Economie

Finances: attention à la contagion !

• Prévenir la crise de liquidités

• Le marché des titres s’essouffle-t-il ?

• La riposte de la BCEAO attendue

Ce n’était pas la super forme sur le marché des titres de l’Umoa cette dernière semaine. Les investisseurs semblent être dans l’expectative. Les reports d’émissions d’Obligations et de Bons de Trésor se multiplient.  Les opérations qui sont réalisées peinent à être totalement couvertes et les performances des Etats restent modestes.

Au niveau des reports, sont concernées l’émission simultanée des Bons et Obligations assimilables du Trésor (OAT) du Mali, du 22 mars 2023, portant sur un montant de 25 milliards FCFA ; celle du Bénin, d’un montant de 30 milliards FCFA. Coté opération maintenue mais qui aura été un échec surprenant est celle de la Côte d’Ivoire. Le pays était à la recherche de 85 milliards FCFA, le 21 mars 2023. Le marché a été pratiquement aphone aux Bons et Obligations du Trésor ivoirien.

Seulement 8 milliards FCFA lui ont été proposés. Très loin du montant sollicité, le Trésor n’a donc retenu aucune offre.  C’est peut-être cette douche froide infligée par le marché au poids lourd économique de la région qui a calmé les ardeurs des Directions générales du Trésor du Bénin et du Mali, qui ont, par prudence, reporté leurs émissions.

La semaine d’avant, soit le 17 mars 2023, le Trésor ivoirien avait pourtant réussi une opération de 80 milliards FCFA, le Niger aussi avait réussi la sienne en levant 34 ,6 sur 35 milliards FCFA. Le Burkina Faso, quant à lui, contre-performait en levant juste 10 milliards FCFA sur 30 milliards FCFA recherchés.

Les observateurs vont surveiller de près les émissions de titres publics des Etats de la semaine du 27 au 31 mars 2023. Comment va réagir le marché aux quatre émissions prévues au programme. Le montant total recherché est de 195 milliards FCFA.  La Côte d’Ivoire pour 80 milliards FCFA ; le Sénégal pour 55 milliards, le Burkina Faso et le Niger pour respectivement 30 milliards FCFA. Leur performance permettra d’avoir une bonne idée de la vraie forme du marché.

Ceci se passe alors qu’une certaine panique s’empare du monde de la finance aux Etats-Unis et en Europe, depuis la faillite de la SVB qui avait un portefeuille d’obligations de l’Etat américain, qui ont perdu de la valeur suite à la hausse des taux directeurs de la Banque centrale américaine (FED).

Un banquier à qui nous avons posé la question de savoir si la crise qui a débuté aux USA et en Suisse pourrait contaminer la zone Uemoa dit rester confiant. « Le système bancaire de l’UEMOA est résilient. La BCEAO prendra certainement les mesures idoines pour anticiper et le cas échéant, venir en aide aux établissements qui montreraient des signes négatifs. Faisons confiance à la BCEAO ». Cependant, il tempère son optimisme en précisant qu’a priori aucun établissement de crédit n’est à l’abri de retraits massifs de liquidité. La bonne nouvelle reste, selon lui, le fait que «  le ratio de transformation dans l’Uemoa évite un dérapage du financement. Les banques disposent en plus de titres liquides des Etats ».o

JB

 

Encadré

La BCEAO a invité les banques à la prudence

Les banques de l’Union demeurent la clé de voute pour le financement des programmes des Etats. Ce sont les principaux détenteurs des titres des pays membres.  Et la BCEAO, le régulateur, les a invitées à la prudence en matière de distribution de dividendes pour l’exercice 2022. C’était le 16 mars.  Ceci, pour préserver leurs capacités vis-à-vis « des normes de solvabilité et de division des risques’’ en vigueur depuis le 1er janvier 2023’’.

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