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Effort de guerre: les Burkinabè toujours mobilisés

• Les contributions volontaires en hausse

• Les taxes représentent 88% du montant encaissé

• La gestion des fonds sous l’œil de l’ASCE-LC

En signant le décret promulguant la loi instituant une contribution spéciale sur la consommation de certains produits et services, le Capitaine Ibrahim Traoré a eu le nez creux. A la conception du Fonds de soutien patriotique (FSP), toutes les contributions étaient volontaires. Une donne qui a changé depuis le 20 juillet. Ainsi, aux contributions spontanées, la Transition a rajouté des contributions obligatoires (taxes), perçues sur certains produits. Et le résultat est visible. En témoigne la 3e session ordinaire du Conseil d’orientation du FSP, tenue le 4 septembre 2023.  Au cours de cette rencontre, Nicolas Kobiané, président du comité de gestion du Fonds, a fait le point de la collecte. Ainsi, à la date du 31 août 2023, le montant des ressources mobilisées au profit du FSP est de 34.980.743.686 FCFA, dont 30.980.517.089 FCFA encaissés et 4.000.226.597 FCFA en attente d’encaissement sur le compte du FSP. Ce montant représente les prélèvements effectués sur certains produits importés, dont les téléphones mobiles, et Canal+ Burkina. Plus concrètement, pour ce dernier trimestre (3 juin au 31 août 2023), 10,21 milliards FCFA ont été encaissés, contre 20 milliards pour l’ensemble des mois déjà écoulés. Plus clairement, la tendance des Burkinabè à soutenir l’effort de guerre se maintient, avec une moyenne de 10 milliards FCFA par trimestre. Une tendance portée par l’instauration de taxes qui représentent à elles seules 88,53% des encaissements au niveau du FSP. Ces prélèvements sont effectués, entre autres, au niveau de la Brakina/Sodibo (70%), les produits importés (11,51%), Mabucig (3%), Libs Brasserie (1,08%), Dafani (0,74%), Twellium industries (0,70%), Africa food and drink industry (0,67%), Afridia Industries (0,03%). Ces impôts, institués, ont permis d’injecter dans le panier de la lutte contre le terrorisme, 7,67 milliards  FCFA en 3 mois de prélèvement. Montant dans lequel, les consommateurs de Brakina ont été les plus grands consommateurs, avec 5,55 milliards FCFA de contribution.

Les contributions volontaires, loin de s’essouffler, continuent d’affluer. Elles représentent 8% des encaissements à la date du 31 août 2023. Sur les 1,72 milliard FCFA encaissés, les personnes morales ont donné 1,5 milliard FCFA. Ce qui témoigne de l’engagement des Burkinabè dans l’initiative de soutenir la patrie.

« Le succès de cette mobilisation financière sera un indicateur de l’engagement des Burkinabè à se sortir de cette guerre », affirmait L’Economiste du Faso, dans son premier numéro de mars 2023. En effet, il faut de l’argent et surtout beaucoup de milliards FCFA pour que l’Etat continue de fonctionner et que les FDS et les VDP massivement recrutés ne manquent de rien en termes d’équipements, de logistique et de solde. Le message est visiblement passé, puisque les montants des contributions volontaires ne font que grossir.  Les Burkinabè ont pour la période du 3 juin à 31 août 2023, mobilisé 1,7 milliard FCFA, contre 774 millions de janvier au 3 juin 2023.

Cette session du FSP a permis aussi de faire le point des principales activités menées au cours du mois de mai à août, de dresser la situation financière du Fonds et d’examiner et valider le projet de rapport de gestion. Pour la situation d’encaissement à la date de la précédente session du comité d’organisation du FSP, on note de ce fait une hausse de 49,29%.

De l’avis du ministre de l’Economie, de la Finance et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo, ces contributions ont connu une amélioration considérable. « Après 06 mois, les Burkinabè ont compris la nécessité pour chacun d’apporter sa contribution à la construction de la Nation, surtout dans cette période difficile que nous traversons », s’est-il réjoui. Le ministre a, par ailleurs, invité les Burkinabè à accompagner davantage les autorités, à contribuer au Fonds de soutien patriotique pour au moins deux raisons : « la paix n’a pas de prix » et « aucune activité ne peut vraiment marcher dans une situation d’insécurité ».

Sur la gestion de ce Fonds, un courrier a été envoyé à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) pour qu’elle vienne procéder aux contrôles de ce qui a été déjà fait sur les (6) mois. La transparence dans la gestion du Fonds de soutien patriotique, sa consolidation et sa mobilisation restent des défis auxquels le Conseil d’orientation du Fonds de soutien patriotique est confronté. « Aujourd’hui, le plus important, c’est de faire en sorte que les volontaires pour la défense de la patrie, qui sont sur le terrain, soient dans de bonnes conditions et qu’ils puissent faire face à l’ennemi. On va travailler à améliorer les questions liées aux aspects administratifs pour qu’il y ait beaucoup de flexibilité et d’agilité dans les actions tout en mettant le maximum de transparence », a rassuré le ministre en charge de l’économie, Aboubakar Nacanabo.

ESS et Albertine ZAGRE (Stagiaire)

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