• +20% entre mai et juin 2023, selon la DGEP
• Soit une enveloppe de 37 milliards FCFA
• Contre une note de 25 milliards FCFA pour les importations
+37,6 milliards FCFA engrangés en un mois via les activités d’exportation. C’est ce que révèle le rapport de suivi des indicateurs de l’économie et du développement du mois de juin 2023 de la DGEP. Le document qui suit l’évolution de la conjoncture économique nationale renseigne que les exportations des principaux produits suivis sont en hausse de 20,3% en mai 2023 par rapport au mois précédent.
Parmi les produits les plus rentables pour le pays en mois, on retrouve en tête, l’exportation d’or. Si selon les statistiques de la DGEP, la production industrielle d’or fin de 4,809 tonnes est en hausse de 14,2% par rapport au mois précédent, la production d’or fin, quant à elle, a chuté. Ainsi, à fin mai 2023, la production totale d’or fin est de 22,956 tonnes, contre 25,670 tonnes à fin mai 2022, soit une baisse de 10,6%. Une baisse qui tient principalement de la baisse de la production des mines de Semafo Boungou SA (-22,9%), d’Essakane SA (-12,2%), de Houndé Gold (-3,8%), de Somisa (-2,8%) et de Bomboré (-2,6%). Malgré ces statistiques, l’exportation d’or est en hausse de 44,6 milliards de francs CFA (+31,1%).
Après l’or, c’est le coton qui tire l’exportation à la hausse. Pour le mois de mai 2023, c’est 3,5milliards FCFA qui ont été enregistrés en plus, soit une hausse de plus de 20%. Le coton est le deuxième produit exporté et a contribué, en 2022, à 8,5% des exportations totales en valeur. Une belle réalisation que le gouvernement de transition entend poursuivre. En début juillet, l’Association interprofessionnelle du coton (AICB) a fixé les nouveaux prix de cession des engrais aux agriculteurs pour le compte de la nouvelle campagne 2023/2024, à la suite d’une assemblée générale qui s’est tenue le 30 juin dernier. La filière burkinabè table sur un rebond de 60% de sa production de coton graine à 646.500 tonnes en 2023/2024. Dans le cadre de cette perspective, l’Exécutif avait annoncé, le 21 juin dernier, une subvention de 17 millions $ pour faciliter l’accès des agriculteurs aux intrants agricoles.
Pour atteindre cet objectif, il faudra relever le défi des intrants. Au Burkina Faso, la FAO estime que plus de la moitié du stock d’engrais chimique utilisé chaque année est dédiée à la production cotonnière. En 2021, le pays a été le 6e consommateur d’engrais en Afrique de l’Ouest, derrière le Nigeria, le Ghana, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Bénin, avec plus de 255.000 tonnes, d’après les données du Centre international de développement des engrais (IFDC). Pour cette campagne, selon les informations de l’AICB, le prix des engrais a flambé. Par exemple, le sac de 25 kg de NPK sera désormais échangé à 26.168 francs CFA, soit une hausse de 85 % par rapport au tarif de 14.953 francs CFA en vigueur un an plus tôt.
Le 3e produit du trio est le karité (graine et beurre), avec une augmentation de 600 millions F CFA, soit une hausse de 438% par rapport au mois précédent. Est-ce les premiers signes de la labélisation de ce produit ? Le Burkina exporte en moyenne 15.000 tonnes par an. Il représentait plus de 34 milliards FCFA en 2020.
Le pays exporte beaucoup le beurre dans plusieurs pays à travers le monde, notamment, vers la France, le Ghana, la Malaisie, les Pays-Bas et l’Allemagne et des amandes en grande partie vers le Danemark, le Ghana, le Togo et l’Inde. Les produits cosmétiques sont surtout envoyés au Togo, en France et aux États-Unis.
Si ces évolutions d’un mois à l’autre sont positives, il revient de relativiser. L’évolution annuelle de ces produits d’exportation montre une tendance à la baisse imputable à la baisse des exportations d’or de 61,3 milliards de francs CFA (-42,8%), du coton de 21,5 milliards de francs CFA (-126,9%), de la noix de cajou de 2,6 milliards francs CFA (-12,3%) et du karité de 0,7 milliard de francs CFA (-566,5%) conjuguée à l’arrêt de la production du zinc.
La différence est plus nette quand on compare les évolutions mensuelles à celles annuelles. Ainsi, les exportations totales du mois de mai 2023 se chiffrent à 304,5 milliards de francs CFA, contre 200 milliards de francs CFA le mois précédent, en hausse de 52,3%. Et en glissement annuel, les exportations totales baissent de 19,7 milliards de francs CFA (-6,1%).
En mai 2023, la principale destination des exportations demeure l’Europe, avec 57,2% de la valeur totale des exportations, avec toujours la Suisse comme principal partenaire (53,4%). L’Afrique occupe la deuxième place avec 29,8% dont le premier pays est la Côte d’Ivoire (21,9%). L’Asie occupe la troisième position avec 11,6% dont le premier pays est le Singapour (2%). Les exportations vers l’Amérique représentent 1,5% du total des exportations, dont exclusivement les USA (1,5%).
NK
Brève
Situation monétaire
Le volume des crédits octroyés augmente de 10%
La masse monétaire connait une embellie de 40,4 milliards de francs CFA (+0,8%) en ressortant à 5.419 milliards de francs CFA à fin avril 2023, contre 5.378,7 milliards de francs CFA à fin mars 2023. Cette poussée résulte de la progression des actifs extérieurs nets de 73,5 milliards de francs CFA (+4,4%) et de la reprise des créances intérieures de 63,7 milliards de francs CFA (+1,5%). Elle est atténuée par la hausse des passifs à caractère non monétaire de 114,9 milliards de francs CFA (+9,7%). L’accroissement de la monnaie est retracé uniquement dans sa composante « circulation fiduciaire » (+41,4 milliards de francs FCFA, soit +4,8%), les autres composantes sont restées quasi stables.
Les créances sur les autres secteurs (créances sur l’économie) ressortent à 4.059,2 milliards de francs CFA à fin avril 2023, contre 3.984,5 milliards de francs CFA à fin mars 2023, soit une progression de 74,7 milliards de francs CFA (+1,9%).
S’agissant des créances nettes sur l’Administration centrale (CAC), elles connaissent une amélioration de 11 milliards de francs CFA, passant de 333,1 milliards de francs CFA à fin mars 2023 à 322,1 milliards de francs CFA à fin avril 2023. Cette évolution est imputable aux banques (-39,6 milliards de francs CFA).
Le volume des crédits octroyés au cours du mois de mars 2023 s’accentue. Il augmente de 14,9 milliards de francs CFA (+10,3%) par rapport au mois précédent, passant de 145,1 milliards de francs CFA à 160,1 milliards de francs CFA. Comparé au même mois de 2022, le volume des crédits recule de 50,2 milliards de francs CFA, en baisse de 23,9%.