Des ressortissants burkinabè rapatriés du Ghana voisin entre le 11 et le 12 juillet. Les autorités ghanéennes ont certainement leurs raisons (sécuritaires ou purement administratives). Mais qu’importe, l’incident choque une partie de notre opinion, parce que les personnes concernées sont nécessiteuses et ont certainement besoin d’une prise en charge qu’elles n’ont pas encore chez elles du fait de l’insécurité. Tout comme l’agence de l’Onu en charge des réfugiés, qui a demandé aux autorités ghanéennes de «mettre fin à ces expulsions qui constituent une violation du principe de non-refoulement, et à garantir l’accès au territoire et l’asile aux ressortissants du Burkina Faso en quête de protection internationale». Cet incident est un véritable test de solidarité humanitaire entre voisins, en espérant qu’il ne contribue pas à crisper les relations diplomatiques entre les deux pays. Nos autorités devraient donc faire profil bas et faire du mieux qu’elles le peuvent pour réinstaller ces personnes déplacées. Elles sont d’abord sous leurs responsabilités. Cependant, cette attitude du Ghana contraste avec celle de la Côte d’Ivoire qui, après valse-hésitation, a décidé d’être pragmatique dans la lutte contre le terrorisme et dans la prise en charge des déplacés. Abidjan a offert du matériel militaire au Burkina Faso et a ouvert un camp pour accueillir des réfugiés. Et c’est tout à l’honneur du président ivoirien.
Par Abdoulaye TAO