• Doulaye Sanou désormais SG
• Suspension d’exportation de l’or artisanal et semi-mécanisé
• La SONASP, désormais principal comptoir d’achat ?
Ça bouge du côté du ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières. Le Conseil des ministres du 14 février 2024, présidé par le Capitaine Ibrahim Traoré, président de la Transition, chef de l’État, a procédé à des nominations, dont un nouveau Secrétaire général au titre du ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières. Une nomination qui a fait suite à une cérémonie d’installation, ce 22 février 2024, au sein de la Société nationale des substances précieuses, présidée par Yacouba Zabré Gouba, ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières. Ainsi, Doulaye Sanou, ingénieur hydrogéologue, remplace Jean-Baptiste Kaboré à ce poste qui y était depuis le 10 mars 2023.
« Vous avez été nommé au Conseil des ministres du 14 février 2024, ainsi donc, je vous déclare officiellement installé dans vos fonctions. Félicitations et pleins succès », a déclaré Yacouba Zabré Gouba. Tels sont ses propos avant de lui rappeler la mission qu’il aura à remplir pendant sa fonction.
Il tient les commandes en tant que Secrétaire général du ministère. Au regard des défis du secteur minier au Burkina Faso en ces temps-ci, Doulaye Sanou déclare relever ce défi pour l›efficacité de son service et s›engage dans ce secteur pour un Burkina meilleur et prospère. Il n›a pas manqué de saluer les performances et le travail abattu par ses devanciers qui ont œuvré à ce que l’or devienne depuis 2009, le premier produit d’exportation, avec une contribution conséquente au PIB. Il espère aussi bénéficier des conseils et des accompagnements de l’ensemble de son personnel. Il affirme son engagement à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations, à la sécurisation du pays.
Jean-Baptiste Kaboré, Secrétaire général sortant, n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance aux chefs du département, les ministres Simon-Pierre Boussim et Yacouba Zabre Gouba.
Il a, par la suite, souhaité bon service à son prédécesseur et affirme son entière disponibilité à accompagner Doulaye Sanou dans ses fonctions. « Je suis un employé de l’État et à un certain moment donné, on est amené à travailler sur tous les fronts, j’ai trente ans d’expérience et à ce stade, je pense être utile à accompagner pour un secteur minier plus résilient », s’est-il engagé, lors de son allocution.
Une semaine après ce mouvement de cadres, le gouvernement suspend l’exportation minière artisanale. La note, signée du ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières, explique que l’autorisation d’exportation de l’or et des autres substances précieuses de production artisanale et semi-mécanisée est suspendue.
Raison invoquée, le besoin d’assainissement du secteur minier du pays. « Cela traduit la volonté du gouvernement de mieux organiser la commercialisation de l’or et des autres substances précieuses », peut-on lire dans le communiqué.
Des mesures sont prises durant cette période pour racheter l’or détenu par les exportateurs. « Durant cette période de suspension, les acteurs miniers qui disposent de quantités à exporter sont tenus de prendre attache avec la Société nationale des substances précieuses (SONASP), qui se chargera de les payer », précise le communiqué.
Comment se feront les paiements et jusqu’à quand cette suspension va durer ? Pour le moment, on retiendra que la SONASP, créée en août 2023, en remplacement de l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS), devient l’acteur principal dans la gestion des substances précieuses produites au Burkina.
Dans ses missions, il est prévu que la SONASP s’occupe de la production, la commercialisation de l’or et de la transformation. Avec ce communiqué qui suspend l’exportation de l’or produit de façon artisanale et semi-mécanisée, la SONASP se positionne désormais aussi comme une centrale d’achat.
Issaka DIALLA (Stagiaire)
Encadré
Le circuit de la commercialisation de l’or
Il existe plusieurs acteurs intervenant dans la commercialisation de l’or. Il y a les collecteurs d’or. Ce sont des personnes physiques détenant une autorisation délivrée par l’Administration pour l’achat de l’or sur les sites de production artisanale, afin de le revendre aux comptoirs. Aussi, il y a les comptoirs privés qui sont des sociétés commerciales de droit burkinabè, ayant pour objet exclusif l’achat et la vente d’or et des autres substances précieuses de production artisanale et semi-mécanisée au Burkina Faso. Ils s’approvisionnent auprès des collecteurs d’or et des exploitants semi-mécanisés. Ils détiennent une autorisation de l’Administration pour l’exportation ou la vente au Burkina de leur produit. Désormais, il faudra compter sur la SONASP.
