• Le ministre des Finances explique le projet à l’ALT
• Objectif, faire de l’inclusion financière une réalité
• Coût total du budget : 44 milliards FCFA
25 millions USD, soit environ 15 milliards FCFA, tel est le montant obtenu par le gouvernement de transition avec la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA). Cette ligne de crédit a été signée par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, et le Directeur général de la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA), Dr Sidi Ould Tah, en marge des Assemblées annuelles 2023 du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (BM), qui ont eu lieu du 9 au 15 octobre 2023 à Marrakech, au Maroc.
7 mois après la signature de l’accord entre les deux parties, les députés, dans leur rôle de contrôle des actions du gouvernement, ont voulu mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cet accord de prêt entre les deux parties. A ce titre, la Commission des finances et du budget (COMFIB) de l’Assemblée législative de transition (ALT) a auditionné le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective sur le projet de loi portant autorisation de ratification d’un accord de prêt entre le Burkina Faso et la BADEA, pour le financement du Projet de promotion de la finance inclusive pour l’accès des populations à faibles revenus aux services financiers au Burkina (PPFIB). Selon l’argentier du gouvernement, cet accord de prêt de la BADEA s’élève à 25 millions de dollars USD, soit environ 15 milliards FCFA. En compagnie de la ministre déléguée chargée du Budget, Fatoumata Bako/Traore, et d’une équipe technique de son département, Dr Aboubakar Nacanabo a présenté les caractéristiques du financement du projet et donné des éclaircissements aux députés de la COMFIB. Les 15 milliards FCFA obtenus constituent, certes, une bouffée d’oxygène mais ne représentent qu’un quart du budget total pour la mise en œuvre du PPFIB.
D’un coût total estimé à plus de 44 milliards FCFA, ce projet vise, notamment, à renforcer la protection sociale et la résilience des ménages vulnérables et à les inclure dans le circuit économique ; à développer des services financiers de proximité, adaptés, inclusifs et accessibles pour soutenir l’économie locale ; et à mettre en place des mécanismes pertinents, professionnels et d’appuis favorables aux bénéficiaires, ainsi que pour la pérennité des institutions de financement décentralisées.
Sortir un million de Burkinabè de la pauvreté
Les attentes du gouvernement, selon le ministre Aboubakar Nacanabo, est que le projet d’une durée de 10 ans devra, à terme, permettre à 1.032. 000 personnes de bénéficier de financements appropriés pour le développement d’activités génératrices de revenus, dont 60% de femmes ; de former 500.000 bénéficiaires en éducation financière ; de créer 7.500 micros et très petites entreprises (MPTE) et d’améliorer le taux de bancarisation au Burkina Faso de 8 points. Le PPFIB est placé sous la tutelle technique et financière du ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective. Il a pour objectif global de contribuer à l’amélioration des conditions socioéconomiques des populations à la base et l’accès des populations à faibles revenus aux services financiers au Burkina Faso. En rappel, l’inclusion financière est l’ensemble des mécanismes permettant à tous d’accéder et d’utiliser efficacement une gamme de produits et services financiers à des coûts abordables offerts par les institutions saines. Le taux d’inclusion financière au Burkina Faso est encore faible. Dans le souci d’améliorer ce taux, le gouvernement burkinabè est résolument engagé à permettre à une grande majorité de la population d’avoir accès à la digitalisation des paiements. Une inclusion financière qui passe par l’accès au financement des structures des ménages vulnérables et les inclure dans le circuit économique. Pour accélérer l’inclusion financière, le gouvernement de transition a obtenu un prêt de 15 milliards FCFA avec la BADEA, pour le financement du PPFIB.
Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Le PPFIB engrange déjà des résultats
Les 15 milliards FCFA, c’est le montant de cet accord qui devra permettre au Fonds national de la finance inclusive (FONAFI) de poursuivre le financement du PPFIB. Le PPFIB est un programme intégré qui vise l’insertion des populations à faibles revenus dans le circuit économique, à travers la mise en place d’un mécanisme spécifique de financement des activités génératrices de revenus des jeunes et des femmes, des micros et très petites entreprises (MTPE) dans les 13 régions du Burkina Faso. D’un coût global de 44.372.000.000 FCFA, ce projet a déjà bénéficié d’un accompagnement de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) à hauteur de 10.000.000.000 FCFA et de la Coopération suisse pour un montant d’environ un milliard deux cent millions FCFA, sous forme de subvention. La signature de cette convention témoigne une fois de plus de l’engagement de la BADEA à soutenir le Burkina Faso dans ses efforts de développement, en contribuant à l’amélioration de la qualité de vie des populations. En rappel, le FONAFI a bénéficié d’un appui du gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du Fonds de relance économique. Il a obtenu une allocation de 5 milliards FCFA pour accompagner 46 institutions de microfinance. 30% est donné aux institutions de microfinance partenaires comme subvention pour se relancer après la pandémie. Les 70% ont été accordés à 46 services financiers décentralisés (SFD) sous forme de crédit à des taux bonifiés d’environ 3,5% pour l’ensemble de leurs clients fortement impactés par le Coronavirus.