• Plus de 2,6 milliards de francs CFA pour améliorer l’accès au logement
• Et 6,2 milliards de francs CFA pour renforcer la cohésion sociale
• « C’est un très bon projet qui a donné de très bons résultats »
L’Union européenne met en œuvre au Burkina Faso, le Programme d’appui à la stabilisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori-Djibo (OKDD) qui prend en compte le renforcement économique et social. On y retrouve les projets dénommés « Renforcement de la résilience des collectivités territoriales du Burkina Faso face aux déplacements massifs des populations et à la pandémie de COVID-19 » et « Renforcer la cohésion sociale par un soutien multidimensionnel aux personnes déplacées à long terme et aux populations hôtes dans le Sahel et le Centre-Nord au Burkina Faso ». Le premier projet d’un coût de 2,6 milliards FCFA a été mis en œuvre par ONU-Habitat, du 1er octobre 2020 au 30 mars 2023, et le second, qui a nécessité une enveloppe de plus de 6,2 milliards de francs CFA, est mis en œuvre par le Programme alimentaire mondial (PAM), du 1er juillet 2022 au 30 juin 2024.
Une délégation de la Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, conduite par son chef, a effectué une visite terrain, le 12 décembre 2023, à Kaya, dans la région du Centre-Nord. L’Ambassadeur désigné, Daniel Aristi Gaztelumendi, est allé ainsi toucher du doigt les réalisations financées par son institution.
Premier arrêt, le site des logements construits par l’ONU-Habitat. Le projet a permis la réalisation d’une cité de 100 logements pour 1 800 personnes (PDI et ménages hôtes), un forage, une électrification solaire des habitations dans la Commune de Kaya. La réalisation d’un bosquet est également en cours, ainsi que d’autres infrastructures sociales. En se rendant dans les maisons, l’Ambassadeur a pu prendre le pool de la situation des populations bénéficiaires. Cela a été le cas avec Awa Bamogo, une déplacée interne originaire de Dablo, un village de la région du Centre-Nord, situé à une centaine de kilomètres de Kaya. Elle a dû squatter l’ombre des arbres presque deux ans, avant d’avoir accès à un logement construit en matériaux définitifs. En traduisant sa reconnaissance à son hôte pour son nouveau toit, elle plaide pour l’extension de la capacité d’accueil pour satisfaire les 15 membres de sa famille qui occupent les 20 mètres carrés. Son voisin, Saïdou Sawadogo, et sa famille forte de 15 personnes, connaissent également la même exiguïté mais ne tarissent pas d’éloges pour leurs bienfaiteurs. Ayant fui Arbinda, une localité située à environ 280 km de Kaya, ils ont vu leur précarité se réduire avec la construction de ces logements. De manière concrète, le projet a permis la réalisation d’infrastructures similaires dans deux autres villes du Centre-Nord (Kongoussi, Tougouri) et une du Sahel (Dori).
« Les résultats sont visibles et palpables. C’est un partenariat exceptionnel. Ce qui m’a surtout frappé, c’est la résilience, le courage des gens que j’ai pu rencontrer. C’est extraordinaire de voir comment les Burkinabè s’entraident. C’est un très bon projet qui a donné de très bons résultats ».
Après les logements, Daniel Aristi Gaztelumendi et sa délégation sont allés constater la contribution de leur financement à la réalisation de la cohésion sociale à long terme parmi les personnes déplacées ciblées et leurs communautés d’accueil dans la localité. Comme réalisations, il y a, entre autres, la planification communautaire, la réalisation d’ouvrages de franchissement, des jardins maraîchers et des formations pour les femmes. Ce projet, mis en œuvre par le PAM, a opté pour un processus participatif, afin d’impliquer davantage les bénéficiaires. « C’est très innovant. Cela permet de faire de telle sorte que les populations arrivent à identifier des défis communs et à construire une vision de solutions communes », explique Elvira Pruscini, représentante du PAM.
Au secteur 2 de Kaya, des bénéficiaires étaient d’ailleurs mobilisés autour des focus groupes, avec un invité spécial : la Délégation de l’Union européenne. Les membres de la délégation et les équipes du PAM ont pris part aux discussions et à une séance de démonstration de fabrication de savon.
Pour l’Ambassadeur désigné, Daniel Aristi Gaztelumendi, ce fut une journée de découverte du travail abattu par ses partenaires et de la résilience des bénéficiaires.
Moumouni SIMPORE
Encadré
«C’est la communauté qui a travaillé pour obtenir les résultats. Nous, on est content de pouvoir aider un petit peu. Il y a toujours moyen pour nous de mieux faire », Daniel Aristi Gaztelumendi.o