Visages patibulaires pour les uns, faces angéliques pour les autres. Leurs points communs : ennemis du Burkina Faso qui endeuillent des familles depuis quelques années. Les renseignements ont réussi à mettre un visage sur chaque nom et demande désormais à la population de contribuer à leur arrestation en les dénonçant auprès des autorités.
Les primes qui sont assorties à ces avis de recherche sont mirobolantes et ont de quoi amener certaines personnes à s’improviser en chasseurs de primes : une sorte de patriotisme mercantile et le jeu en vaut la chandelle, avec tous les risques, y compris pour les chasseurs…, ainsi que d’éventuels dérapages.On vient d’en avoir un aperçu dans la ville de Bobo-Dioulasso, à travers une interpellation houleuse d’un VDP qui a eu le malheur d’avoir les traits similaires à un des terroristes recherchés. Il a échappé de justesse au lynchage public. Tout comme les trois pasteurs de Satiri, soupçonnés d’être des terroristes, qui ont eu la vie sauve grâce à l’intervention d’un policier qui les a conduits au commissariat pour vérification.
Voilà ce à quoi chaque Burkinabè est désormais exposé : être accusé à tort. Il faudra bien expliquer aux populations qu’il s’agit de renseigner les forces de sécurité et les laisser faire leur job. On peut, cependant, apprécier le fait que les gens sont aux aguets. Le message est donc passé.
Par Abdoulaye TAO