economiste du Faso : L’Assemblée générale a procédé, le samedi 4 mai 2024, à l’adoption des nouveaux textes de la Fédération, qu’est-ce qui a prévalu à leur relecture ?
Sibiri Jean-Claude Ramdé : Les textes avaient été adoptés par l’Assemblée générale du 8 avril 2018. A l’épreuve de la pratique, nous avons constaté qu’ils comportaient beaucoup d’incohérences. Nous avons donc décidé, en 2021, de procéder à une relecture de ces textes. Il faut aussi noter que la FIFA nous avait déjà interpellés sur certaines dispositions de nos textes.
En août 2022, nous avons demandé le quitus à l’Assemblée générale de Koudougou pour revisiter nos textes. L’accord ayant été donné, le 24 janvier 2023, le président de la FBF a mis en place le Comité de relecture composé d’une quarantaine de membres issus des différentes structures de la Fédération. Voilà un peu l’esprit dans lequel nous avons décidé de relire nos textes.
Vous avez parlé tantôt d’incohérences dans les anciens textes, qu’en était-il réellement ?
Selon les anciens textes, le président de la Fédération était élu seul. Après son élection, il mettait en place un Comité exécutif composé de 21 membres. Les dispositions faisaient en sorte que les membres nommés par le président étaient considérés comme élus de sorte que le fonctionnement répondait plus à une liste issue à une Assemblée générale que des personnes désignées après élection du président.
En plus de cela, pour pouvoir démettre le président de la FBF, il fallait 4/5 des membres du Comité exécutif. Ce n’était pas normal. Outre ces aspects, il y a aussi les impératifs du football moderne qui font que nos textes de 2018 ne semblaient plus être adaptés au fonctionnement de la FBF en matière de gestion, de transparence, de civisme de nos membres. Il fallait donc corriger ces incohérences.
Autre chose, la Commission électorale, selon les textes de 2018, était élue pour un mandat d’une année. Sa mission prenait fin juste après l’élection du président de la Fédération. Mais aujourd’hui, la FIFA nous dit qu’en dehors des membres du Comité exécutif et du président, les autres organes juridictionnels et les Commissions indépendantes doivent être élus en Assemblée générale. Alors que si le mandat de la Commission électorale prend fin avec l’élection du président, comment procéder à la mise en place de ces organes ? Nous avons mis en place une Commission de 7 membres avec un mandat de 5 ans renouvelables au moins une fois. Durant ce temps, ils vont mettre en place le Comité exécutif mais aussi les organes juridictionnels et les Commissions indépendantes.
Quels sont les grands changements qui ont été intégrés dans les textes ?
Nous pouvons mentionner premièrement, l’introduction de nouveaux membres de la Fédération burkinabè de football que sont les groupements d’intérêt qui participent au développement du football dans son fonctionnement. Il s’agit des associations des arbitres, des médecins, des joueurs et des entraineurs. L’Assemblée générale a décidé qu’elles peuvent être membres mais avec une voix consultative, le temps de se constituer en faîtière avant de les introduire comme des membres ayant voix délibérative. Il y a aussi le renforcement du département de l’arbitrage, afin de donner à ce dernier un grand ancrage. Nous avons proposé que la Fédération recrute un Directeur de l’arbitrage, qui sera un technicien du domaine, pour organiser le secteur. Si cette mesure est vraiment appliquée, nous pensons que ça va vraiment fluidifier le fonctionnement de la CCA (Ndlr, Commission centrale des arbitres) et du département de l’arbitrage.
Il a aussi été question de répartition, lors des Assemblées générales électives…
Il s’agissait de définir la place du football féminin par rapport au football masculin et le nombre de voix à donner aux Ligues régionales. Sur ces questions, l’Assemblée générale a retenu que le football féminin n’avait pas encore atteint le niveau du football masculin. C’est pourquoi, les Ligues 1 masculines ont 3 voix et celles féminines ont 2 voix. Pour ce qui concerne la répartition des voix, l’Assemblée générale a estimé qu’il fallait garder 3 voix pour les Ligues régionales et 3 voix pour les clubs de D1. En plus de cela, l’Assemblée générale a autorisé que le président de la Fédération ait droit à un Cabinet qui sera composé de son protocole, de son secrétariat et des conseillers qui vont l’aider dans les prises de décision.
Les textes ont été adoptés à l’unanimité par l’Assemblée générale, la crise qui mine la Fédération est-elle désormais résolue ?
Les textes, aussi bons qu’ils soient, ne peuvent être utiles qu’au moment de leur application. Les personnes qui sont chargées de l’application de ces textes doivent montrer carte blanche. Les textes que nous avons adoptés devaient faire en sorte que les crises surviennent de moins en moins dans le football burkinabè. L’Assemblée générale s’est déroulée dans une bonne ambiance et c’est un bon augure que nous aurons moins de crises dans le football burkinabè. Les textes adoptés le samedi 4 mai 2024 sont entrés en vigueur le même jour. Ce sont ces textes qui vont s’appliquer à la vie de la Fédération burkinabè de football et aux élections du Comité exécutif, le 17 août 2024. Pour clore, je voudrais émettre le vœu que l’Assemblée générale du 4 mai 2024 soit celle qui sonne le glas des crises dans notre football. C’est un domaine de passion et je souhaite que chacun puisse mettre un peu d’eau dans son vin et faire en sorte que l’intérêt du football burkinabè puisse primer.
Propos recueillis par Issa SAWADOGO (Collaborateur)