Les oiseaux de mauvais augure ont vite fait d’annoncer la prise de la ville de Djibo dans le Sahel. Certains avaient même dévoilé l’identité des assaillants « le Jnim ». Il a fallu juste attendre le lendemain pour comprendre que l’assaut inédit sur la capitale de la province du Soum avait échoué au prix d’une riposte héroïque des Forces de défense et de sécurité, aidées par les VDP. Face à une déferlante, plusieurs centaines de terroristes, lourdement armés, l’ennemi a été repoussé. L’ampleur des moyens humains et matériels de l’attaque et les stratagèmes mis en place pour déjouer la vigilance de la surveillance aérienne montrent très bien que cet assaut perpétré contre Djibo était d’une importance évidente dans l’agenda des terroristes, qui n’arrêtent pas de subir des revers sur l’ensemble du front. Djibo est l’une des premières villes martyr du terrorisme au Burkina. C’est la première à avoir subi le blocus pendant plusieurs mois, sous le joug des bandes armées. Ils ont voulu rebeloter, ils ont échoué. En face, il y a désormais une armée, mieux équipée et articulée pour faire face à la menace. Assurément, c’est un tournant dans la guerre. Malgré leur nombre, leur puissance de feu ne leur a pas permis de prendre Djibo ni le camp militaire. Il y a eu des pertes de notre côté, certes. Mais notre devise n’est-elle pas la patrie ou la mort?
Abdoulaye TAO