• Plus de 3 milliards de dollars en engagements nets à ce jour
• Trois nouveaux projets de 460 millions de dollars approuvés
• 120 milliards FCFA décaissés depuis janvier
Dans le cadre de la mise en œuvre de ses politiques et programmes de développement, le Burkina Faso, avec l’aide des partenaires au développement, met en œuvre un ensemble de projets et programmes, dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations. Les projets et programmes s’exécutent actuellement dans un contexte national et régional difficile, marqué par une double crise sécuritaire et humanitaire dont l’impact sur la gestion du portefeuille est considérable.
La Banque mondiale, partenaire de développement du Burkina Faso, a de ce fait pris des mesures pour s’adapter à ce contexte tout en continuant à mobiliser des ressources pour répondre au contexte d’urgence et de prévention de conflits. Depuis 2020, un forum de haut niveau entre la Banque mondiale et le Burkina Faso permet d’échanger sur les aspects stratégiques et opérationnels nécessaires à l’amélioration de la performance du portefeuille des projets et programmes financés par la Banque mondiale.
Malgré la situation politique qui s’est traduite par un trimestre de pause sur les décaissements, le Burkina Faso dispose de flux importants de ressources qui constituent des opportunités de relance économique et de solutions aux différentes crises. Le portefeuille des opérations a pratiquement doublé en quatre ans. Les engagements nets sont ainsi passés de 1,7 milliard de dollars américains en 2018 à plus de 3 milliards de dollars américains à ce jour.
Avec trois nouveaux projets d’un montant global de 460 millions de dollars américains, qui viennent d’être approuvés par le Conseil d’administration et dont les accords de financement seront signés dans les prochains jours, le portefeuille passera à 3,546 milliards de dollars américains, dont plus de milliards de trésorerie disponible. Par ailleurs, depuis la reprise des décaissements en fin janvier 2023, un montant total de plus de 200 millions de dollars, soient 120 milliards FCFA, a été décaissé sur les différents projets et programmes au moment où 3,5 millions de Burkinabè sont menacés par l’insécurité alimentaire et plus de deux millions de déplacés internes ont été recensés.
« C’est notre volonté de rester engagée aux côtés du gouvernement et des populations qui a dicté le réengagement rapide de la Banque mondiale en janvier 2023, à la suite de l’évaluation du cadre juridique et institutionnel et la mise en cohérence de nos interventions avec les priorités de la Transition et notre approche centrée sur les populations », a indiqué Maïmouna Mbow Fam, Représentante-résidente de la Banque mondiale au Burkina.
En se réunissant le 19 mai 2023, pour la revue conjointe du portefeuille, les deux parties, le gouvernement et la Banque mondiale, ont porté la réflexion sur le thème : « La performance du portefeuille dans un contexte de fragilité : quelle approche transformationnelle pour l’atteinte des résultats et un impact à l’échelle ». Ce thème a permis d’aborder la problématique d’une adaptation des projets et programmes à ce contexte changeant et volatile et partant, des principaux goulots d’étranglement du portefeuille.
Il s’est agi de trouver une approche territoriale adaptée et synchronisée pour une exécution des activités dans les zones affectées par l’insécurité, l’application d’instruments et des pratiques permettant d’agir au plus vite, afin d’obtenir des résultats rapides pour les populations les plus vulnérables. « Nous devons revoir notre mode opératoire dans ce contexte particulier, si nous voulons être impactant », a d’ailleurs résumé Maïmouna Mbow Fam.
Moumouni SIMPORE
Encadré
Approche territoriale, l’utilisation du P4R et la gestion des projets
Les travaux encadrant la revue conjointe du portefeuille du 19 mai 2023 se sont déroulés en plénière et les participants se sont prononcés à travers trois sous-thèmes :
L’approche territoriale intégrée comme une réponse multisectorielle pour délivrer les services publics aux citoyens et assurer la continuité de la mise en œuvre des projets et programmes dans les zones à risques, grâce à une planification adaptée au contexte d’insécurité et une flexibilité des modalités de mise en œuvre ;
L’utilisation de l’instrument Programmes pour Résultats connu sous son acronyme anglais « P4R » pour opérationnaliser la gestion axée sur les résultats, à travers la préparation et la mise en œuvre de programmes structurants qui allient réformes sectorielles et investissements ;
Le renforcement des systèmes nationaux de gestion des projets et programmes, de procédures de gestion financière, de la passation des marchés et de gestion des risques environnementaux et sociaux qui sont utilisés pour la mise en œuvre des P4R.
Désormais, les deux parties ont convenu de la nécessité de s’adapter au contexte d’urgence en adoptant des approches plus agiles et des procédures d’exécution plus flexibles qui permettront d’obtenir des résultats rapides.