• Environ 98 milliards FCFA pour le projet
• Démarrage prévu avant 2025
• Entre 7 à 11 milliards FCFA d’économie
C’est connu, le Burkina Faso n’est pas un pays producteur de pétrole et par conséquent, trop dépendant des pays côtiers comme le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Ghana pour importer son hydrocarbure. Dans le souci de réduire cette dépendance dont les charges liées au transport des produits pétroliers à partir des infrastructures routières et ferroviaires grèvent les régies de recettes, l’Etat burkinabè a décidé d’explorer l’option pipeline. Une première pour le pays des Hommes intègres dont le choix de la construction dudit pipeline est porté sur le Ghana.
Depuis le 15 septembre 2023, le projet de construction du pipeline est entré dans sa phase de démarrage. En effet, il ressort des propos du Directeur de cabinet du ministre en charge de l’énergie, Yaya Sankara, lors de la rencontre de travail entre les parties prenantes sur ledit projet, que le lancement des travaux est prévu pour fin septembre 2023 et la mise en œuvre avant 2025. Au préalable, les gouvernements du Ghana et du Burkina Faso ont signé, en août 2023, un mémorandum pour la construction du pipeline Bolgatenga-Pô.
Un dépôt de stockage d’environ 60.000 m3 à Pô
Pour la construction dudit projet jugé stratégique, l’Etat burkinabè a mobilisé la somme d’environ 98 milliards FCFA. Le gouvernement révèle que le pipeline Bolgatenga-Pô aura une durée de vie de 30 ans, avec une longueur de 85 km, dont 35 km au Burkina Faso, avec la construction d’un dépôt de stockage d’environ 60.000 m3 à Pô. En termes de rentabilité économique, sa réalisation permettra à l’Etat d’économiser entre 7 et 11 milliards FCFA. Autres avantages, le pipeline va permettre l’augmentation de l’autonomie en fuel du pays. Il y a aussi la réduction du coût du transport des liquides inflammables, la réduction des dangers de route pour les camionneurs, la préservation de l’environnement, la création d’environ 100 emplois, entre autres.
Au regard de l’importance stratégique du projet pipeline, plusieurs départements ministériels, ainsi que la Présidence du Faso sont impliqués. Le Directeur de cabinet affirme que ce projet s’inscrit dans la ligne de promotion de l’efficacité énergétique, à travers la réduction de l’impact environnemental et la sécurisation du transport routier des produits pétroliers.
Que devient la construction de la ligne ferroviaire Burkina Faso-Ghana ?
Avant 2025 pour que le pipeline arrive à Pô, ville située à 100 km de Ouagadougou, il y a un autre grand projet tout aussi stratégique pour le Burkina Faso, celui de la ligne ferroviaire Burkina Faso-Ghana. Selon nos informations, si la partie ghanéenne est très avancée sur le projet, avec 90% de travaux achevés, celle burkinabè traine les pas. Au premier trimestre 2022, l’Etat burkinabè était toujours au stade de dépouillement des entreprises à même de réaliser le projet. A l’issue de cette étape, les offres financières de deux sociétés que sont Frontline capital Advisor et African Global Developpement SARL devraient être étudiées par le comité conjoint d’experts du Burkina Faso et du Ghana. Malheureusement, depuis cette date, c’est le statu quo qui est observé autour du projet. Les changements politiques sont-ils passés par là ? Possible, avec les deux coups d’Etat enregistrés en 2022.
Il faut rappeler que la ligne ferroviaire Burkina Faso-Ghana est d’une longueur de 1.102 km, dont 320 km de long sur le territoire burkinabè. Le projet est évalué à 4,7 milliards d’euros, avec une rentabilité économique basée sur un trafic passager estimé de 2 à 3 millions de passagers par an et des prévisions de transports estimées entre 7 et 17 millions de tonnes par an. Le futur train devrait avoir une vitesse de 160 km/h pour les voyageurs et 120 km/h pour les marchandises. La phase des travaux de construction devrait permettre la création de 30.000 emplois directs et indirects et d’améliorer des activités économiques de chaque ville qui dispose d’une gare sur le tracé.
Ambéternifa crépin SOMDA
Encadré
L’Iran, partenaire stratégique ?
Le 5 septembre 2023, la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, était en visite d’amitié et de travail à Téhéran en Iran. « Pendant notre rencontre avec la ministre burkinabè des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, nous avons réaffirmé notre décision de construire une raffinerie avec la participation de spécialistes des deux pays et d’entamer les exportations de produits pétroliers », a déclaré le ministre iranien du Pétrole, Javad Oji, dont la déclaration a été relayée par l’agence Shana citée par TASS. D’après ce dernier, les parties prenantes sont tombées d’accord pour que l’installation envisagée soit approvisionnée grâce à du brut iranien, le Burkina n’étant pas un pays producteur d’hydrocarbures.
Aucun détail précis n’a filtré quant aux modalités financières des potentiels contrats pétroliers qui interviendront entre les deux États.