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Inflation: tendance à la baisse dans l’Union

• Il est de 4,6% en avril 2023

• La BCEAO maintient ses taux directeurs

• Des perspectives favorables pour la zone

L’inflation a enfin baissé. C’est ce qu’a annoncé Claude Kassi Brou, président du Comité de politique monétaire de la BCEAO, le 7 juin 2023, à l’occasion de la 2e réunion de sa structure, pour cette année 2023.

« L’inflation dans les pays de l’Union a en effet baissé. Le taux d’inflation est passé de 8,4% en septembre 2022 à 5,7% en mars 2023 et 4,6% en avril 2023. Ce recul a été soutenu par les bons résultats de la campagne agricole 2022/2023, la réduction des coûts de l’énergie, ainsi que les mesures de politique monétaire prises par la Banque centrale et les efforts des Etats pour lutter contre la vie chère », peut-on lire dans le communiqué publié par la BCEAO.

La principale mesure adoptée par la BCEAO pour contrer l’inflation a été le relèvement des taux directeurs de la banque. L’objectif étant de réduire la masse monétaire, pour lutter contre l’inflation. En gros, rendre le crédit plus cher. Si l’inflation est trop élevée, en raison d’une demande plus forte que la quantité de biens et de services disponibles, la Banque centrale peut augmenter les taux pour rendre le crédit plus cher. L’économie ralentira, les anticipations d’inflation se normaliseront et l’inflation renouera avec des niveaux plus faibles. Cette politique, entamée depuis juin 2022, a commencé à porter des fruits. Et les perspectives sont bonnes. « Sur les périodes à venir, l’inflation devrait continuer à baisser pour revenir en dessous de 3%, conformément à l’objectif visé par la Banque centrale ».

C’est dans ces conditions que lors de sa 2e réunion de l’année, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangé le principal taux directeur. Celui-ci avait été fixé à 3% depuis le 16 mars 2023. Dans le communiqué, à l’issue de la rencontre, on retient aussi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal est lui aussi maintenu à 5%.

Au cours des mois à venir, le Comité de politique monétaire analysera l’évolution de l’inflation et les conditions de financement des économies et prendra, si nécessaire, les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire de la zone. 

En guise de perspectives, la BCEAO affirme que « la bonne tenue de l’activité dans l’ensemble des secteurs laisse augurer, pour l’année 2023, une croissance robuste projetée à 6,3%, après 5,9% en 2022.  « Au niveau de nos comptes extérieurs, les actions menées par la Banque centrale ont permis de contenir les pressions observées en 2022 et en début d’année 2023. Le niveau des réserves en avril et en mai 2023 demeure adéquate pour couvrir nos importations de biens et services. Sur les périodes à venir, la hausse des exportations, les mobilisations de ressources extérieures des Etats auprès des partenaires, ainsi que les mesures prises par la Banque centrale pour améliorer le profil du rapatriement des recettes d’exportation devraient consolider cette tendance », a affirmé Jean-Claude Kassi Brou,  président du Comité de politique monétaire de la BCEAO, lors de son allocution, à l’occasion de la réunion.

NK

 

Encadré

Prévisions macroéconomiques à moyen terme

Au cours de la réunion, le Comité a examiné le rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA. Ce rapport, élaboré par les services de la BCEAO, donne la synthèse de l’évolution récente de l’environnement international et interne, ainsi que les perspectives.

Selon le document que L’Economiste du Faso a pu consulter, les projections macroéconomiques dans l’Union demeurent globalement favorables, malgré la persistance de certains facteurs de risques baissiers. Pour l’année 2023, les projections de la Banque centrale tablent sur une augmentation de 6,5% du PIB de l’Union, en termes réels. L’activité économique serait portée par les secteurs tertiaire et secondaire. L’accroissement des productions extractives, consécutif, notamment, au démarrage vers la fin de l’année de la production pétrolière et gazière au Sénégal, devrait soutenir la dynamique du secteur secondaire. La consolidation des activités commerciales et des services, ainsi que l’augmentation de la production agricole, en raison de la poursuite de la mise en œuvre, dans la plupart des pays, de programmes visant à améliorer les rendements des principales spéculations et des produits vivriers seraient bénéfiques pour la croissance.

Selon l’analyse des emplois du PIB, l’expansion économique en 2023 serait portée par la consommation finale. Le taux d’investissement public passerait de 8,2% en 2022 à 7,7% en 2023. Celui du privé ressortirait à 18% en 2023, contre 19,5% en 2022. 

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