Le 18 février 2022, on a assisté à ce qu’on peut appeler la réponse du berger à la bergère. Avant le sommet de l’UA, le trio Burkina Faso-Mali et Guinée a lancé une sorte de campagne de lobbying auprès de l’UA pour la levée des sanctions qui pesaient sur eux. A l’arrivée, c’est la CEDEAO qui durcit le ton, en interdisant de voyages tous les membres du gouvernement et les hauts fonctionnaires des Exécutifs concernés. Que s’est-il passé ? Ce front, selon certains observateurs, aurait heurté l’égo des dirigeants de la CEDEAO, en s’adressant directement à l’UA pour la levée des sanctions.
Sachant que les sanctions de la CEDEAO sont graduelles et leur levée assortie de conditions, notamment, une sortie rapide de la Transition via des élections. On peut donc conclure que la CEDEAO n’a plus confiance en l’agenda proposé qui prévoit des élections en juillet 2024, pour ce qui concerne le Burkina Faso. Pour la CEDEAO, on peut continuer à faire la guerre et respecter le chronogramme vers les élections.
Le discours de la Transition, c’est la guerre d’abord et elle a raison. Mais, en diplomatie, quand on donne sa parole, on s’en tient dans la mesure du possible jusqu’à preuve du contraire. Ces nouvelles sanctions vont accroître notre isolement diplomatique et ce n’est pas une bonne nouvelle pour un pays qui a besoin de soutiens.
Par Abdoulaye TAO