Le président du CSC est en campagne. Il est en guerre contre les fakes news et une certaine façon de traiter l’information. Volontaire et très engagé, il mène une des batailles les plus compliquées que cette institution n’a jamais eu à faire: la régulation en tant de guerre, alors qu’elle ne dispose presque d’aucun moyen règlementaire et juridique pour mettre les médias au pas. On est en guerre, c’est un fait, mais l’Etat fonctionne normalement et toutes les libertés sont encore garanties par la Constitution. Où est donc le problème du CSC qui a les moyens de sanctionner tous les médias en porte-à-faux avec les lois sur la presse. Dès lors, lorsque le président du CSC parle de dialogue avec les professionnels des médias pour mieux traiter l’actualité sur la lutte contre le terrorisme, il prend beaucoup de précautions. Les professionnels des médias, eux, souhaitent plus de clarté dans le contenu du dialogue attendu. Personne n’ose parler de censure.
Les médias « classiques » ont jusque-là été assez responsables dans le traitement de l’information. Ce qui n’est pas le cas des réseaux sociaux. S’il y a des lignes rouges à ne pas franchir, c’est le moment de les tracer, afin que chaque acteur sache à quoi s’en tenir dans l’accompagnement attendu dans cette guerre de l’information en cours.
Par Abdoulaye TAO