• 14 000 hectares emblavés sur 11 000 prévus
• Résultats probants à Matourkou et à Farakoba
• «L’objectif final, c’est booster au maximum la production agricole… »
L’Initiative présidentielle pour la production agricole (IPPA) 2023-2024 a été adoptée en Conseil des ministres du 31 mai 2023. Cette initiative d’un coût de plus de 22 milliards FCFA comprend trois composantes. La première composante est l’initiative d’urgence pour l’intensification de la riziculture qui devait concerner 4 000 hectares. La deuxième composante est le Programme alimentaire militaire du Burkina, qui va mobiliser 3 500 hectares, et la composante 3, la production de défense de la patrie contre l’insécurité alimentaire, qui va concerner aussi 3 500 hectares. Cette initiative présidentielle va mobiliser plus de 1000 militaires, plus de 2000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et plus de 4 000 personnes déplacées internes (PDI). Cette volonté du chef de l’Etat, portée par le Bureau national des grands projets, une structure rattachée à la Présidence du Faso, devrait permettre une production d’environ 190 000 tonnes de céréales et de légumes sur plus de 11 000 hectares.
Au sortir de la saison des pluies, l’heure est donc au bilan dans les zones qui ont été touchées par ce projet.
A l’Ecole nationale de formation agricole de Matourkou (ENAFA) et à la Station agricole de Farakoba, dans la région des Hauts-Bassins, le travail a porté fruit, comme on l’a constaté dans la matinée du 09 octobre 2023. L’ENAFA qui s’étend sur 1400 hectares, dont 700 sont exploitables, s’est engagée dans l’IPPA, à travers une convention où chaque partie a pris des engagements. « Au regard de la disponibilité de la ressource foncière, nous avons décidé d’emblaver au total 120 hectares, dont 90 hectares de maïs et 30 hectares de niébé. Quand on regarde la physionomie des cultures, nous nous attendons à une bonne récolte », s’est réjoui Dr Issa Wonni, Directeur général de l’ENAFA. Le Bureau national des grands projets dont relève l’IPPA a mis à la disposition de l’ENAFA des intrants, de la fumure organique et les engrais minéraux. L’école a participé au défrisage, au labour et à l’entretien des cultures. Deux variétés, le Semax 5 et Bondofa, ont été utilisées pour le maïs et seule la variété de niébé Komkalé sémée. Ces exploitations agricoles qui sont arrivées au stade de la maturité ont fait l’objet d’une opération de récolte qui a mobilisé l’ensemble du personnel et des stagiaires de l’ENAFA de Matourkou à partir du jeudi 12 octobre 2023. A terme, c’est une production d’au moins 400 tonnes de maïs et d’environ 25 tonnes de niébé qui est attendue sur ces sites.
La Station agricole du Farakoba, dans la province du Houet, relevant de l’Institut de l’environnement et de recherche agricole (INERA), participe à l’IPPA en sa double qualité de station de recherche et de zone de production. Une partie de ses 500 hectares de superficie a été exploitée pour la production de maïs et de niébé, sous la supervision des techniciens de la maison, et des habitants des alentours ont servi comme main d’œuvre. Des expérimentations sur les variétés de riz hybride ont abouti à des résultats promoteurs. Ces variétés sont plus performantes que celles existantes, avec un rendement allant de 8 à 9 tonnes par hectare et ont la particularité d’être plus résistantes à la sécheresse et aux parasites, avec un meilleur goût à la préparation. Après la saison, plusieurs sites s’apprêtent, avec ces périmètres irrigués, à produire du blé et du riz. o
Moumouni SIMPORE
